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Quand on veut on peut... [PM]
ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together.
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Message Posté Ven 13 Avr - 12:26.



... je te veux, je peux ?
hey looking at you i wanna take you to the back of the room..

★ noms des participants: Delilah Setton & Amadeus Debussy
★ statut du sujet: flashback
★ date: Courant Juillet 2056
★ heure: Aux environs de 9h du matin
★ météo: Ciel dégagé, grand soleil
★ saison: Saison 2 actuellement
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: oo1, So2
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: oo1
★ intervention de dominus: non
★ récompenses: //





Amadeus Debussy
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Message Posté Sam 14 Avr - 20:51.
L'été avait apporté son lot de consolation superficielle mais si bénéfique pour nos corps et nos esprits tourmentés ; nos souvenirs encore frappés par la bataille sanglante des gradins et notre conscience torturée par la guerre civile planant au-dessus de nos têtes, nous ne pouvions qu'accueillir ce moment de recueillement avec grand soulagement. Ce fut donc serein que je vins habiter chez ma marraine durant l'été, le regard moins torturé, la mine moins sombre, le sourire moins clairsemé. J'avais de surcroit accepté l'invitation de Cassandre avec empressement, me refusant de rejoindre mon père et la blonde plantureuse qui me servait de belle-mère acariâtre à Paris ; je n'ignorais pas de ce fait, que ma tendre marraine s'engageait dans des échanges de hiboux courroucés d'avec mon paternel, vexé sans doute de ne pas accueillir son fils durant les vacances estivales. Je craignais pourtant jour après jour son arrivée en trombe, nourrissant mes appréhensions par ces tourments ronronnant dans mon ventre et qui me rappelaient sans cesse à mes fiançailles : allait-il m'extirper du cocon protecteur de ma marraine pour mieux me rappeler à mon devoir de représentant des Debussy auprès de la famille Debraie. Ce n'était pourtant pas l'ambition de mon père qui le poussait à me faire pantin, mais bien l'amour stupide et inconditionnel qu'il avait pour sa nouvelle épouse manipulatrice. Pour autant je dissimulais mes craintes derrière des masques de faux-semblant, trop orgueilleux pour accuser un état de stress, trop secret pour dévoiler aux yeux de tous les sentiments négatifs qui me rongeaient les entrailles telle la rouille s'attaque au métal. C'était par ailleurs ce dernier problème qui me causait le plus de soucis, dans un tout autre registre cependant : Delilah. J'avais en effet invité ma jolie blonde à me rejoindre à Londres, ou tout du moins avais acquiescé d'un air stoïque malgré cette flamme amoureuse luisant dans mes yeux, les dires de Cassandre enjoignant ma Delilah à venir passer elle aussi quelques mois dans la capitale anglaise. Mon palpitant n'avait eu de cesse de s'essouffler depuis lors, ponctuant sa course régulière par des soubresauts endiablés : en somme, je n'avais cessé de penser à ma jolie blonde chaque jour et chaque nuit, le temps s'égrainant bien trop lentement à mes yeux.

L'élue de mon palpitant transi était finalement arrivée quelques jours après moi, et voilà déjà quelques semaines que nous partagions le même toit souvent déserté par Cassandre. Trop de travail, trop d'occupation, trop de tout qui l'empêchait finalement de passer du temps avec son filleul : je ne m'en offusquais pas cependant, habitué depuis tout petit aux nourrices et aux précepteurs – en somme au semblant de figure parentale. Mais voilà que la tension s'était installée sous le toit depuis que Delilah avait foulé les lieux : je me surprenais parfois à la toiser d'un regard vorace et appuyé, plongé dans des pensées mettant en scène nos corps nus et enlacés ondulant au rythme d'une danse lascive. Sitôt conscient de mes rêveries lubriques que je trouvais absolument abjectes dès lors que je reprenais mes esprits (souvent par un simple contact de mon regard à celui de ma Delilah), je détournai la tête gêné en blêmissant... Je n'étais pourtant pas un jeune homme pudique sur la question de la chair, et encore moins vertueux, après tout j'avais déjà goûté à des aventures seulement libidineuses et je ne pouvais oublier ma première fois avec la belle Delilah qui avait eu pour seuls témoins la lune et le ciel étoilé. Cependant je considérais l'angelot blond comme une sainte, aussi, fantasmer sur ses formes et me plaire mentalement à des instants intimement érotiques avec elle m'apparaissaient comme blasphémateur voire humiliant. Et pourtant, nombreux furent les jours où je toisais ma Delilah de ce regard de braise, vorace jusqu'à la lie, affamant mes démons lubriques qui gémissaient de frustration. Il ne se passait pas une journée sans qu'un soupir désireux ne passe la barrière de mes lèvres, sans qu'une oeillade carnassière ne soit lancée vers l'objet de ma convoitise, sans que mes mains ne souhaitent s'égarer avec trop d'audace sur le corps de ma belle amante. Frustré, je taisais ma faim avec autant de résignation qu'un enfant que l'on prive de sucreries, dissimulant mes pulsions inassouvies derrière des moues agacées ou des silences de plomb.

Ce matin là pourtant, allongé sur mon lit tandis que je braquais l'immensité de mon regard sur le dais de couleur ocre, je me sentis plombé d'un trop plein de frustration fourmillant jusqu'à mes doigts, alors que je tendais l'oreille pour mieux entendre le battement de l'eau de sa douche. Fermant les yeux sur ce que je ne voulais pas voir mentalement – toujours pour ne pas souiller ma sainte – j'expirais d'un souffle qui se voulait maîtrisé et lent, comme pour me concentrer sur autre chose. Raté : la vision affriolante de son corps laiteux et nu clairsemé de gouttes d'eau frappa mon esprit. Pestant contre moi-même, je me retournais d'un coup sec en ruminant, tentant d'occuper ces lentes minutes d'agonie : jouer du violon ? Je doutais honnêtement pouvoir me concentrer. Il en était de même pour un peu de littérature, mon esprit ayant déjà fait une fixation refusant littéralement de s'assagir. Finalement, sans vraiment comprendre ce que je m'apprêtais à faire, je me levai d'un seul bond de mon lit comme guidé par ma contrariété graveleuse et sortis de ma chambre pour mieux me diriger vers sa salle de bain. Figé devant la porte, le regard braqué sur la poignée et la main hésitante suspendue en l'air prête à l'ouvrir, je pris soudain conscience de ce que je m'apprêtais à faire et stoppai mon élan. Derrière le chambranle, je pouvais entendre le martèlement de l'eau ruisselante qui me rendait fou : jamais tant de volupté, de désir, de concupiscence, n'avaient ainsi hanté mon esprit au même titre que le visage de Delilah. Et si j'entrais, que dirait-elle, que penserait-elle même ? Etrange qu'un garçon comme moi habituellement indifférent au regard des autres, ne se soucie autant du jugement d'une jeune fille. Pas n'importe laquelle cependant : elle était celle qui me hantait jour et nuit, celle pour qui mon palpitant n'en pouvait plus de battre, celle qui m'arrachait des sourires à tout moment de la journée. « Bonjour Monsieur Debussy ! » Je sursautai soudain, ravalant un hoquet d'étonnement avant de me tourner vers la femme de ménage. A son grand sourire chaleureux je ne répondis que par un froncement de sourcils ainsi qu'un regard glacial, lorsque soudain la fameuse porte de la salle de bain s'ouvrit. Je me retournais alors vers ma Delilah, quelque peu perplexe car ayant conscience que ma main était restée en suspension. Gêné d'avoir été surpris en pleine investigation graveleuse, je retirai brusquement ma main avant de lui souffler un hésitant : « Bonjour... », totalement stupide puisque nous nous étions vus il y a de cela vingt minutes pour le petit déjeuner. Incapable de détourner mon regard de l'ancre de ses rétines bleues, trop happé par sa beauté, je demeurai debout face à la demoiselle visiblement amusée.
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Message Posté Dim 15 Avr - 17:55.
Le reflux du soleil se dispersait à travers la fenêtre, laissant ses rayons miroiter sur mes bras nus, dégringoler en une multitude de reflets dans l’eau qui suivait mes courbes opalines. Les yeux se fermèrent de contentement, accompagnant d’un soupir l’acmé d’un tel apaisement. Dans cette parfaite quiétude, seul demeurait le chant de l’eau ruisselante, sa caresse sur ma peau, sa chaleur m’enveloppant d’un ultime réconfort. Je laissai les secondes courir et m’autorisai quelques minutes d’immobilisme, engrangeant sous le jet brûlant toute l’énergie bienfaitrice que cette douche m’offrait. Mes pensées s’envolèrent par là où tombaient les rais d’un soleil neuf, voyageant avec une légèreté qu’il me semblait avoir perdue voilà des siècles. Lorsque je rouvris les yeux, ces derniers rencontrèrent une fine cicatrice lovée dans la chair de mon poignet. Et je réalisai combien ce séjour à Londres me faisait du bien, à quel point j’avais pris un recul bénéfique. Le poids des condamnés que nous étions demeuré en France, les cauchemars perdus dans l’épanouissement de nouveaux souvenirs, la certitude que c’en était fini de cette guerre… L’eau se refermait derrière la barque, ouvrant vers l’horizon la voie de la reconstruction. Bloquant solidement l’impasse chimérique nous ayant enfoncé dans ce sombre conflit, arraché nombre d’amis. Pour la première fois depuis un moment, je sentais comme l’optimisme florissait de nouveau en moi, oubliai les déchirures qui finiraient bien par se refermer, comme cette plaie qui déjà s’effaçant sur la blancheur de ma peau. Un sourire offert à l’invisible vint danser sur mes lèvres, tandis que je glissai les mains dans ma chevelure, alourdie par la charge de l’eau.

