All that i want is to know who you are ✘ WIlliam & Enora.
ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together.
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Posté Dim 15 Juil - 22:58.
i wanna live like music, rolling down the streets.
hey looking at you i wanna take you to the back of the room..
★ noms des participants: William & Enora ★ statut du sujet: Privé ★ date: Septembre, on va dire le cinq ★ heure: Le soir, cey stylé ★ météo: pluie, on est à Londres heun. ★ saison: saison 2 ★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: 001 ★ numéro et titre de l'intrigue en cours: 001x2 ★ intervention de dominus: ça ira mercii ★ récompenses: pas encore (a)
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Posté Dim 15 Juil - 23:57.
all that i want is
to know who you are
Son appartement était fermé à double tour. Ses mains tremblaient légèrement, posées sur le lavabo. Elle contemplait l’étendue des dégâts dans le miroir. Des jours étaient passés depuis cette nuit-là, mais le temps n’y faisait rien, elle restait chez elle au maximum et lorsqu’elle sortait, elle sentait cette peur l’envahir, en particulier lorsqu’elle croisait un homme. Elle aurait aimé que les cauchemars de la Troisième Tâche, qui l’empêchaient de dormir chaque nuit, s’évaporent, ne laissant alors que de belles images et la reposant. Seules ces images de son agression remplaçaient la Troisième Tâche. La forêt n’était plus qu’un mur, cet homme masqué lui lançant un sectum sempra n’était plus que cet homme qui avait essayé de la toucher. Alors les cauchemars recommençaient encore et encore, laissant les plaies s’ouvrir, chaque jour un peu plus, pour ne pas oublier ses maux, ses peurs, ses peines. Ses doigts venaient presser la marque bleue sur son bras droit. Une grimace venait se dessiner sur son visage. Saleté, ça lui faisait encore mal. Même physiquement, elle ne s’en remettait pas. Elle pouvait revoir toutes les images dans sa tête, mais le visage de l’agresseur s’effaçait à chaque fois qu’elle essayait de s’en souvenir. Elle n’avait pas porté plainte, elle n’avait rien dit à personne, honteuse d’avoir été victime d’un salopard pareil, honteuse d’avoir été dans cet état à ce moment-là. Seule une personne l’avait vu, seule une personne, à part son agresseur, connaissait toute l’histoire, et elle ignorait de qui il s’agissait. Même Tyler ignorait l’histoire, et au fond, elle refusait qu’il sache quoi que ce soit. Allez dire à votre fiancé dans une lettre que vous vous êtes fait agresser mais que tout va bien, qu’il reste zen et qu’il se concentre sur son travail. Il avait autre chose à penser, il avait sa rentrée, elle refusait de l’énerver ou de l’inquiéter pour si peu. «Si peu », finalement, elle se voilait la face, depuis des jours. Tout allait bien, voilà ce qu’elle répétait dans sa tête. Lorsqu’elle courait en voyant un homme la fixer trop longtemps, lorsqu’elle pleurait en rentrant chez elle juste par peur, lorsqu’elle se réveillait en pleine nuit et s’empressait d’allumer la lumière, chose qui était de plus en plus difficile à faire. Un simple geste pourtant : éteindre la lumière. Elle n’avait plus cette force qu’elle avait autrefois. Le Tournoi l’avait brisée, la Troisième Tâche, l’assassinat qu’elle avait commis à Poudlard lors de la Bataille. Ses yeux se relevaient pour observer son visage fatigué. Désespérant. Elle se revoyait à Poudlard, essuyant ses mains du sang d’un autre et briser tout ce qui lui passait sous la main. Cette fois-ci, la victime c’était elle, elle essuyait son propre sang, observait ses blessures commises par un homme abominable. Si son père savait toute l’histoire, l’homme serait déjà mort, sa dépouille étalée en place publique pour l’humilier. Alors elle faisait comme chaque jour depuis la rentrée, elle rabaissait la manche de son gilet pour cacher ses blessures et faisait semblant de rien.
