Dominus Tenebraethis is the wizzarding world of informations star : Moi-même
crédit : Domina.
lettres postées : 1252
date d'entrée : 28/03/2010
| Posté Sam 3 Aoû - 19:00. | | |
|
Invitéthis is the wizzarding world of
| Posté Ven 16 Aoû - 1:17. | | " Tu verras ma chérie, Pékin est superbe - surtout à cette période de l'année. C'est l'endroit rêver pour s'échapper un peu du monde magique. J'y allais souvent, avec ton père. Lorsque j'étais encore belle à ses yeux. " Prynce serra les poings, s'enfonçant les ongles dans les paumes. Elle avait parlé à sa mère un soir, utilisant la cheminée plantée au beau milieu de sa chambre, dans le taudis lui faisant office de maison. La vaisselle s'empilait, le linge aussi, et Alynda n'avait pu s'empêcher de plisser le nez en voyant dans quel bordel vivait sa fille. Mais elle n'avait rien dit, avisant les cernes et le teint pâle de la russe. Elle lui avait parlée de son nouveau boulot, de ses nombreux voyages. Et, de fil en aiguille, Prynce s'était vue accepter un voyage en Chine. Comme ça, sans raison. Peut-être pour lui faire plaisir, au fond. Prynce soupira. Sa mère était adorable mais un peu trop tête en l'air. Quelle idée d'envoyer sa fille dans un pays où elle ne connaissait personne ? Dont elle n'avait jamais pris la peine d'apprendre la langue ? Déjà qu'elle avait du mal à manier le français, alors le chinois... D'une humeur massacrante, elle prit à gauche. Elle fit un bond en arrière quand elle manqua de rentrer dans une femme. Cette dernière la fixa, étonnée, avant de poursuivre sa route, lui jetant quelques coups d'œil après avoir tourné le dos. La russe se retint de ne pas lui cracher au visage, ses ongles rongés laissant des traces de demi-lune dans la peau de ses mains. Elle n'aimait pas les chinois. Déjà qu'elle trouvait les anglais insupportables, mais alors les chinois... Quand ils parlaient, ils semblaient avaler toutes leurs phrases. Leurs sourires lui semblaient faux, leurs rires encore plus. Et, il fallait se l'avouer, elle était incroyablement jalouse de leur peau sans défauts et de leurs longs cheveux. Les siens avaient été coupés le plus court possible un an plus tôt, et peinaient encore à repousser. Elle fouilla dans son pantalon, en tira un dictionnaire de poche. Le feuilletant, elle s'approcha du Temple du Ciel. Il était immense, rouge, bleu, vert et blanc. Malheureusement, trop en amère, Prynce n'arrivait pas à s'y intéresser. A ses yeux, ce n'était qu'un vulgaire monument, sans grand intérêt. Et il n'y avait aucune beauté dans ses murs, si bien qu'elle se demandait comment les touristes - ou même sa mère - pouvaient venir le visiter. Traînant des pieds, elle suivit un groupe d'allemands - à en juger par leur accent - et balaya la cours de son regard bleuâtre. Dieu que leur langue est moche, pensa la russe, toujours occupée à suivre ses planches de salut. Peut-être allaient-ils simplement faire le tour du temple avant de rebrousser chemin. Mais ses espoirs s'ébranlèrent lorsqu'elle les vit passer les portes. Le cœur au bord des lèvres, elle les imita. Les multitudes d'images bariolées lui agressèrent la rétine. Un rire nerveux traversa la cloison de ses lèvres blanches, ses doigts vinrent se ficher dans ses cheveux. Elle allait tuer sa mère. Elle allait débarquer en France, après son petit voyage asiatique, pour étrangler Alynda et lui faire avaler toutes ces couleurs, toutes ces horreurs. Peut-être même la gaverait-elle de nouilles et lui crèverait-elle les yeux avec des baguettes. S'imaginant toutes les tortures possibles qu'elle ferait subir à sa pauvre génitrice, Prynce se sépara des allemands pour continuer seule, marmonnant des insultes en russe. Elle se moquait qu'on puisse l'entendre. Peut-être finirait-elle la nuit dans un poste de police moldu, considérée comme une dangereuse criminelle. La jeune fille manqua de buter sur quelque chose. Surprise, elle lâcha un petit cri et elle se recula vivement. Ça ressemblait à une coupe, en or, avec des hanses. Ou avec deux trompes d'éléphants. Y avait-il des éléphants, en Chine ? Prynce se pencha, détaillant l'objet, se demandant si elle trouvait beau ou laid. A sa gauche était posé un petit papier. " Bùyào pèng " (ne pas toucher) était écrit dessus, en caractères minuscules. Prynce du plisser les yeux pour les lire. Puis, ces mots n'éveillant pas un quelconque signal d'alarme dans son cerveau, elle tendit un doigt. Si elle touchait, elle saurait quelle genre d'émotions éveillait cette coupe étrange en elle... Oui, voilà ce qu'il lui fallait. Elle avait juste besoin de toucher le métal poli pour comprendre son point de vue sur la beauté des deux trompes, du métal terni par les années... Lorsque son doigt se posa dessus, elle entendit des éclats de voix. Haussant les sourcils, elle se releva, balayant la foule du regard. Des gardes. Quelqu'un avait-il tenté de voler quelque chose ? Si oui, pourquoi ? Tout était d'une exquise laideur ! Un collectionneur, peut-être, avait vu une pièce qu'il lui fallait absolument. Un sourire suffisant vint se peindre sur ses lèvres. Mais ce sourire disparut lorsqu'elle les vit foncer sur elle. Bien vite, elle se retrouva au milieu de quatre hommes qui lui hurlaient dans les oreilles, parlant trop rapidement pour qu'elle puisse traduire quoique ce soit. Elle serra son dictionnaire contre son coeur, le regard fuyant, avant de l'ouvrir sous leur regard furieux. " Wǒ bù míngbái. Èluósī shì wǒ. " (moi ne pas comprendre. moi être russe.) Particulièrement fière de sa traduction approximative, Prynce bomba la poitrine. Les hommes la regardèrent, en silence, avant de reprendre leur monologue enragé, encore trop rapide pour la jeune fille. " Wǒ bù míngbái, wǒ bù míngbái ! Wǒ bù míngbái ! " (je ne comprends pas, je ne comprends pas ! Je ne comprends pas !) disait-elle, son accent n'étant qu'une piètre copie du leur. Elle répétait cette phrase comme si cela pouvait la sauver, comme une prière. Maintenant, elle était affolée. Et s'ils l'envoyaient au poste ? Que dirait-elle à sa mère ? Lui dirait-elle, même ? Sûrement pas, son inquiètude balayée par la honte. " Wǒ bùxiǎng fēi ! Wǒ yǒu qiánle, wǒ bùxiǎng fēi ! (je ne veux pas voler ! j'ai de l'argent, je ne veux pas voler !) Sa voix montait dans les aigues. Comme pour prouver sa bonne foi, elle sortit des roubles et les secoua sous le nez des gardes, pensant les convaincre avec de la monnaie russe. Sans même se concerter, ils l'attrapèrent sous les aisselles et la traînèrent jusqu'aux portes du temple. Avant de la jeter dehors, l'un d'entre eux fouilla ses poches. Estomaquée, Prynce ne réagit pas. Elle les regarda s'éloigner, la bouche ouverte. |
|