Quiétude, sérénité, amour déferlaient sur mes terres, semant un bonheur nouveau, plantant avec soin les solides graines de notre avenir. Je me mis à penser à mon Amadeus, à cette présence qui m’égayait plus que de raison, me rendait plus rayonnante que jamais. Je ne regrettais pas d’avoir accepté l’invitation de Cassandre à partager mes vacances avec eux, bien que j’avais d’abord hésité dans la peur de déranger, la gêne de n’être pas en mesure de m’interposer entre la marraine et son filleul qui, je le savais, étaient véritablement liés l’un à l’autre, et comblés de se retrouver saufs et sortis de l’enfer. Non, je ne regrettais pas ; j’avais trouvé ma place dans ce foyer, me rappelant à quel point la vie chez mes propres parents était exécrable. Ces longues journées passées lovée contre le brun, ou bien les yeux rivés sur cette passion manifeste qui l’habitait, dès lors qu’il saisissait son violon, étaient magiques. J’avais concédé à abandonner le rythme scolaire pour me caler sur celui de son jeu, et même renoncé à l’accompagner tant j’aimais l’écouter seul, le laisser me remplir des émotions transcendantes que son divin archet arrachait aux cordes de l’instrument. L’impression qu’il avait repris des forces avait achevé de me rassurer, après l’inquiétude silencieuse que sa soudaine fatigue avait déclenchée en moi ; c’était dans une paix subliminale que je me laissais aller contre son torse, les doigts esquissant la fine musculature commençant à se redessiner sous le tissus. L’appartement de Cassandre – qui vaquait le plus souvent à de multiples et denses occupations ne faisant qu'amplifier mon admiration pour elle – s’était transformé en un véritable havre de paix, en fait. Peut-être parce que quitter l’académie m’éloignait des déchirures de fin d’année, parce que l’Angleterre m’était si peu familière que changer d’air me faisait un bien fou. Mais je crois surtout que ces vacances, me berçant de l’aura d’un Amadeus toujours à mes côtés, me permirent surtout de réaliser à quel point les récents évènements avaient fini de m’attacher à lui. Il n’était pas rare que je me redresse soudainement sur un coude afin d’observer son visage, le détaillant comme si c’était la première fois – ou la dernière, – m’en imprégnant, réalisant, avec effroi et soulagement mêlés, qu’il aurait pu ne plus être là. Et de rire devant son air ébahi, à me voir agir d’une telle façon. Parfois, j’avais le sentiment qu’il ne comprenait pas à quel point il m’était cher, lorsque l’étonnement arquait ses sourcils devant mon air d’imbécile amoureuse. Mais les mauvais rêves s’estompaient toujours, dans ses bras. Tout était bien.

Enfin, tout… Il arrivait aussi que lui eut un regard étrange, libérant entre nous une tension à peine palpable qui m’intriguait pourtant, tant je ne parvenais à en saisir l’essence. Quelques fois, Amadeus se cloîtrait dans un silence offusqué, comme pour se protéger de quelque chose et, si ce comportement me pinçait le cœur, je ne lui posais aucune question. Je le connaissais maintenant suffisamment pour savoir qu’il avait besoin de cet espace autour de lui, lui permettant de se préserver ; de ce jardin secret. Je lui portai, de surcroît, un tel respect, que je lui laissais le soin de choisir ce qu’il désirait me confier ou pas.

***

Je n’aurais su dire combien de minutes avaient passé lorsque j’arrêtai enfin l’eau. J’attrapai une mince serviette dans laquelle je m’enveloppai succinctement, avant de me rendre compte que j’avais oublié quelque chose… Le rouge me monta aux joues, mais je fus soulagée d’entendre une voix saluer Amadeus dans le couloir. Ruisselante de la tête aux pieds, je me hâtai vers la porte et l’entrouvrit, surprise de trouver mon amant si près du panneau qu’il en avait quasiment la main sur la poignée. « Bonjour... » Passé l’étonnement et les regards tentant d’analyser ses traits pour mieux comprendre son effarement, je ne pus empêcher mes lèvres d'adopter un sourire amusé. Il semblait déborder d’embarras, comme pris en flagrant délit, et je me demandai furtivement ce qu’il était venu faire, et pourquoi il semblait si gêné que je l’aie coupé dans son élan. Je modérai un rire qu’il aurait pu croire moqueur en répondant, d’une voix débordant de cette tendresse qu’il m’inspirait chaque fois que la confusion empourprait son joli minois : « bonjour… ? » Je me penchai à travers l’entrebâillement et déposai un baiser sur ses lèvres, tandis qu’il restait planté là, les yeux plongés dans les miens comme s’il avait oublié que j’habitais sous le même toit que lui, ou que seules quelques minutes ne venaient de nous séparer, puisque nous avions pris le petit déjeuner ensemble. « Est-ce que tu pourrais me rendre un service ? J’ai oublié toutes mes affaires sur la chaise, dans la chambre… » Je laissai mes paroles en suspens, les bras serrant la courte serviette voilant de façon bien légère mon entière nudité, plongeant un regard entendu dans les yeux sombres de mon Amadeus, au sein duquel pointait une lueur à la fois espiègle et amusée par cette situation inhabituelle. Bon, d’accord, je ne faisais rien pour soulager sa gêne mais… à vrai dire, je trouvais qu’elle avait quelque chose de parfaitement irrésistible.
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Message Posté Dim 15 Avr - 23:15.
Je subissais cette séduction tout en refusant d'y succomber : l'attrait indéniable que j'éprouvais pour la belle Delilah se mêlait à des appréhensions douteuses qui ne faisaient que semer le doute dans mon esprit. Nous avions pourtant déjà échangé de nombreux baisers et caresses d'amants alanguis, précipitant nos corps envieux vers des instants intimes chargés d'émotions (bien que encore rares, du fait de notre idylle encore récente) ; de ce fait nous ne pouvions ni nous clamer pudiques, ni même prétendre à une relation platonique poussée à l'extrême. Cependant, je ne parvenais guère à considérer ma jolie blonde autrement que comme une poupée trop fragile, ou un angelot trop pur : sa beauté hiératique, son teint d'ivoire et ses lèvres framboisines se prêtant à l'angélus renvoyaient constamment à ma figure mes moindres défauts tirés à l'extrême. J'étais sombre, glacial et égoïste ; l'antithèse de ma Delilah que j'entrevoyais comme parfaite. La crainte de souiller sa peau laiteuse par mon toucher de violoniste individualiste n'avait d'égale que l'appréhension de la voir déçue à mon encontre : me prendrait-elle pour un rustre, un jeune homme obscène, s'offusquerait-elle de me voir aussi friand de ses formes ? J'avais peur de décevoir la petite poupée au moins autant que de blasphémer son âme, je préférais la garder pure quitte à faire vœu d'abstinence pour ne pas froisser la sainte. Un sacrifice m'apportant frustration et travail incessant sur moi-même, car jamais je n'avais éprouvé de désirs aussi puissants envers une personne. Ces envies refoulées, ces caprices lubriques tus, cette libido torturée, n'avaient de cesse d'opprimer ma poitrine et de brider mes pulsions d'homme – si ce n'étaient des pulsions bestiales. Mais plus encore, je me refusais à admettre l'évidence : face à ma Delilah, ces papillons investissant mon estomac en un trop grand nombre, m'empêchaient d'agir à ma guise. Je mettais donc sur le dos de l'honneur et d'un étrange sentiment me retournant le coeur, toutes mes réactions que je jugeais après coups stupides... Diable que je me sentais idiot après être resté taciturne face à ses questions bénignes, incapable de débloquer un mot (ou pire, lorsque je me mettais à bégayer), lorsque je la fixais d'un regard vorace sans même m'en rendre compte avant d'être pris sur le fait, lorsque je commençais mes phrases par un « Tu sais, je crois que... » qui ne connaissaient jamais de fin, et ponctuées généralement par l'immensité de mes yeux amoureux plongés dans les siens, une main glissant dans sa tignasse blonde et parfumée. Je crois que..., trois mots qui dans mon inconscient en avançaient trois autres ; mais tabous et encore étrangers à mon coeur, je peinais à les prononcer, comme s'ils étaient inconnus à mon vocabulaire. Je crois que je suis stupide. Point.