Les parchemins et bouquins étalés sur la table du salon, l’étudiante se repenchait sur ses devoirs. Elle n’avait plus la passion pour les études, au contraire, ça la gavait, elle préférait mourir que faire ses devoirs, surtout lorsqu’il s’agissait de peinture, matière dans laquelle elle était nulle. Enora être nulle ? Imaginez les conséquences sur son comportement. Elle avait déjà remarqué cet élève surdoué en peinture, Edouard, et juste pour cela, elle le haïssait. Il allait devoir lui apprendre, ou il allait le payer. Dixième feuille pliée pour finir en boule de papier, elle jetait à nouveau son devoir sur la commode du salon en râlant. La tête baissée, ses longs doigts passaient dans ses cheveux pour serrer sa tête. Elle n’allait jamais y arriver, elle allait échouer ses études, elle était minable, voilà. Pessimiste. Ses cheveux blonds tombaient sur son visage détruit, ses yeux étaient fatigués et brûlaient. Ne pas s’endormir, il était trop tôt et surtout elle allait encore faire ces saletés de cauchemars. Elle frappait ses joues pour se réveiller. La tête relevée, elle avait le regard braqué sur la chambre entrouverte d’Ivy. Ses bras soulevaient tout son poids. Elle pouvait passer des heures à regarder cette chambre vide et à pleurer. Elle n’acceptait pas la situation, elle n’acceptait pas la mort de son amie. Mais comment accepter de perdre l’un de nos proches ? Alors cette porte restait sans cesse ouverte, comme si Ivy passait à l’appartement de temps en temps. Les meubles n’avaient pas bougé, et Enora refusait de quitter l’appartement, même si elle dormait parfois chez Maxim. Elle refusait de voir la réalité en face. Ivy ne pouvait pas partir, pas maintenant, pas si vite, pas comme ça, sans rien dire. Et pourtant… Les larmes remplissaient ses yeux, et coulaient sur ses joues brûlantes. Ses doigts venaient essuyer ce qu’ils pouvaient. Elle devait voir Tyler, il devait la prendre dans ses bras, il trouverait les mots pour la réconforter, et elle oublierait ses peines dans ses bras. Alors, par simple réflexe et envie, Enora sortait de son appartement en courant, fermant la porte à double tour et courait chez Tyler. La pluie trempait les rues de Londres et la blonde fut très vite mouillée. Mais qu’importe, elle allait le voir, c’était tout ce qui comptait à ce moment précis. Bien sûr, elle oubliait dans sa peine qu’il n’était pas là, pas à Londres, pas en Angleterre, pas avec elle mais bien plus loin. Ses pas claquaient dans la rue silencieuse, silence brisé parfois par une voiture moldue qui passait, remuant l’eau qui recouvrait le sol. Ses cheveux blonds devenaient alors très vite châtains, son maquillage noir coulait, son gilet semblait avoir perdu trois tailles mais pesait quatre kilos de plus. Elle ne sentait plus les douleurs sur ses bras, elle ne sentait plus cette peur l’envahir mais seulement la hâte de le retrouver. Elle ne sentait plus ses jambes lourdes, ne pensait plus à ces devoirs l’attendaient chez elle, mais ne pensait plus qu’à une seule chose : lui. Alors la rue semblait beaucoup plus courte que d’habitude, la nuit semblait plus étoilée, la vie semblait plus belle car elle savait qu’il allait lui ouvrir la porte, qu’il allait l’embrasser et plonger son regard bleu dans le sien. Si seulement. Ses mains se frottaient l’une contre l’autre pour se réchauffer. De la fumée sortait de sa bouche, tellement elle était essoufflée d’avoir couru si vite. La porte s’ouvrait enfin. Tyler ne l’ouvrit pas. Tyler n’était pas là, et à ce moment précis elle voyait combien son chagrin la rendait stupide. Son monde semblait s’écrouler sous ses pieds. Il n’était pas là, il ne la prendrait pas dans ses bras, elle n’entendrait pas sa voix, ses murmures et ses mots, et ne pourrait même pas poser ses yeux sur lui. Heureusement pour elle, ses pensées furent très vite occupées par la personne qui venait d’ouvrir la porte. Il était là. La seule personne qui savait pour son agression, la seule personne qui l’avait vu dans cet état pitoyable, la seule personne qui connaissait son petit secret. Qui était-il ? Que faisait-il chez January un soir de semaine ? Est-ce qu’elle trompait le frère de Tyler ? Et dire qu’elle jugeait Enora, finalement elle était pire. Ses yeux ne pouvaient se détacher du visage de l’inconnu. Elle pouvait revoir toutes les images dans sa tête et remettre un visage sur la troisième personne présente. Un pas en arrière, elle descendait la première marche sans détacher ses yeux de ceux de William.
« Euh. Je me suis trompée de maison. »
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Posté Sam 28 Juil - 15:04.
« Jan, tu n’aurais pas vu les restes de hier ? On n’a plus rien à manger ce soir. »
Un mardi soir ordinaire pour William. Petit à petit, il retrouvait le plaisir d’un quotidien, des souvenirs, des odeurs –en grande partie de plats carbonisés par sa fiancée – et surtout, le petit bonheur de se plaindre afin que January sorte faire quelques courses et le chouchoute de son mieux. Oui, il pouvait passer pour un macho comme ça, mais il était en réalité beaucoup plus attentionné qu’il ne voulait le faire croire, d’ordinaire, c’est lui qui se chargeait du repas, afin d’éviter les mauvaises surprises. Seulement, sans ingrédients il n’était pas encore capable de cuisiner.
