Le stress avait envahi chaque parcelle du corps de Vera. Plantée devant son miroir, la rédactrice en chef de la Gazette du Sorcier tremblait de tout son corps, terrorisée par ce qui était sur le point de se produire.

« January, tu es sûre que je ne suis pas trop boudinée ? Et mon maquillage ? Tout doit être absolument parfait aujourd’hui. Tu ne sais pas où sont mes boucles d’oreilles par hasard ?»

Elle qui était d’habitude si organisée ne parvenait pas à s’en sortir. Elle était épuisée par les longs mois de préparation de ce jour si particulier. Enfin, ils allaient se marier. Si on lui avait dit il y a quelques années que Niels Werner la demanderait sérieusement en mariage et qu’elle accepterait, elle aura probablement éclaté de rire avant de foutre à la porte l’auteur de cette mauvaise blague. Et pourtant, c’est ce qui était sur le point de se produire. Après avoir fondé une famille, il s’était enfin décidé à officialiser leur union. Tous leurs amis étaient réunis pour la grande cérémonie et c’est vers January Lockhart et Lily, la sœur de Niels, que Vera s’était tournée afin qu’elles deviennent ses demoiselles d’honneurs.

« Lily, est-ce que tu peux aller voir si Azraël, Avdotia et Robin sont prêts s’il te plaît ? Ou alors s’ils n’ont pas encore démolis l’ensemble des installations, ils tiennent de leur père alors j’ai un peu peur. »

Il ne restait plus que quelques minutes avant le début de la cérémonie, juste le temps d’ajuster sa robe et sa coiffure, de serrer une dernière fois January dans ses bras, et de dire adieu au nom Adamovitch. Bientôt, elle serait Vera Werner, et à cette pensée un fou rire nerveux la parcourut. Ils avaient traversés tellement de choses, ils s’étaient engueulés de nombreuses fois, mais s’étaient réconciliés aussitôt. Elle n’avait jamais cessé de l’aimer depuis qu’il avait bousculé ses habitudes au sein de la Gazette des années plus tôt. Elle l’avait d’abord détesté, elle s’en souvenait encore, puis ses sentiments s’étaient développés avec l’arrivée d’Azraël dans leur vie. Leur louveteau, leur premier enfant. Elle avait accepté malgré le surréalisme de la situation d’adopter un enfant français qui était à l’époque persuadé que Niels Werner était son père, et Vera Adamovitch sa mère.

Respirant une dernière fois à l’entente de la marche nuptiale, Vera se retourna vers January qui avait déjà disparue la laissant seule dans la pièce. C’était le moment. Lentement, la future mariée s’avança dans l’allée, les flashs des journalistes de la Gazette immortalisaient le moment, tout Londres semblait s’être rassemblé pour les regarder s’unir. Elle aperçue d’abord au loin January et Lily d’un côté, puis Da Braccio qui tentait désespérément de contenir les enfants avec l’aide d’Azraël. Et enfin, au centre, Niels. Niels Werner, son futur époux.