« Est-ce que tu pourrais me rendre un service ? J’ai oublié toutes mes affaires sur la chaise, dans la chambre… » Ma Delilah aurait pu me parler en russe que sa requête aurait eu le même effet : je mis du temps à me remettre de mes émotions, d'abord gêné d'être ainsi pris la main dans le sac, ensuite confus car ne sachant pas où me mettre, je dus retourner maintes fois sa phrase dans mon esprit pour en capter l'essence. Par ailleurs son si beau regard ancré ainsi dans le mien, agité d'une lueur amusée qui se frottait à l'éclat contrit de mes yeux sombres, attisa aussitôt ma gêne : par réflexe ( ou était-ce pour mieux cacher mes envies graveleuses et donc inavouables?), je détournais la tête dans le simple besoin presque vital de regarder ailleurs. Quelle ne fut pas mon erreur de trouver le carrelage soudainement passionnant, et qui offrait par inadvertance à mon champ de vision les jambes élancées et nues de ma Delilah. Arquant les sourcils dans une moue admirative, satisfait de ce spectacle qui me rassérénait, j'en oubliais toute retenue polie durant quelques instants. Seul le rire mutin de la jolie blonde m'extirpa de ma léthargie tel un choc électrique : je reportais soudain mes rétines sur le visage de l'angelot avant de susurrer un « Quoi ? Ah, oui bien sûr... », songeur. Stupide, vous dis-je.

Un raclement de gorge distrait plus tard, et je tournais les talons sans vraiment trop comprendre ce qui m'arrivait. Ces maudits papillons s'agitaient encore et toujours, faisant battre mon coeur d'un rythme endiablé par la puissance de leurs ailes houleuses, quand tous ces doutes entremêlés frappaient mon esprit comme pour me marteler d'une seule vérité : toucher à Delilah de manière trop bestiale et non conventionnelle serait probablement l'erreur de trop. Je ne pus alors m'empêcher de me retourner vers ma belle Athena, scrutant son visage de poupée qui passa le chambranle de la porte tandis que je m'avançais dans le couloir, obnubilé par sa beauté et obsédé par cette volonté de bien faire, quand... BAM. Le seau de la femme de ménage violemment percuté par mon pied, répandit toute son eau sale à terre sous mon regard trouble. Aucune forme de politesse ne vint s'échapper de mes lèvres blêmes, ma confusion seulement portée par cette moue interdite que j'offrais malgré moi à la pauvre femme qui semblait s'en amuser. Ce fut lorsque j'étais prêt à me pencher pour aider l'employée que cette dernière éclata d'un rire vrai et chaleureux, avant de scander un « Laissez ce n'est pas grave ! » qui accompagna le clin d'oeil lancé à Delilah. Pour ma part je ne pus répondre que par une main nerveuse passée dans ma tignasse brune, reprenant mon chemin non sans lancer à mon amante un sourire rendu délicieusement charmant par la gaucherie qu'il portait.

Je passai enfin le seuil de la porte de sa chambre, soufflant de soulagement lorsqu'ainsi sorti de son champ de vision je me pensais sur la Terre Promise. Reprenant une assurance presque entière, j'avisais de part et d'autre les vêtements cotonneux posés sur la chaise puis la fenêtre qui contrairement à une demi-heure plus tôt affichait un grand soleil. La tristesse de la grisaille avait fini par se lever pour laisser place à des rayons chaleureux : j'imaginais que c'était cela qu'on appelait le temps anglais. Joueur et trompeur. Délaissant le pull léger posé sur la chaise, je me dirigeai vers l'armoire de la jeune fille, attrapai une robe aérienne faite de satin et de mousseline, et rebroussai chemin non sans attraper au vol les quelques sous-vêtements de dentelles. Résigné à faire taire mes pulsions une bonne fois pour toute, j'endossais un faux masque assuré lorsque je passais de nouveau le seuil de la salle de bain (même après le piètre spectacle donné dans ce couloir à présent inondé), allant même jusqu'à m'engouffrer pleinement dans la salle d'eau comme pour prouver inconsciemment à ma jolie blonde que j'étais tout à fait capable de me tenir face à elle dans un endroit confiné. « Il va faire chaud, tu seras plus à l'aise avec ça. » soufflais-je de ma voix suave qui avait retrouvé sa pleine confiance alors que je donnais un signe de tête vers la fenêtre de la salle de bain, tendant les sacro-saints vêtements à ma Delilah. Quelle ne fut pas cette nouvelle erreur de me remettre soit disant d'aplomb quand je n'avais de désir que son corps contre le mien, dans un péché absolu de l'abandon de soit et des bonnes moeurs. Car l'Athena se faisant soudain maladroite fit glisser malencontreusement sa serviette dissimulant mollement sa nudité, dans un hoquet d'étonnement qui n'attisa que ma gêne et empourpra légèrement mes joues. Galant – quoique terriblement troublé – je me baissais pour ramasser la sortie de bain et la tendre à ma bien-aimée avant de me retourner aussitôt. Mais que m'arrivait-il... Je n'étais habituellement pas si pudique, et la vertu était loin de constituer l'une de mes principales qualités : sans être indécent, j'étais au moins audacieux et voluptueux au contraire. La nudité de ma Delilah n'avait jamais été cause de quelques rougissements gênés, elle l'était par contre lorsqu'il me semblait voler l'instant à l'insu de mon amante. Agissant vite et bien, j'eus pour réflexe de fermer la porte pour mieux la cacher à la vue de la femme de ménage... Non pas de sortir, moi, de la pièce, mais bel et bien de fermer la porte. Stupide !, clamait mon cœur aux abois quant à mon geste désespéré et désespérément confus. Mon regard affolé trouva un point d'ancrage sur le carrelage, quand ma gorge se pensant salvatrice trouva le bon moment pour déployer ses armes vocales, changeant aussitôt de conversation : « Où est-ce que tu veux coucher... Bouger ? » Mon coeur loupa un battement, mon souffle se coupa, mon regard de braise s'amenuisa sous ces entrefaites honteux. Putain de lapsus. « Bouger, où est-ce que tu veux bouger ? » Et si je pouvais en l'instant disparaître, pétri par la honte, croyez-moi que je le ferais.
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Message Posté Jeu 19 Avr - 22:25.

