*Clac, Clac ! Clac, Clac !*

Mes talons martèlent frénétiquement le sol du magicobus depuis bien cinq minutes. Peut-être même plus. Je ne cesse de tourner en rond, vainement. Non mais qu'est-ce que j'espère, vraiment ? Que cette envie disparaisse miraculeusement ? Surement, même si je sais très bien que c'est impossible. Seulement plus ça va, et plus ça devient douloureux. J'ignore complètement combien de temps je vais tenir encore.

C'est au moins le deuxième monument qui défile sans que je le regarde. En même temps, si je prête attention à quoi que ce soit d'autre que mon bas-ventre, j'ai bien peur que ça ne soit moi qu'on regarde... Et pas parce que je suis absolument magnifique.
En tout cas, je commence à me demander si mon initiative de passer mes vacances en Magicobus était vraiment une bonne idée. Enfin... Oui, s'en était une, mais comme par hasard, il a fallu que je monte à bord juste quelques temps avant qu'un affreux contre-temps ne me passe au supplice.

« Vous ne pourriez pas arrêter ? Vous me donnez le tournis... » Me dit le contrôleur.

Sans comprendre, je m'arrête un instant. Un très court instant, pour tout dire, puisque j'ai presque immédiatement l'impression que la situation va m'échapper si je ne continue pas à marcher en me dandinant comme une diable.
En entendant à nouveau mes talons haut claquer par terre, je comprends ce qu'il voulait dire. Je tourne en rond depuis un bout de temps et il doit y avoir de quoi rendre dingue pas mal de gens, lui entre autre. Mais d'un autre côté, si je reste statique, ça sera sans aucun doute pire encore... Du moins pour moi.

« Ca... Ne va pas être possible. Pas tant que le problème technique ne sera pas résolu. » Je lui explique.

Seulement rien n'empêche la situation d'empirer pour moi et même mes pas incessant ne parviennent pas à empêcher les larmes de me monter aux yeux. Je me dandine davantage et fais de mon mieux pour ne pas tremper mon jean. Je n'en suis pas arrivée là depuis plus de dix ans, il n'est pas question que ça soit à nouveau le cas, mais c'est complètement intenable. J'ai envie de hurler...
Mais à la place, je recommence à tourner en rond à a gigoter tant que je peux pour tenir bon. Comment une simple réparation peut-elle être aussi longue, avec la magie dont nous, sorciers et sorcières, disposons ? On ne va quand même pas me dire qu'un bouchon quelconque dépasse nos capacités magiques !

Mais pour le moment, et peu importe les monuments auxquels je suis incapable de porter la moindre attention, je dois tenir bon serrer les cuisses et résister à cette douleur de plus en plus présente en bas du ventre, comme s'il allait exploser.