« Tu n’as qu’à y aller ! » « Tu es encore habillée, s’il te plaît Jan. Tu n’oserais pas me laissé mourir de faim quand même. »
Un sourire aux lèvres, il captura sa belle dans ses bras avant de lui poser un baiser sur le bout du nez. Elle apaisait ses peurs, la nuit elle était à ses côtés quand les cauchemars revenaient le hanter. Il n’aurait pu rêver meilleure compagne que January. Belle, forte, courageuse et drôle. Il était conscient de sa chance et il la protégerait à n’importe quel prix. Pour elle, il retournerait dans l’enfer des racines, sans aucunes hésitations. Même s’il lui avait demandé de l’épouser, sa disparition avait tout basculé. Il ne savait pas pourquoi mais c’était un sujet qu’ils évitaient soigneusement l’un comme l’autre. William se promit qu’au retour de celle qu’il voulait épouser, ils en parleraient sérieusement. En attendant, il lui ouvrit la porte et la regarda s’éloigner, tout en sentant les battements de son cœur s’accélérer. Il avait toujours peur qu’elle ne revienne pas, que tout s’évapore, ou qu’on vienne à nouveau l’enlever. Oui, William était un peu paranoïaque désormais. Il se méfiait de tous mais surtout de lui-même. C’était une situation très étrange que celle-ci.
Ne plus être en sécurité dans sa propre tête, dans sa propre maison. S’asseoir, regarder autour de soi, se relever, faire les cents pas, se rasseoir, se relever, déplacer on objet, puis deux, s’asseoir à nouveau, regarder par la fenêtre, ne rien voir, se traiter d’idiot, allumer la radio pour combler le vide, puis l’éteindre parce qu’on n’aime pas le bruit, se relever, faire les cents pas, se rasseoir, attendre. Dix minutes déjà que ce manège durait, William était incapable de trouver une activité qui l’occuperait assez pour qu’il ne pense pas. Soudain, trois coups frappés à la porte lui firent tendre l’oreille. D’ordinaire, January ne frappait pas. Son cœur accéléra la cadence. Prudent, il attrapa sa baguette avant d’observer par la fenêtre qui se tenait là. Une jeune fille, trempée. Son visage le frappa, il se souvenait d’elle. Il ignorait son prénom, mais il l’avait déjà rencontré, dans une situation qu’il aurait préféré éviter. Il l’avait sauvé un soir, dans une ruelle de Londres. C’était il y a une semaine, peut-être un peu plus. Pourquoi était-elle ici ? Curieux, William déposa sa baguette sur le meuble à côté de la porte d’entrée et il l’ouvrit. Elle n’était pas là pour lui, ça il le savait déjà. Et la réaction de la jeune femme confirma son impression. Surprise, elle avait reculé de trois pas.
« Euh. Je me suis trompée de maison. »
« Attends, tout va bien ? … Je veux dire, tu en es certaine ? Tu cherchais quelqu’un en particulier ? » [/list]
Il ne voulait pas qu’elle parte. William était curieux, c’était une de facettes de son caractère qu’il avait acquis grâce à son métier. Elle avait l’air tellement sûr d’elle quelques instants plus tôt qu’elle ne pouvait pas se tromper.
« Tu cherches January peut-être ? Elle est partie faire des courses, elle va bientôt rentrer. Je suis William, son fiancé. »
Le mieux était probablement de se présenter ainsi. Même s’il mourrait d’envie d’en savoir plus sur elle, il devait être patient. Il ne voulait pas la voir se volatiliser une seconde fois.
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Posté Sam 28 Juil - 18:13.
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Détruite, troublée, déroutée. Son agression avait changé toutes ses espérances qu’elle avait, sur elle, sur son avenir, sur sa nouvelle vie à Londres. Comme si tout changeait en quelques minutes. Alors, elle redevenait à nouveau la victime, comme si ce rôle lui collait la peau. Ce visage connu de tous, comme celle qui avait failli perdre la vie lors de la Troisième Tâche. Ce visage qu’elle voulait arracher, qu’elle voulait changer, pour redevenir la fille forte et crainte qu’elle était à Poudlard. Mais rien n’était plus comme avant. Tout avait changé, elle n’y pouvait rien et subissait. Elle n’était pas la championne dans les yeux de William. Elle était une autre victime. Après tout, il avait manqué la Troisième Tâche. Il faisait partie des rares personnes qui ne la jugeaient pas, ne l’arrêtaient pas dans la rue pour lui poser des questions, prendre des photos, l’épier toujours plus, lui donner envie de vomir en voyant la presser qui dilapidait sa vie sur de vulgaires magazines. Elle avait beau faire tous les efforts du monde pour que les gens changent ce regard, il restait. Constamment. Comme une fatalité, une chose obligatoire, qu’elle ne pouvait changer ou combattre. C’était comme ça, point à la ligne. Son impuissance l’épuisait, comme si elle courait vers l’impossible, au fond c’était le cas. Alors elle partait en vrilles, comme toujours, évitant de redevenir celle que les gens connaissaient, voulant attirer l’attention de ses parents qui s’éloignaient peu à peu, comme tous les gens qu’elle aimait. Mais cette agression avait changé sa vision du monde, des choses. Les soirées paraissaient beaucoup plus longues, les verres d’alcool n’avaient plus aucun goût, et seule la solitude restait aussi forte et indestructible. Elle ne supportait plus ce silence qui l’entourait. Elle avait cette envie de crier, hurler afin qu’on l’entende. Mais personne ne s’intéressait à la pauvre petite championne riche et sans cœur. Au fond, ils avaient cette image d’elle, et elle ne pouvait plus rien y faire. Les yeux de William dégageaient bien autre chose.