« Quoi ? Ah, oui bien sûr... » me répondirent les accents songeurs de sa voix, m’indiquant que le jeune homme s’était, une fois de plus, enlisé dans ces mystérieuses pensées qui injectaient la gêne sur ses joues empourprées. Je ne sus pas bien ce qu’il trouva de passionnant au carrelage au point d’en éviter mon regard avec une telle conviction, mais je n’empêchai pas ce sourire d’orner encore des lèvres attendries par son comportement. Les gouttes, ayant perdu toute chaleur, dégringolaient le long de ma peau frissonnante, resserrant d’instinct mes bras dans une mince tentative de réchauffement. La hâte d’ouvrir ne m’avait laissé le temps de me sécher et, consciente qu’une mince flaque s’étendait déjà à mes pieds, je me demandai s’il allait finalement accéder à ma requête lorsqu’enfin il sembla comprendre et s’éloigna vers les chambres, non sans répandre dans le couloir le contenu du sceau de la femme de ménage. Celle-ci m’adressa un clin d’œil, que je captai avant de me retourner dans la salle de bain, de faire quelque pas me plaçant face au miroir. Je détachai la serviette – non sans me départir du sourire amusé qu’avaient fait naître les tribulations maladroites de mon Amadeus, – et la fis glisser le long de mes bras et jambes, chassant l’humidité glaçante, puis frictionnai mes mèches blondes, avant de m’enrouler de nouveau dans l'étoffe spongieuse, entendant les pas de mon amant de retour.

Lorsque je me retournai, je découvris dans ses mains une robe satinée, parée d’une mousseline aérienne lui conférant ce caractère épuré que je trouvai joli. Je levai un sourcil interrogateur avant de l’entendre m’affirmer que le vêtement choisi serait plus approprié au temps qui se levait. Quelque chose, dans sa voix, dans son attitude, avait changé ; il ne rechigna pas à rencontrer mon regard, et j’y trouvai à nouveau cette assurance implacable que respirait sa silhouette imposante. « Merci, » soufflai-je en glissant l’étoffe de mon accoutrement entre mes doigts, en débarrassant Amadeus, et débarrassant d’un même geste mon corps de son maigre apparat : la sortie de bain échappa à mon étreinte et révéla, aux rayons du soleil matinal tombant dans mon dos, mon entière nudité. Passée la surprise, je ne pus m’empêcher de rire en constatant ma maladresse ainsi que cette situation inhabituelle – mais qui ne m’embarrassait pas outre mesure : je n’étais pas si pudique qu’on voulait bien le croire, moins encore lorsque mes courbes s’offraient aux regards de l’amant aimé, de celui qui connaissait déjà ce corps pour avoir exploré la moindre de ses formes. Déposant les vêtements près du lavabo, je récupérai la serviette qu’Amadeus s’était penché pour ramasser du haut de son innée galanterie, l’accrochant cette fois mieux à l’entour de mes seins. Le constat que l'aplomb du brun n’avait été que précaire me surprit lorsque je vérifiai cet embarras revenu hanter son regard. Ce n’étaient pas les premiers coups d’œil du genre que je surprenais, ces coups d’œil confus et pleins de gêne que semblaient provoquer en lui des pensées dont j’ignorais l’essence. Toujours prise par l’étonnement, je le vis se retourner aussi sec. D’où sortait cette continence soudaine ? Pourquoi la vue de ma silhouette nue semblait-elle le mettre dans un tel état de confusion, alors qu’il y avait encore une semaine de ça, je me glissai un soir dans sa chambre pour réchauffer ses draps, couvée par le secret d’une nuit bienfaitrice nous ayant déjà accordé ce genre d’instants charnels ?

Les volutes désordonnées que formaient mes cheveux, encore engourdis d’humidité, me tombaient sur les épaules, dessinant le tracé de gouttes intrépides se frayant un chemin jusqu’à la naissance de ma poitrine. Je croisai mon reflet dans le miroir à mesure que mes mains m’ôtaient mon unique parure, me demandant ce qu’Amadeus avait pu voir de si embarrassant sur ce corps… Etais-je si troublante que ça ? À cette pensée, le sourire qu’avait délogé la surprise mûrit à nouveau sur mes lèvres rieuses, car jamais je ne m’étais considérée comme particulièrement belle, comme particulièrement désirable. Peut-être était-ce là, après tout, l’origine de ce brusque détournement ? Je préférais m’imaginer ces raisons-là, plutôt que d’être vexée par sa réaction. Bien que je n'’aurais rien eu contre les caresses lascives qu’il ne m’offrait, pour ainsi dire, pratiquement plus.

J’entendis la porte se fermer tandis que je faisais glisser mes sous-vêtements de dentelle le long de mes jambes, puis dans mon dos. En y réfléchissant, le soutien-gorge ne ferait que gâcher la coupe parfaite de ma robe… je l’ôtai finalement. « Où est-ce que tu veux coucher... Bouger ? » J’interrompis mon geste, laissant mon propre regard rencontrer mon reflet surpris dans le miroir. Lisait-il dans mes pensées ? « Bouger, où est-ce que tu veux bouger ? » Je me mis à rire en captant, dans sa voix, la honte du lapsus que je ne savais trop comment interpréter. Après tout… peut-être me faisais-je des idées, et sa gêne n’avait-elle rien à voir avec la proximité de ma silhouette blanche, révélée dans sa pleine nature. « Je ne sais pas… j’ai entendu parler d’un hôtel somptueux aux chambres immenses, du côté moldu de la ville, si ça te tente ? » répondis-je sur le ton de la conversation, avant de trahir ma stupide plaisanterie d’un rire espiègle. C’était mesquin de profiter de son lapsus malencontreux pour faire jouer des sous-entendus de ce genre – qu’il comprendrait, je le savais, bien que ça n’aurait sûrement pour effet que de renforcer sa gêne. Je jetai un coup d’œil complice vers lui, mais ne rencontrai que le dos qu’il me tournait. Je défis la fermeture de ma robe et la passai avant de m’approcher de mon Amadeus. Mes mains glissèrent sur son torse tandis que je chuchotai d’un murmure aussi doux que sensuel au creux de son oreille, me hissant sur la pointe des pieds : « Amadeus… ? » Je laissai ensuite mes longs doigts descendre jusqu’à son ventre, passer sous l’étoffe de sa chemise pour redessiner ses abdominaux aux couleurs de ma tendresse. Je ne sus trop combien de temps nous restâmes ainsi, moi me serrant contre son dos à lui offrir mes caresses sages, tandis que lui restait immobile, la respiration insensiblement plus forte ou plus fébrile, profitant silencieusement de cette soudaine initiative. Je ne sus même pourquoi je m'appliquai, en cet instant, à effleurer sa peau dans la simple envie de l'apaiser peut-être ; de lui chuchoter, en pensées muettes, ces quelques mots que les vannes des lèvres ne libéraient pas encore, attendrie, éperdue, offerte. Et le temps nous concéda ces quelques instants d’intimité, cette quiétude, ce bonheur dont je m’imprégnais en fermant les yeux contre l’épaule de mon amant. Puis, me reconnectant peu à peu à la réalité, je repris dans un souffle : « est-ce que tu peux m’aider ? » avant de me retourner lentement et d’attendre, offrant à son regard mon dos nu sous l’étouffe, que la fente laissait entrevoir jusqu’aux reins, soulignant la cambrure, le creux de la colonne, le tracé des omoplates, la pureté de cette peau blanche et lisse sur laquelle couraient encore quelques gouttes audacieuses. Je rassemblai mes cheveux alourdis par l'humidité et les relevai, la tête légèrement penchée, sentant l'air frais me caresser agréablement une nuque dénudée sur laquelle dansaient encore, fébriles et délicatement ondulées, quelques mèches enfantines.

