Soupirs. Tu regardes pensive l’invitation coincée entre tes doigts. Petite note déposée la veille ton appartement. Une invitation tout ce qu’il y avait de plus ordinaire…enfin…oui, ordinaire. « Cher Geo, pour ce Noël, je vous invite à me rejoindre au réfectoire de l’université de Londres où un festin grandiose et immanquable se déroulera demain soir. Votre présence à mes côtés est requise et obligatoire… à moins que vous ne souhaitiez me voir débarquer dans votre immeuble et causer un esclandre. A vos risques et périls. Affectueusement Charles. PS : Dites-vous que c’est pour votre bien gente dame » Ah ah ah. Même pas peur. L’envie ne te manque pas de décliner …mais après tout qu’est-ce que ça te coute. Tu n’as jamais vraiment été casanière, et puis une personne telle que lui serait bien capable de créer un scandale pour que tu descendes de ta tour. Tu pèse le pour et le contre. Il n’y a plus grand-chose à manger dans le frigo, tes dernières courses datant déjà. Et puis c’est un bon ami, tu pourras te changer les idées. Pourquoi pas ? Tu ne compte tout de même pas passer le réveillon de Noël seule, comme une vielle fille, enfermée avec tes chats dans ton appartement. Tu jettes un coup d’œil à ta montre. Il est presque l’heure. Une décision, et vite !


La robe que tu as choisie est une merveille. Tu es une merveille aussi ne t’en fais pas, mais ça tu vois, tout le monde le sais déjà, alors autant dire quelque chose de nouveau. Tu ne manque pas de faire tourner quelques tête lorsque tu arrive à l’entrée de l’université où du monde se rassemble. Le festin va bientôt commencer. Tu regarde autour de toi cherchant ton ami.

-Georgia, comme je suis si heureux de te voir. Je pensais que tu ne viendrais pas.

Toi non plus tu ne pensais pas venir. Tu te retrouve prise dans une étreinte qui te rend plus tendue que la corde d’un arc. Tu n’as plus l’habitude de telles effusions. Ta crispation dure quelques secondes mais tu fini par te détendre et l’enlace amicalement à ton tour. Quelque mots échangés, quelques sourire partagés, vous faites en sorte d’éviter le sujet qui fâche. Parle de la mort d’un proche pour Noël, si ce n’est pas fait avec finesse et délicatesse, mieux vaut éviter. Bras dessus dessous, comme de bons vieux amis, vous vous dirigez, tranquillement vers le réfectoire où doivent vous attendre des mets, tous plus succulents les uns que les autres. Mais tu crains un peu de passer les portes de la grande salle. Il y a longtemps que tu n’as plus été en présence de tant de monde. Et en ce moment tu restes très sur la défensive, et prompte à devenir irritable. Peur d’être en marge du dîner ? Ne t’en fais pas, d’autre se chargeront de te dérider un peu.

Les tables sont garnies. En effet tout cela semble appétissant. A présent vient la lourde tâche de trouver une place. Une bonne place. Tu n’a pas trop envie de te mêler à la foule. Dommage Charles te prend par la main et t’emmène vers une table où sont déjà réunis plusieurs étudiants qui discutent joyeusement. Ta résistance est veine, alors la mort dans l’âme tu t’asseyes à côté d’un jeune homme en lançant un simple.

-Bonsoir.


Alors que Charles lui entame de suite la discutions avec le groupe, toi tu reste plutôt en retrait le regardant charmer les jeunes étudiante, un sourire aux lèvres. Il ne changerait donc jamais...quoique c'est toi qui lui a donné le mauvais exemple de draguer un peu partout. M'enfin ça c'était avant, maintenant c'est le désert.