Il ouvrait la porte. Sa honte l’accablait. C’était lui. Elle ne voyait pas le frère de Tyler devant elle mais celui qui avait fait fuir ses agresseurs. Elle reconnaissait son visage et revoyait la scène des centaines de fois dans sa tête. Sa voix résonnait encore dans son esprit, l’étourdissant. Aussi bien, qu’elle ne reconnaissait même pas William, celui qui était revenu le jour de l’anniversaire de Tyler. Alors elle faisait des milliers de scénarios dans sa tête. Qui était-il ? Pourquoi elle était là alors que Tyler était à l’autre bout du monde ? Stupide. Naïve. Amoureuse et aveuglée. Tyler avait raison d’être en Russie, au moins là-bas, il ne subissait pas ses changements d’humeurs, n’entendait pas ses larmes et ses cris lorsqu’elle avait peur de quelque chose. Au fond, il était mieux là-bas, loin de ses problèmes. Enora l’enviait quelque part, surtout qu’il était dans son pays natal. Peut-être croisait-il son parrain, sa cousine ou même Louve. Au fond, voilà ce qui lui manquait le plus : sa famille, sa terre, les siens, leur réconfort et les seules personnes qui la connaissaient réellement.
« Attends, tout va bien ? … Je veux dire, tu en es certaine ? Tu cherchais quelqu’un en particulier ? Tu cherches January peut-être ? Elle est partie faire des courses, elle va bientôt rentrer. Je suis William, son fiancé. »
Elle détestait January. Bien qu’elles avaient discuté. Mais il avait l’air différent. Moins agressif, moins direct qu’elle. Bien que le courant n’était passé entre Enora et January, elle se devait de respecter la famille de Tyler, il n’avait pas à choisir ou être divisé entre les deux camps. Elle aurait tellement aimé que tout se passe bien, que January l’accueille à bras ouverts, que Thalia soit plus souriante et qu’Azraël fasse moins d’allusions sur ses parents qu’il connaissait. Rien ne s’était passé comme elle l’avait prévu, comme d’habitude. Comme si la vie s’acharnait à la mettre dans ses situations impossibles. Encore une fois, elle était gênée devant un membre de la famille de son petit-ami. William allait-il lui aussi lui poser des questions sur ses parents ? Elle refusait d’être à nouveau dans cette situation, et le prénom January lui donnait mal au ventre comme si elle entendait déjà ses remarques déplacées et intéressées.
« Non je. » Elle poussa un soupir, s’exaspérant elle-même de son comportement. « A vrai dire, j’étais venue pour Tyler, qui est en Russie certes. C’est stupide, je suis désolée de vous déranger comme ça. »
Encore une fois elle avait été maladroite. Elle paraissait si petite devant William. Il avait vécu pas mal de choses, du moins c’est ce qu’elle avait cru comprendre. Ses joues devenaient plus chaudes, légèrement rosées. Oui elle rougissait, trop honteuse. Ses peurs avaient ce pouvoir de la rendre littéralement folle, et s’aventurer dans Londres alors que le soleil se couchait, encore une fois, seule. En regardant le visage de William, elle pouvait reconnaitre Tyler, quelques fois dans ses mouvements, dans sa voix, dans son attitude ou même son regard. Elle s’apercevait à ce moment précis, que son petit-ami lui manquait vraiment, qu’elle avait besoin de lui et qu’elle était beaucoup plus amoureuse qu’elle le pensait. Elle s’était toujours juré depuis sa rupture avec Alexander de ne jamais retomber amoureuse, ne jamais souffrir à nouveau à cause d’un homme. Et pourtant, elle avait croisé son chemin à Poudlard. Elle ignorait l’histoire qu’avaient January et William. Non pas qu’elle s’en fichait, mais elle ne connaissait pas William et leur relation avait plutôt mal commencé, par cette agression.
« C’était par réflexe je suppose… »
Elle pensait tout haut, comme si elle avait toujours ce besoin de se justifier. Elle l’avait toujours fait, avec son père, avec sa mère, avec ses amis, surtout depuis qu’elle cachait ce secret sur ses parents. Ses bras se resserraient contre sa poitrine trempée, et ses cheveux mouillés venaient chatouiller son visage détruit par les larmes. Il ne l’avait donc jamais vu dans un état normal ? Elle devait être pitoyable à ses yeux. Ce rôle de victime lui allait bien finalement.
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Posté Mar 7 Aoû - 16:36.