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Message Posté Dim 22 Avr - 0:58.
« Je ne sais pas… j’ai entendu parler d’un hôtel somptueux aux chambres immenses, du côté moldu de la ville, si ça te tente ? » La honte accablée se courba face au son d'un rire échappé de mes lèvres, embarrassé mais revivifié par l'humour tendre de ma jolie blonde je me contentais d'ébouriffer mes cheveux d'une main nerveuse. Celle-là même qui quelques semaines auparavant ne s'était guère faite prier pour idolâtrer les courbes de ma sainte, savourant sa félicité nue et le grain de sa peau laiteuse, adulant l'ardeur de ses reins comme le galbe de sa poitrine rebondie. Ce n'était guère le désir qui périssait sous mes doigts experts d'amant alangui, mais bien au contraire la pudeur sentimentale qui vrombissait, feulant maladroitement sous le joug des battements de mon coeur amoureux : la flèche de Cupidon avait déversé ce venin paralysant dans tout mon être. Aujourd'hui cette main aimante se faisait pudique, accompagnant avec elle les tressaillements de mon corps désireux pourtant de s'enlacer contre le sien mais devenu soudain vertueux. Etait-ce la timidité qui m'avait empoigné de la sorte, enclavant mes désirs et punissant mes envies ? J'en doutais fortement car notre relation complice n'avait guère changée. Seule subsistait cette tension que je m'infligeais spontanément, quand prenant conscience peu à peu de mes sentiments trop forts pour ma Delilah, je commençais à greffer des peurs sur ses potentiels jugements. Craindre que son regard alors posé sur moi n'en soit que négatif commençait à jouer un rôle important voire vital dans mes tiraillements intérieurs. Je m'auto-mutilais pour ne pas qu'elle me saigne, appréhendant l'hémorragie d'un coeur qui devait tout apprendre de ce panel sentimental lui étant jusque là étranger. « Ce n'est pas fair-play de frapper un homme à terre. » Surtout lorsque ledit individu était avachi par la honte à cause d'un lapsus de cette taille. Me tournant légèrement vers ma jolie blonde, j'offrais cependant un sourire complice duquel se dérobait un timbre chaud et chaleureux. La boutade de ma Delilah avait eu au moins le mérite d'apaiser mon anxiété à défaut de la mater intégralement. J'eus tôt fait de me retourner cependant, plaquant mes yeux contre la porte de bois devenue la plus grande alliée de ma pudeur maladroite lorsque la belle enfila sa robe légère dont le heurts des tissus frôlant délicatement sa peau m'arrachèrent un frisson délectable. Diable que j'aimerais être cette soie qui vagabonde sur les courbes de sa peau ! Les tremblements de mes doigts impatients se souvenaient de ces touchers voluptueux que j'intentais autrefois à son corps nu, quand audacieux et joueurs ils parcouraient la cambrure de ses reins offerts. Aujourd'hui voilà qu'ils me maudissaient, moi et ma pudeur m'inclinant à l'abstinence, de leur imposer pareil supplice. Ma Delilah aujourd'hui semblait par ailleurs se complaire dans la torture car sa voix tendre et chaude résonna à mes oreilles dans un souffle capiteux, gémissant mon prénom dans une sobre gourmandise. « Amadeus… ? » Ce frisson lascif léchant mon échine arqua légèrement mes épaules sous le joug d'un désir qui me foudroya de plein fouet. La chaleur de sa voix enflammait mes sens mis à rude épreuve : ma sainte devenait la damnée qui me martyrisait à la force de sa beauté désirable. Athée, je ne sus vers quel dieu me tourner, pensant même durant quelques secondes à m'abandonner aux affres de la tentation quitte à apparaître comme un démon lubrique. Incapable de répondre, muré dans un mutisme dont j'aurais tant aimé me défaire pourtant, j'entendais les pas feutrés de ma jolie blonde se rapprocher au rythme de mon coeur battant.

Ses mains tant chéries passées sous le tissu de la chemise m'arrachèrent un soupir discret sous le joug de leurs caresses délectables. Cette implosion d'envies trop longuement retenues battait mes tempes sous l'accélération de mon rythme cardiaque, mon estomac contorsionné se tordait de frustration tandis que mes lèvres closes et muettes ne demandaient qu'à se poser sur la coupe de sa bouche si désirée. L'engourdissement de mes sens me permit de lâcher les rênes de ma retenue, aussi mes mains quémandeuses glissèrent sur les siennes tandis qu'intérieurement je me sentais bouillonner d'ardeur amoureuse voire luxurieuse. Jamais tension charnelle n'avait été aussi ardente, enflammée, volcanique. Bridée par ma fausse pudibonderie elle n'en devenait que plus excitante, et les fantasmes fusaient en mon esprit qui les mata aussitôt. Je ne sus néanmoins mettre un terme à ce délicieux supplice, car mes lèvres se refusèrent à libérer quelques paroles, ne serait-ce que pour prononcer son prénom avec envie. « est-ce que tu peux m’aider ? » J'acquiesçais avant même d'avoir saisi sa question, avant même de m'être retourné, avant même d'avoir repris mes esprits. Quel ignoble calvaire je m'imposais là, quelle stupide affliction qui m'accablait pour si peu... Tant de retenue pour que ma belle ne me juge pas d'un mauvais oeil, pour qu'elle ne voit pas en moi tous les si nombreux défauts dont j'étais habité. Tant de réserve me torturant la chair et l'âme afin de garder ma Delilah à mes côtés. Diable que j'en souffrais délicieusement. « Bien sûr. » Quelques mots enfin, susurrés d'un timbre bas, et je portais mon regard affamé sur sa cambrure exquise. Dévorant son dos nu de mes rétines avides il me semblait que les secondes s'étiraient en de longues minutes interminables. Ma belle m'avait achevé en offrant à ma vue la perfection de son dos gracile, la tentation de ses reins, la finesse de sa chair. « Voilà. » soufflais-je sous le glas d'une fermeture qui se remonte, mon regard affamé dévorant à présent les arabesques de son cou délicat qui se voila bientôt de ses cheveux humides. Dès lors que ma Delilah se retourna vers moi, je lui offris un sourire à la fois tendre et joueur, comme pour la réprimander de cette torture qu'elle m'infligeait ; je posais alors mes mains conquérantes sur ses hanches effilées avant de me pencher à son oreille pour mieux lui susurrer un « Tu es splendide. » ayant la saveur piquée d'un érotisme latent. A la voir ainsi aussi désirable, je comprenais mieux pourquoi mon palpitant suffoquait autant, pourquoi ma retenue se faisait plus furieuse que mes sentiments : ah si seulement je pouvais l'aimer ici et maintenant, que je mourrais d'amour. Tant de fois, j'avais espéré devenir quelqu'un de meilleur pour ses beaux yeux. D'ailleurs, en y pensant... « Au fait, je crois que je progresse. » Amusé par le petit effet sur ma Delilah que j'avais escompté, la détaillant à présent surprise, je continuais sur ma lancée d'un timbre suave et taquin. « Je peux sourire sur demande. Je tiens des conversations qui ne contiennent pas plus de trois insultes. Je sais dire 'merci' sans que ça ne ressemble à une injure en allemand ou que ça sonne pervers... J'ai même arrêté de faire pleurer Auguste. » Mes sourires hypocrites et forcés ressemblaient d'avantage à des rictus las, j'avais remplacé les insultes par allégories détournées, mes 'merci' sonnaient à présent comme mesquins tant personne n'y avait été habitué, je ne parlais plus franchement à Debraie puisqu'ayant décidé de le laisser tranquille réduisant ainsi mon champ d'action. Toutefois, je progressais. « Je crois vraiment que je deviens quelqu'un de bien. » Foutaises. Ce fut par ailleurs cette tendre ironie qui m'arracha un bref rire taquin avant que je ne me penche à ses lèvres cerise pour y voler un baiser.
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Message Posté Dim 22 Avr - 19:34.

« Bien sûr. » Un froissement de tissus m’indiqua qu’il s’était retourné, puis je le sentis s’approcher et m’enfermer dans l’étouffe vaporeuse. « Voilà. » Couvrant à nouveau ma nuque d’un ramassis de boucles lourdes, hasardeuses, d’une belle couleur mordorée influencée par l’humidité en dégorgeant encore, je me retournai, sentant la soie légère me frotter la peau d’une sensation agréable. Profitant de cette proximité, le brun n’attendit pas pour posséder mes hanches de ces mains conquérantes qui me rappelaient toujours me propre fragilité, tout autant qu’elles me conféraient l’exquise sensation d’échapper à tout dès lors que je retrouvais cette place, lovée dans ses bras. Il délivra à mon oreille ce murmure sincèrement admiratif qui ne fit qu’éclairer encore mon visage d’un sourire – ce même sourire qui avait finit par prendre, à mon avis, un caractère perpétuel, à force d’étirer si souvent mes lèvres framboisines. Souffle suave qui s’engouffre pour résonner dans mon esprit euphorique, y implosant encore d’accents sensuels, lesquels me semblaient toujours couplés à son baryton viril ; frisson me pinçant la peau de son papillonnement délicieux, y épanchant cette pointe de désir, que l’aura inexorablement séductrice d’Amadeus encourage avec une facilité déconcertante. Je me sentais si superficielle, si volage, dès lors que je considérais ce profond caractère émanant des traits fougueux. Trop simple et sans saveur. Un peu à l’instar d’une fleur, du cœur de laquelle se serait évaporé toute fragrance. Dire qu’il lui suffisait d’enserrer le creux de mes reins entre ses phalanges puissantes, de délivrer un murmure aux seules connotations lascives pour que je me sente l’envie de m’abandonner encore contre lui… Il me sembla que je n’avais senti sa chaleur dévêtue depuis bien trop longtemps, l’espace d’une seconde que mon esprit momentanément embrumé consacra à rappeler à lui les bribes imagées de nos plus belles nuits.

« Au fait, je crois que je progresse. » Non sans me départir de mon sourire, je ne fis que moduler son aspect pour le repeindre d’une moue aussi amusée qu’interrogative face à l’expression de son visage, au moment de cette annonce soudaine. Il sembla satisfait de me voir le questionner du regard, interloquée, et poursuivit de ses accents taquins : « je peux sourire sur demande. Je tiens des conversations qui ne contiennent pas plus de trois insultes. Je sais dire 'merci' sans que ça ne ressemble à une injure en allemand ou que ça sonne pervers... J'ai même arrêté de faire pleurer Auguste. Je crois vraiment que je deviens quelqu'un de bien. » Chaque mot fit son effet, et les dernières achevèrent de muer mon sourire en un souffle rieur, tandis que la façon dont il me fit son annonce me remplit d’une inextinguible tendresse – mais je n’eus l’occasion d’étendre mon rire que l’espace d’une seconde, faisant, complice, écho au sien, avant que ses lèvres ne l’étouffent en un baiser délicieux. Mes mains fébriles grimpèrent sur son torse tandis que mes yeux se fermaient, aiguisant mieux mes sens lorsqu’ils reçurent cet amas d’émotions disparates, diffusant avec une intensité inchangée leur courant dans mes veines, jusqu’à ce cœur qui, électrifié, battait imperceptiblement plus fort. Alors qu’il s’apprêtait à s’éloigner, je ne pus empêcher les rênes de ma gourmandise de le retenir encore contre mes lèvres, choyant les siennes dans un baiser que j’intensifiai soudain avec envie, les mains parsemant son torse de caresses lascives à travers la chemise dont je lorgnai les boutons avec dédain. Je ne sus bien ce qu’il me prit à libérer le premier du tissus, simplement consciente que j’avais relégué la retenue au rang de souvenir, souriant contre ses lèvres à me rappeler comme j’avais été maladroite à le libérer de sa chemise, ce tout premier soir, cette toute première nuit dont l’alcool guidait mes gestes imprécis, précipitant mes pensées loin des voix d’une pudique raison.

Je profitai d’un instant à reprendre notre souffle pour glisser jusqu’à son oreille, y léguant entre deux baisers un soupir égayé : « je crois seulement que tu prends conscience d’être quelqu’un de bien. J'ai au moins le mérite de te faire ouvrir les yeux... » Il m’était clair comme de l’eau de roche, limpide, évident qu’il s’agissait là d’une chose de cet ordre ; à mes yeux d’amoureuse, cette silhouette n’avait jamais recelé qu’une bonté simplement vêtue d’un trop fort caractère : lors que certains condamnaient mesquinerie et cruauté de ses propos, je connaissais cette dignité louable, le poussant à l’extrêmisé d’une franchise exempte de toute censure. Je devinai cet esprit bondé de valeurs fièrement campée, dont la solidité rendait le renversement impraticable ; discernai cette volonté de faire au mieux afin de préserver les cœurs aimés, quitte à concéder en sacrifice quelque uns de ses vœux. Amadeus n’était pas de ces hommes mauvais et insensibles – simplement de ceux dont la considération se fait plus manichéenne, à savoir : on estime et admire, ou bien on exècre et maudit. Lorsque le soleil, dardant la chaleur de ses rayons par la fenêtre, vint nous accoutrer de son manteau doré, enveloppant nos regards et nos corps d’une douce torpeur, je ne pus empêcher ma fascination de conquérir, pétillante, l’azur de mes yeux. Fascination envers cet homme drapé dans ce charme sensuel, auréolé de mystère – quand bien même je le connaissais. L’envie de me blottir contre ce corps tant qu’il m’était encore offert me reprit violemment – peut-être une inquiétude insensée face à l’idée qu’un jour, nous nous séparerions, me criait-elle de jouir de l’instant présent, de faire de ces secondes un souvenir aussi magique que notre nuit de mai. Je voulais m’abandonner, dépérir encore entre ses bras, exacerbé ces sentiments qui me remuaient déjà le ventre à sentir cet appui sur mes hanches fragiles ; mes lèvres accrochèrent encore les siennes, mes mains empressées poursuivirent leur course audacieuse en décelant un second bouton, un troisième…