« Non je. A vrai dire, j’étais venue pour Tyler, qui est en Russie certes. C’est stupide, je suis désolée de vous déranger comme ça. »
William ne cessait de l’observer. Elle semblait si frêle, mais il sentait en elle quelque chose bouillir, une espèce de force intérieure qui ne demandait qu’à être libérée. Dire qu’il avait à peine eu le temps de discuter avec Tyler, d’en apprendre plus sur sa vie. Il ne savait même pas comment il avait rencontré cette fille. Enora, si sa mémoire était bonne. Soucieux de la voir dans cet état, l’auror devenait lui-même un peu gauche. Il n’avait pas droit à l’erreur, il ne pouvait pas la laisser comme ça, pas alors que son frère lui avait donné son cœur. Il avait foi dans le jugement de Tyler, et s’il avait décidé qu’elle était assez bien pour lui, alors William n’avait qu’à suivre.
« C’était par réflexe je suppose… » « Un réflexe normal quand on est amoureux. Allez, ne reste pas là, rentres, tu risques d’attraper froid et Tyler risque de m’en vouloir si sa petite-amie meurt d’une pneumonie. »
Un sourire rassurant aux lèvres, William laissa la jeune femme pénétrer dans la maison. L’abandonnant quelques instants, il passa par la salle de bain pour récupérer une serviette. Elle était trempée et si January découvrait ses tapis trempés, elle risquait de piquer une colère.
« Tiens, on va éviter de mouiller tout le salon et de voir January se transformer en furie. »
Un léger rire le secoua en imaginant sa fiancée se mettre à hurler comme une cinglée. Sa petite licorne. Tout à son aise, William s’assit sur le canapé et détailla Enora. Ni trop grande, ni trop petite, il la trouvait jolie malgré ses cheveux mouillés et ses yeux rouges. Il ignorait tout de son histoire avec Tyler, d’ailleurs il ignorait tous de ces trois derniers mois. L’espace de quelques secondes il était de nouveau plongé dans l’enfer des racines. Un frisson parcouru son bras, tandis qu’il secouait la tête pour se reprendre.
« Tu veux une bièraubeurre peut-être ? Ça te réchauffera. » Comme à son habitude depuis son retour à Londres, il était incapable de rester en place, il avait toujours besoin de bouger, de parler, et aujourd’hui il avait une occasion en or d’en apprendre un peu plus sur la vie de son frère. « Alors, Enora c’est bien ça ? Je suis désolé, il faudra être patiente avec moi, j’ai manqué pas mal de choses. Ça fait combien de temps que tu es avec Tyler ? »
Il savait bien entendu qu’elle avait été championne de Poudlard –January n’avait pas manqué de le lui faire savoir. Mais tout comme lui avec les Sept Racines, il supposait qu’elle n’avait pas forcément envie de parler de ce moment. C’était le genre de traumatisme que l’on préférait garder pour soi, profondément enfouis au fond de sa mémoire, le genre de moment qu’on accepte de partager qu’avec la personne que l’on aime. January pour lui, et probablement Tyler pour elle.
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Posté Jeu 9 Aoû - 20:46.
i told you everything
you know my feelings
Un sentiment familier. Comme si elle était chez elle. C’est surement ce qu’il voulait lui faire penser. La mettre à l’aise. Alors qu’elle voulait fuir, il ne la lâchait pas. Il ne la lâcherait jamais. Tant que Tyler l’aimerait, il l’aidera. Elle pouvait sentir cette générosité chez lui, comme si donner et partager était parfaitement naturel, des qualités qui se faisaient trop rares autour d’elle. Ses yeux ne pouvaient plus se détacher de ce visage. Il ressemblait tant à Tyler, s’en était troublant, presque gênant. La championne réalisa alors que January avait dû beaucoup souffrir pendant son absence. Elle n’osait même pas s’imaginer à sa place. Même si le courant ne passait toujours pas entre elles, Enora admirait January, pour sa force et sa fidélité. Si le couple que formaient ses parents n’était pas un exemple, January & William était peut-être celui à prendre, à suivre. Elle en était convaincue.
« Un réflexe normal quand on est amoureux. Allez, ne reste pas là, rentres, tu risques d’attraper froid et Tyler risque de m’en vouloir si sa petite-amie meurt d’une pneumonie. »
Enora esquissa un sourire. Timide et intimidée, elle entra tout de même. Londres était noyée sous la pluie et son corps semblait peser le double de son poids normal. Elle attrapa la serviette tendue par William et sourit pour le remercier, en espérant qu’il le comprenne. Cette maison ne lui rappelait que des mauvais souvenirs. Les images de ce dîner catastrophique revenaient. Tyler. Leur dispute. Solomonia, les remarques de January, le silence de Thalia et Azrael qui était encore plus cruel que sa sœur. L’anniversaire avait été gâché, pourtant ils étaient tous prêts pour passer la plus belle soirée de leur vie, et de faire des efforts pour Tyler. Manger un gâteau, une coupe de champagne aux lèvres, des sourires sincères et des amitiés naissantes. Mais rien ne s’était passé comme prévu. Finalement, la famille de Tyler était aussi folle que celle d’Enora, mais au moins, ils étaient ensemble et ne semblaient pas voir combien c’est important. La championne se séchait les cheveux, tant bien que mal et s’asseyait à côté de William, trop intimidée pour rester face à lui, debout.