C’est à cet instant que les coups frappés précipitamment contre la porte me sortirent du rêve dans lequel j’avais lentement consenti à glisser, ébranlant mon corps d’un sursaut qui fit battre une pulse endiablé à mon cœur déjà sous tension. « Amadeus, tu es là ? » demanda une voix précédant le cliquetis de la poignée, l’ouverture de la porte qui ne me laissa que bien trop peu de temps pour m’arracher aux bras de mon amant, le souffle haletant, les joues encore rougies du désir auquel j’avais enfin laissé libre cours. Je ne sus qui de la frustration ou de l’embarras me submergea alors avec tant de force, pour que je me sente encore chanceler lorsque mon regard se porta sur la silhouette élancée de Cassandre, laquelle se découpait fièrement dans l’encadrement. Sans doute la femme de ménage lui avait-elle indiqué où trouver son filleul, bien loin de se douter de mon entreprise luxurieuse… C’était bien ma chance : elle qui s’était trouvée trop occupée pour ne pas déserter la maison dès l’aube lors des semaines précédentes, avait malencontreusement décidé de nous déranger ce matin-là. Je demandai en silence si le sort s’acharnait contre moi, s’il s’agissait là d’un présage d’une quelconque augure, avant de bafouiller dans ma gêne un pitoyable : « bonjour, Cassandre… » Je ne pus soutenir plus longtemps son regard tandis que dans mes pensées troubles s’étalaient encore en fantasmes sensuels, trouvant refuge quelque part le long des rainures du carrelage. Le cœur encore battant, les joues brûlantes, je me demandai de quoi nous pouvions bien avoir l’air, et s’il était aisé de deviner à quelle activité nous nous adonnions, avant d’admettre enfin l’évidente affirmative à ma question muette. Baignant dans l’embarras, je me maudis de n’avoir simplement pensé à verrouiller la porte, qu’Amadeus avait précédemment refermée sur notre intimité précaire…
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Message Posté Jeu 26 Avr - 22:48.
Je le confesse aujourd'hui, je détestais l'inconnu... Jusqu'à ce que je ne rencontre mon ange blond dont la voix ressemblait tant à un chantre que j'avais appris, fiévreux, à vénérer. De la cambrure de ses reins au charme candide de ses sourires, tout m'était propice à découvrir : dévorer sa beauté, conquérir son âme, charmer son esprit. Je me sentais libre, là dans mon cocon d'insouciance, jusqu'à ce que je ne comprenne que j'étais enchaîné aux fers de ces sentiments nobles qui me taraudent tant et que j'idolâtre à la fois. Je tombais amoureux. Ces mots autrefois ternes, fades, dénués de sens et enrobés de sucre bien indigeste, prenaient à présent une toute autre dimension : loin d'être seulement mental, c'était aussi physique. Ce coeur battant, ces papillons virevoltant dans l'estomac, cette gorge taciturne qui s'assèche, ce regard qui s'abreuve, ces lèvres qui soupirent... Je tombais amoureux. Aujourd'hui ces mots prenaient tout leur sens : je dégringolais dans le nid de Cupidon. Quitte à me fêler quelques côtes, il me semblait ne pas ressentir la douleur. Et surtout pas en l'instant. Car la caresse de ses lèvres choyant les miennes avec envie anesthésia mes doutes autant qu'elles attisaient mon désir ; un orgasme de baisers au goût de baies sauvages et de débauche un peu bohème, enjôlant du bout de ma langue la sienne qui ne demeurait plus si sage. Bientôt nos baisers d'amants tempérés montèrent crescendo pour des élans bien plus fiévreux, portés par la frustration retenue si longuement. Hargneuse telle une bête, elle se rendait sauvage par l'ardeur lascive avec laquelle elle se débattait. De nos corps ondulant sous la fougue et l'envie, à nos lèvres offrant baisers et soufflant des entractes gémissants, nous avions lâché cette bête noire sans grand désir de la mater, au contraire. Mes mains conquérantes en demeuraient par ailleurs témoins car loin de se faire retenues, elles glissèrent le long des hanches de ma Delilah avant de sculpter le galbe de ses cuisses, lesquelles étaient recouvertes par cette soie encombrante. Contournant l'obstacle avec malice mes doigts eurent tôt fait de glisser sous la robe tandis que d'un sourire caressant ses lèvres mutilées par quelques morsures envieuses, je soumettais à ma proie frémissante et délicieuse d'obtempérer : poussant avec douceur ma Delilah contre le lavabo qui lui offrirait un appui, je relevais sa jambe avec gourmandise afin d'engager mes hanches viriles dans l'arc de ses cuisses tremblantes. Un de ces fantasmes baudelairiens comme on n'en fait plus... Et d'un râle enfiévré passant la barrière de mes lèvres et glissant jusqu'à son oreille, je trahissais enfin l'excitation fébrile qu'elle suscitait en moi tant je la trouvais désirable. « Amadeus, tu es là ? » Le choc se fit soudain, mais paradoxalement il me fallut du temps pour entendre, assimiler la question et comprendre que nous n'étions plus seuls. La porte s'ouvrit soudain comme la réalité se heurte au mur de notre intimité et la brise sans ménagement : je me redressais brusquement, les cheveux en bataille, la chemise entrouverte, le souffle court et les lèvres rougies de baisers ivres, plantant mon regard interloqué dans celui... de ma marraine. Passée la surprise, l'embarras vint rapidement prendre ses marques : je me plu au moins à me dire que Cassandre était arrivée à un moment encore 'peu gênant'. Quelques minutes plus tard et la gêne se serait muée en humiliation... Esquissant quelques pas en arrière (qui s'apparentaient d'avantage à des bonds d'instinct de survie), je me dégageais de l'étreinte de ma Delilah avant de penser à toute vitesse. Mes joues demeurèrent pâles malgré la gêne installée en mes tripes, bien que l'audace crut bon de venir à ma rescousse : « Je prendrais une douche ce soir, finalement. » Façon plus ou moins maladroite de tenter de rebondir, plus ou moins comique aussi – sans nul doute – cependant je l'avais soufflée d'un sourire si frondeur et d'une assurance à peine écorchée, qu'on ne savait placer ma réplique : entre cynisme, maladresse ou provocation ? Ma chemise ouverte aurait pu potentiellement laisser croire à l'heure de la douche, si je ne m'étais pas retrouvé dans une posture explicite avec de ma jolie blonde, le coeur échauffé par l'envie. La douche froide avait effectivement été de mise...

Ce fut néanmoins en évitant le regard de Cassandre que j'attrapais la main de ma Delilah afin de sortir de la salle de bain, évitant au maximum un quelconque contact physique. L'embarras avait de cela de fascinant qu'une fois investi de cette honte, on éprouvait le besoin de disparaître : avec un peu de chance, je pourrais me fondre dans le mur si je m'abstenais de la regarder voire même de la toucher. Peut-être même parviendra-t-elle à nier mon existence, ce qui dans l'immédiat m'aurait grandement arrangé. Osant un bref rictus amusé dissimulé entre la gêne et la moquerie à Delilah, je l'entraînais dans le couloir afin de l'emmener loin d'ici, fuyant cette situation dérangeante. Peine perdue cependant.
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Message Posté Lun 30 Avr - 2:17.
    Ses ongles pianotèrent sur le panneau de sa porte d’entrée, ses lèvres laissant glisser une question rhétorique d’un étrange automatisme alors qu’habituée à vivre seule, elle ne s’était jamais encombrée de préventions avant de pénétrer dans son appartement – et si l’idée paraît ridicule, elle l’est moins lorsqu’elle ne s’annonce pas plus pour entrer dans l’appartement de son frère. Souci de confort des enfants vivant depuis quelques jours dans son appartement ou étrange pressentiment qui l’avait poussée à prévenir de son arrivée ? Ou peut-être n’était-ce au final que cette tortueuse céphalée qui lui martelait le crâne depuis plus d’une demi-heure déjà, fulgurante et puissante. Evènements officiels, recrutements de dernières minutes pour compléter son équipe pédagogique, branle-bas de combat général de Londres à l’approche de la rentrée, Cassandre enchaînait sans prendre le temps de se reposer – à tout le moins le peut-elle désormais moins qu’auparavant. Elle ne regrettait pas d’être insomniaque ; elle pestait juste contre la faiblesse de son organisme face à son horloge biologique, qui au matin, lui avait fait oublier de prendre, à titre préventif, l’une de ses potions miracles contre ses migraines chroniques.