« Tu veux une bièraubeurre peut-être ? Ça te réchauffera. »
Encore une fois, elle hochait la tête, cette fois pour dire oui. Sa gorge était bloquée tant son visage lui rappelait Tyler. S’il savait combien il lui manquait. Elle ne comptait pas le lui dire. Il devait ne penser qu’à lui, passer une bonne rentrée. Elle devenait adulte et devait se débrouiller seule et surtout lui foutre la paix. Il avait assez de problèmes comme ça. William allait peut-être raconter toute cette histoire à son petit frère. Cette seule pensée la rendait triste. Il paniquerait en Russie, ne pouvant pas rentrer. Alors qu’elle allait bien, du moins c’est ce qu’elle laissait croire. Elle scrutait les lieux, cherchant des photos de famille. Elle n’avait jamais pris de photos avec Tyler. Etrange besoin qu’elle avait tout à coup. Plongeant la main dans sa poche, elle touchait la deuxième partie du miroir à double sens. Peut-être regardait-il dans ce miroir à ce moment précis ? A chaque fois que cette question lui traversait l’esprit, elle était déçue. Le décalage horaire pouvait jouer, ou bien la distance, le manque de temps. Sans même qu’elle ne puisse se plonger dans une réflexion trop intense, la voix de William la sortit de ses pensées.
« Alors, Enora c’est bien ça ? Je suis désolé, il faudra être patiente avec moi, j’ai manqué pas mal de choses. Ça fait combien de temps que tu es avec Tyler ? »
Cette fois elle allait devoir parler. Parler d’elle. Cette chose qu’elle détestait faire. Elle ne savait même plus qui elle était alors comment se décrire ? Parler de Tyler lui donnait mal au ventre. Elle allait surement s’emporter, comme à chaque fois qu’elle parlait de lui. Elle savait qu’elle devait contrôler ses mots, surtout devant le grand-frère. Dans sa tête, Enora compta les mois qu’ils avaient passés ensemble. Six. Avril, mai, juin, juillet, août et maintenant septembre. Pourtant, elle avait l’impression qu’elle le connaissait depuis une éternité, tellement leur vie avait été chamboulée depuis leur rencontre.
« Oui Enora. Ça fait six mois depuis peu. On s’est rencontrés à Poudlard. Vous avez fait vos études là-bas non ? Il n’a pas vraiment eu l’occasion de me parler de vous, de me parler tout court même. »
Elle souriait encore. Rencontrés n’était pas forcément le bon terme pour résumer leur premier regard, mais elle s’en contentait, ne rentrerait pas dans les détails sauf s’il en demandait. Ses phrases étaient maladroites, sa voix tremblait. Elle ignorait l’histoire de William, pourquoi il n’était pas là depuis trois mois, où il était. Elle avait loupé trois mois de la vie de Tyler, ce qui sur six passés avec lui paraissait énorme. Elle s’en voulait. Un mois passé avec sa famille, à le laisser seul chercher son frère ou faire je ne sais quoi. Elle aurait pu lui apporter son aide, le soutenir, après tout, c’était ça son rôle et rien d’autre : être là, même dans les pires moments, comme il l’avait fait lors de la Troisième Tâche. En regardant William, elle constatait qu’elle ne connaissait pas vraiment Tyler, sa famille, son passé. Au fond, ça l’effrayait peut-être. Elle avait imaginé un passé calme pour lui. Comme si le début de sa vie commençait avec elle. Bien sûr, ça n’en était rien. Mais elle préférait rester sur ces idées, plutôt que de se faire du mal.
« Je dis vous, ou tu ? Vous semblez jeune, mais j’sais pas. »
Ses joues devenaient chaudes. Elle détestait ne pas savoir comment s’y prendre avec l’autre. William restait un homme plus âgé qu’elle, mais il lui rappelait Tyler, et Lohan à la fois, quelqu’un de confiance, de familier. Elle avalait une gorgée de son verre, rouge de honte.
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Posté Dim 26 Aoû - 17:04.
En la regardant William pouvait comprendre pourquoi Tyler était tombé amoureux d’Enora. Elle avait cette fascinante contradiction qui sautait aux yeux dès qu’on la regardait. Une fragilité apparente mélangé à cette détermination la rendant plus forte que tous les obstacles qu’elle avait pu rencontrer. Il voulait qu’elle se sente à l’aise, qu’elle n’ait pas l’impression d’être une étrangère dans leur famille. Si elle rendait heureuse son frère, alors il la rendrait heureuse à son tour –malgré l’avis qu’avait January. William ferma les yeux quelques secondes le temps de se remémorer les quelques brides d’informations qu’il possédait sur l’ancienne championne de Poudlard. Enora Boatwright, il avait cru voir ce nom passer dans l’un de ses dossiers, l’organisation secrète. Un oncle ? Un père ? Cela ne le regardait pas, elle avait subi des horreurs durant la guerre elle aussi, ce n’était pas la peine d’en rajouter après tout. Il n’était pas là pour ça.
« Oui Enora. Ça fait six mois depuis peu. On s’est rencontrés à Poudlard. Vous avez fait vos études là-bas non ? Il n’a pas vraiment eu l’occasion de me parler de vous, de me parler tout court même. » « Oui, tu es mieux renseigné que moi à ce que je vois. J’ai fait mes études chez les Gryffondor, comme Tyler et comme toute notre famille d’ailleurs. Tu étais également à Poudlard non ? J’ai la vague impression de reconnaître tes traits. »
William n’était pas habitué à mentionner aussi facilement la famille Hamilton. C’était leur fardeau, même January n’avait pas tous les détails de la prophétie et du danger qui pesait sur eux. Evidemment, il lui avait dit qu’en acceptant de l’épouser elle s’exposait à de graves dangers, mais heureusement pour lui, elle les avait accepté. Est-ce que Tyler avait prévenu Enora des dangers qui la guettait à fréquenter les enfants de la lignée maudite ? Rien n’était moins sûre. Seulement, ce n’était pas à lui de le faire. Enora parlait avec cette voix douce, empreinte de timidité qui révélait son caractère profond. Lui qui avait l’habitude de fréquenter les pires criminels ou des personnalités du monde magique au tempérament fort, s’en était presque reposant de discuter avec elle.
« Je dis vous, ou tu ? Vous semblez jeune, mais j’sais pas. »
Il la trouvait touchante à réagir de la sorte, comme une petite fille prise en flagrant délit de gourmandise. Elle lui rappelait toutes les petites filles qu’il avait pu sauver durant sa carrière, toutes celles qu’il aurait l’occasion de sauver. Lui-même ne savait pas trop comment y faire, depuis qu’il était rentré de sa captivité, la notion du contact humain lui était quelqu’un peu devenu étrangère. Il ne savait pas trop comment s’y prendre pour la mettre à l’aise, la rassurer, la mettre en confiance, lui faire comprendre qu’il était son allié et non pas son ennemi. Après tout, d’après la bague qu’il apercevait au doigt de son interlocutrice, Tyler était bien décidé à la faire rentrer dans la famille. William n’attendant pas réellement de confiance de la part de son frère, seulement, si la bague qu’il apercevait était bien ce qu’il pensait, l’auror était bien décidé à demander des explications à son frère.
« Je n’ai que 26 ans Enora, tu n’as pas à me vouvoyez. Et puis, si la bague qui est à ton doigt signifie bien ce que je pense –Tyler ne semble pas vouloir me mettre au courant des décisions importantes dans sa vie en ce moment, tu vas bientôt faire partie de notre famille. Porter le nom Hamilton n’est pas une mince affaire, tu sais, j’espère que tu en es consciente. Est- ce que Tyler t’a déjà parlé de notre famille ? »
Il n’aurait pas dû, il s’en voulait de s’être lancé dans cette voie, mais il ne pouvait pas la laisser s’engouffrer dans cette brèche pleine de souffrances et de douleurs. Si elle acceptait d’épouser Tyler, elle devait le faire en totale connaissance de causes. Pour une raison que William ignorait, il avait besoin de la protéger, comme cette nuit où il l’avait empêché de se faire agresser.
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Posté Dim 2 Sep - 13:10.
a fiery throng of muted angels
god knows what is hiding in those weak and sunken eyes,
Son visage la troublait, elle ne pouvait plus détacher ses yeux de ceux de William. Elle se rappelait de cette soirée, celle où tout avait basculé, celle où un parfait inconnu l’avait sauvée, et voilà que c’était son futur beau-frère. Son visage lui faisait mal. Aussi bien les souvenirs de cette soirée-là, que le manque de Tyler. Elle savait combien Tyler souffrait de l’absence de son grand-frère, et elle avait très vite compris l’importance qu’il avait à ses yeux. Elle l’admirait autant qu’il l’intriguait. Elle ignorait ce qu’il avait vécu, ce pourquoi il était parti si longtemps, et s’il arrivait à remonter la pente. Elle semblait petite face à l’auror. Il avait certainement vécu pas mal de choses à côté d’elle, il semblait mature, et posé, chose qu’elle appréciait, qui se faisait trop rare. Elle avait apprécié cette même qualité chez Tyler. Enora se sentait coupable de toujours les comparer. Ils n’étaient pas les mêmes. Pourtant, elle avait toujours ses pensées qui dérivaient vers Tyler.