    Aujourd’hui, elle cumulait.

    Souci de confort ou étrange pressentiment ; Cassandre n’obtint aucune réponse mais n’en attendait pas pour autant. Peut-être n’étaient-ils pas réveillés. Peut-être prenaient-ils leur petit-déjeuner dans la cuisine. Peut-être… elle secoua la tête, futiles interrogations se réfugiant dans la pénombre de son esprit ombragé. Elle n’avait que cinq minutes de battement avant de transplaner de nouveau à l’Université pour y faire passer un entretien, et sentait déjà défaillir ses propres forces face à la douleur percutante de son inépuisable céphalée ; sa tête commençait à lui tourner sous les coups sourds qui refluaient dans ses tempes bourdonnantes. Machinale, elle pénétra dans son appartement, salua d’un hochement de tête la femme de ménage et se dirigea droit vers la salle de bain – bien peu soucieuse de ne pas trouver sur son chemin ombre du moindre adolescent, salon, cuisine, ou même chambres dont les portes étaient ouvertes, à l’exception de celle de la sienne. Ce fut à peine si elle avisa les reliefs d’un petit-déjeuner effleuré, ou ne prêta attention à son employée de maison qui avait amorcé comme un avertissement. Ses prunelles glissant dans sa salle de bains appréhendèrent une scène qui n’avait rien de commun dans l’esprit d’une marraine qui, de mère, avait le regard sur la considération de son filleul ; et pour une mère, un tel tableau ne pouvait revêtir que deux dimensions, entre surprise amusée et choc embarrassé. Cassandre choisit l’option la plus simple.

    Un sourcil haussé, elle braquait ses prunelles claires sur les adolescents effarouchés dont les fards soudains de leurs joues trahissaient leurs intentions qu’ils voyaient peu louables lorsqu’une tierce personne s’en mêlait – surtout, certainement, lorsqu’il s’agissait de la marraine de l’un, traitée comme une mère, et pour l’autre, une figure parentale intimidante, si ce n’était seulement femme du Ministre de la magie. A son regard, elle n’en doutait pas, Amadeus devinerait aisément qu’elle n’avait aucun complexe à les avoir surpris dans une posture compromettante, lui et sa tendre aimée.

    Le martel avait cessé contre ses tempes endolories, comme anesthésié par l’étrange composition à laquelle elle assistait ; un seul grondement orageux persistait en arrière-plan, bourdonnant rageusement, revanchard, tandis qu’elle avait retrouvé, presque instantanément, une acuité toute particulière pour profiter de ces quelques instants volés à son filleul si sombre, si ombrageux, si ours. Il tentait tant bien que mal de reprendre une contenance farouche, alors que Delilah se recroquevillait, rouge de gêne, balbutiant un bonjour emprunté alors qu’elle détournait le regard. Cassandre aurait pu les abandonner à leur embarras, préférant dénier cet épisode fâcheux de la journée pour ne plus jamais y faire référence pour le bien des adolescents ; mais au-delà d’assumer le tableau auquel elle assistait même du haut de son affection maternelle, elle prenait un malin plaisir à tourmenter davantage les tourtereaux effarouchés. Femme d’influence comme femme-enfant ; la malice reprenait beau rôle alors qu’elle taquinait silencieusement les enfants en les laissant se dépatouiller devant elle, sans esquisser la moindre aide à cet égard.

    Son rendez-vous attendra bien deux minutes supplémentaires.

    Leurs regards filèrent vers le long des murs, prenant soin de ne plus croiser le sien, tandis qu’Amadeus attirait hors de la salle de bains sa douce Delilah ; Cassandre n’esquissa pas le moindre geste pour rendre leur sortie plus facile, si peu aisée tout de même abordable, et accentua ce demi-sourire glissé sur ses lèvres alors qu’ils rasaient le chambranle dans un espoir vain de ne pas avoir à la toucher. De ses iris claires, elle les suivit dans le couloir pour les voir disparaître dans la pièce principale ; sans doute une chambre pour refuge eut été un choix peu judicieux, compte tenu de la lueur empressée étincelant encore dans leurs prunelles assombries. Un silence de cathédrale régnait dans l’appartement tandis que Cassandre réfrénait son envie de rire que chaque seconde amplifiait. Attrapant dans l’armoire à pharmacie la potion qu’elle était venue chercher, elle revint dans le salon où, installés à la table du déjeuner, les enfants semblaient vouloir se noyer dans leur café matinal. Aucun d’eux ne releva la tête lorsqu’elle parut.

    Amadeus, plus que Delilah, lui tournait obstinément le dos, ne desserrant pas ses mâchoires crispées ; sans doute parce qu’il savait, même sans vouloir l’admettre, que ce n’était pas fini. La main de Cassandre glissa sur son épaule, ses cheveux blonds effleurèrent sa nuque tandis qu’elle se penchait vers lui, caressant du pouce la peau de son cou en de doux cercles ; « si j’avais su, j’aurais été plus préventive », glissa-t-elle d’une voix de velours à son oreille, seulement entendue de son filleul, espiègle et taquine, la prévention en question ne laissant planer aucun doute quant à sa nature. Il savait qu’elle ne se moquait pas. Il savait qu’elle ne se moquait jamais. Il la connaissait, sans doute mieux que personne ; c’était de leur complicité que remontait une si vieille tradition alors qu’elle l’embêtait, volontairement, affectueusement. « Enfin, dans l’urgence, fouille l’armoire à pharmacie. Avant, bien entendu. » Sa main remontant dans ses mèches brunes, elle l’ébouriffa dans un geste qu’elle savait être encore embarrassant pour lui, si ce n’est détesté pour sa familiarité. Définitivement, elle n’était pas de ces mères qui n’imaginaient pas leurs enfants avoir un jour les activités qui leur ont, elles, permis de voir leur jour.

    L’horloge du salon hurlait son retard ; son rendez-vous allait certainement s’impatienter, oscillant entre le respect qu’il devait à la femme du Ministre et la considération qu’il devait certainement avoir d’elle, partageant peut-être cette opinion publique quant à sa promotion, répandant la rumeur d’un piston en la personne de son époux sans véritables compétences pour occuper un tel poste. L’idée la lassait déjà ; elle en avait vu défiler, dans son bureau, depuis sa nomination et le début des entretiens pour les recrutements de professeurs. Ils se souvenaient sans doute encore de leur renvoi par la politesse galvaudant ses paroles tandis qu’elle leur assenait qu’ils paraissaient mieux sur le parchemin qu’en entretien. « Une table est réservée à mon nom pour ce soir, à la Taverne rouge, si ça vous tente. Matvei a annulé, alors n’hésitez pas. » Pur mensonge, elle n’avait reçu de lui aucune nouvelle depuis l’avant-veille ; elle aviserait le soir venu, leurs alternatives n’étaient jamais déplaisantes. Quitte à ce que son fils profite de sa dulcinée malgré son mariage arrangé, autant qu’il puisse le faire dans les meilleures conditions ; après tout, Cassandre, elle, était déjà mariée.

    Elle avait perdu l’espièglerie de son regard, retrouvant cet éclat tranchant d’intelligence imprégné de malice, maligne et fantasque, parfois intimidante, surtout chaleureuse alors que, maternelle, elle se penchait vers Delilah, déposant un léger baiser sur ses cheveux d’or ; presque comme pour s’excuser d’être arrivée à un moment inopportun, surtout par affection pour cette jeune fille avec qui elle partageait l’un des hommes de sa vie. A ce dernier, Cassandre se contenta de passer une dernière fois une main sur ses épaules - glissant au passage, à son oreille, une dernière directive, lui indiquant de notifier qu'ils venaient de sa part afin que leur dîner soit pris en compte sur sa note - avant de leur souhaiter une bonne journée ; une journée qu’elle, ils le savaient, n’interromprait désormais plus.
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