« Oui, tu es mieux renseigné que moi à ce que je vois. J’ai fait mes études chez les Gryffondor, comme Tyler et comme toute notre famille d’ailleurs. Tu étais également à Poudlard non ? J’ai la vague impression de reconnaître tes traits. »
Elle hochait la tête pour confirmer ses dires. Elle avait l’impression d’être devant un inconnu. Sensation étrange alors qu’elle était déjà fiancée à son petit-frère. Leur première entrevue n’avait pas été fameuse lors de son retour chez lui, quant à la deuxième, elle avait été épouvantable et Enora avait tout simplement pris la fuite, comme d’habitude. Poudlard lui manquait. Elle évitait le sujet depuis son départ du château. Elle manquait de repères ici, à Londres. La ville semblait plus grande que dans ses souvenirs, elle était comme une étrangère qui découvrait une capitale et venait y faire du tourisme, alors qu’elle y vivait depuis l’âge de cinq ans. Aucun lieu où se rendre sans penser à son passé douloureux. Le manoir de ses parents, le manoir des Silverpyre, et même son propre appartement qui devenait trop pesant, tant l’absence d’Ivy était douloureuse. Elle allait devoir porter ce fardeau seule. Mais devant William, elle n’avait plus cette impression. Elle semblait rassurée, et en sécurité. Elle était juste très loin d’imaginer combien la famille de Tyler pouvait souffrir et se battre sans cesse. Elle ne voyait que les bons côtés, idéalisait sa petite-sœur, idéalisait William et évitait de penser que January la détestait, seule tâche au tableau.
« Je n’ai que 26 ans Enora, tu n’as pas à me vouvoyez. Et puis, si la bague qui est à ton doigt signifie bien ce que je pense –Tyler ne semble pas vouloir me mettre au courant des décisions importantes dans sa vie en ce moment, tu vas bientôt faire partie de notre famille. Porter le nom Hamilton n’est pas une mince affaire, tu sais, j’espère que tu en es consciente. Est- ce que Tyler t’a déjà parlé de notre famille ? »
Elle relevait les yeux et sentait ses joues devenir plus chaudes. Elle ne savait pas si Tyler en avait parlé à sa famille et elle imaginait qu’il aurait apprécié le faire lui-même. Elle s’en voulait. Elle n’aurait probablement pas dû venir. Elle gâchait ce moment où il tiendrait sa famille au courant, quand il serait prêt et même si elle n’avait pas dévoilé cette information d’elle-même, elle ressentait cette culpabilité qui allait certainement la ronger jusqu’à son retour. Entendant les paroles de William, elle voyait à quel point elle ne savait rien sur cette famille. Elle s’était lancée dans l’aventure Hamilton sans même se poser les bonnes questions, n’écoutant que son cœur et non sa raison. Elle s’en fichait, au fond, quoiqu’elle puisse entendre, elle savait qu’elle l’aimait, et seule cette information devait être prise en compte pour lui dire oui. Elle ignorait le danger qui planait au-dessus de son fiancé, alors qu’il était à l’autre bout du monde et seul, et si elle l’avait su, il ne serait jamais parti, pas sans elle. La championne commençait alors à tourner sa bague autour de son doigt, manie qu’elle attrapait avec le stress. Qu’allait-elle apprendre ? Est-ce que William allait tout lui révéler, ou allait-elle devoir attendre le retour de Tyler pour savoir qui elle allait épouser ?
« J’aurai préféré qu’il vous l’annonce directement, lui aussi je pense.. Non. On ne parle beaucoup à vrai dire, le temps nous manque je crois… »
Elle réfléchissait à voix haute. Maladroite et intimidée, elle parlait comme si elle se confiait à un thérapeute. William devait s’en moquer éperdument. Son couple ne regardait personne, à part Tyler et elle. Pourtant, elle avait cette sensation de confiance absolue lorsqu’elle était avec William. Elle sentait qu’elle pouvait parler sans crainte, qu’elle pouvait gaffer, pas comme avec January, avec Azrael, pas comme avec ses propres parents, ses mots pouvaient être spontanés et non totalement maitrisés.
« Je dois savoir quelque chose ? »
Sa voix devenait un peu plus froide. Non pas qu’elle détestait leur discussion, qu’elle refusait d’aborder ce sujet. Elle était juste anxieuse. Les pierres de sa bague de fiançailles quittaient le violet pour devenir jaunes. Elle ne savait pas pourquoi, les pierres pouvaient changer de couleur en une fraction de seconde, ce qui manifestait ses changements d’humeur quotidiens. Elle voulait savoir. Elle n’en pouvait plus de ces secrets. Que ce soit dans sa famille ou dans celle de son fiancé, elle voyait que rien n’était simple. Elle aurait préféré avoir cette discussion avec Tyler, parler calmement et obtenir toutes les données. Mais le temps passait trop vite, il avait dû partir et voilà qu’elle parlait à son beau-frère, au chaud, après son agression. Son monde pouvait chuter en quelques jours. Une semaine qu’il était parti, et pourtant, elle avait l’impression de l’attendre depuis une éternité. Elle imaginait déjà les explications entre les deux frères et s’en mordait les doigts. Elle aurait voulu courir et qu’il n’ait jamais vu cette bague, que Tyler lui annonce en temps voulu, et que tout le monde soit heureux. Elle aurait aimé en rien avoir à apprendre sur la famille Hamilton, que l’épreuve du mariage soit très simple à passer, juste des alliances échangées et des vœux de fidélité. Mais elle allait porter un nom et son histoire, détail auquel elle n’avait pas pensé.
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All that i want is to know who you are ✘ WIlliam & Enora.
