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L'amour, dans le mariage, est une chimère ♠ Balzac [PM]
ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together.
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Message Posté Mer 21 Déc - 3:53.
Echec & mat




STATUT DU SUJET : Privé.
NOM DES PARTICIPANTS : Matvei Sejdic, Cassandre LeCygne, Avdotia Tokarieva, Malphéda Graymalkin, Vera Adamovitch, Allis Seward, Léra Kamenskaïa, Pio Da Braccio, Benjamin Haddison, Brunehilde Stuart-Cromwels, January Lockhart, Jaguar LeCygne (PNJ).
DATE : 7 Mai 2056.
HEURE : 20h.
METEO : Temps clair, douce soirée.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : Intrigue 009 - Résistance.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : Intrigue 008 - Emeutes.
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Non, merci.



Dernière édition par Cassandre Sejdic le Ven 10 Fév - 0:05, édité 4 fois
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Message Posté Mer 21 Déc - 3:59.
      « Il est dix-huit heures. » Aucune réaction. « Tu m’as entendu ? » Un parchemin froissé, le bout d’une plume crissant sur le grain ancestral jauni dans une écriture rapide et souple. « Cassandre, tu te maries. Aujourd’hui. Dans deux heures. Tu t’en souviens ? » « J’aurais eu du mal à l’oublier étant donné que tu as passé la nuit sur mon canapé au lieu d’honorer ta femme. »

    Un glapissement étouffé, un grognement contrarié ; Cassandre sourit. Jaguar avait toujours trouvé son franc-parler nimbé de nonchalance amusant, sauf quand il se retournait contre lui, et ces derniers, c’était souvent le cas. L’aîné resta un instant silencieux, cherchant visiblement à prendre le contrôle d’une situation dans laquelle il décelait une urgence que Cassandre n’éprouvait pas : il l’avait souligné, ce n’était que dans deux heures. Deux heures. C’était largement suffisant pour troquer son jean tâché d’encre et son corset noir à peine lacé dans son dos contre la robe prévue pour l’occasion, discipliner sa crinière lâchée sur ses épaules nues en tourbillons dorés et donner un peu d’éclat à son visage aux traits tirés. L’insomnie avait l’avantage de lui faire gagner quelques heures sur la nuit à travailler, composer, à faire quelque chose toujours plus utile que dormir au creux de draps confortables, mais emportait avec elle l’inconvénient d’avoir quelques répercussions sur sa santé, comme ces migraines entêtantes transformant son crâne en un champ de bataille acclamé par les tambours de guerre. Deux potions lui avaient été nécessaires pour atténuer la douleur alors qu’une céphalée avait donné l’assaut au début de l’après-midi, et le soleil déclinant, elle n’avait toujours pas mis les voiles.

    La main de Jaguar, se matérialisant dans son champ de vision, vint soudainement enrouler ses doigts autour de son poignet, la contraignant de s’interrompre dans l’écriture d’une phrase ; Cassandre lui jeta un coup d’œil à peine concerné, concentrée sur ce qu’elle faisait avant qu’il ne prenne l’initiative – un peu risquée – de l’arrêter. Le regard qu’elle croisa la fit céder dans un soupir contrit ; elle adorait son frère d’ordinaire, un peu moins depuis qu’il avait décidé de son propre chef de prendre les commandes de l’organisation de ce mariage qui ne méritait sans doute pas autant de zèle. Jaguar n’avait, et ne comprenait toujours rien à la raison pour laquelle ils s’étaient échangé pareille promesse, une semaine auparavant, et malgré tout ce qu’il avait bien pu leur reprocher alors qu’il la traînait de préparatif en préparatif, il s’était démené comme un beau diable pour que tout soit organisé au millimètre près. Cassandre s’était contentée de suivre le mouvement, parce qu’elle n’avait pas vraiment le choix de faire autrement, écoutant d’une oreille distraite les longues plaintes de son aînée sur cette union incongrue. Bon, soit. Au moins, il ne rejetait pas en bloc l’idée qu’à la fin de cette soirée, elle changerait de nom de famille au profit de celui de son époux.

    Même s’il s’agissait du Ministre de la magie, accessoirement son supérieur, principalement l’ami de Cassandre, l’un des trois hommes de sa vie.

    Lâchant sa plume après avoir réussi à terminer sa phrase en cours, Cassandre étira ses jambes ankylosées d’être restées trop longtemps pliées sous elle, étendit son dos voûté en se levant de son lit lui servant plus souvent de bureau que de berceau nocturne. Les draps étaient tâchés d’encre au même titre que son jean, ses mains, son cou et son visage à force d’y avoir passé ses doigts marbrés d’onyx en réfléchissant, de nombreuses feuilles de parchemin couvertes de son écriture fine et penchée s’éparpillaient dans un joyeux bordel et ses coussins avaient tous finis au pied du lit, sauf un qu’elle avait redressé sur la tête de lit pour s’y adosser. Dans un murmure évasif, elle annonça aller prendre sa douche, supposant avec raison que son frère s’occuperait bien de débarrasser sa chambre, de toute façon, dans l’état où il se trouvait, il valait mieux qu’elle fonctionne dans son sens plutôt qu’au gré de ses caprices.

    Parce que l’angoisse ne la guettait pas, l’anxiété répondait aux abonnés absents et l’agitation avait préféré embêter son frère plutôt qu’elle. Cela avait atteint des proportions telles qu’à ce stade, Cassandre se demandait si ce n’était pas lui que l’on mariait plutôt qu’elle ; elle se souvenait avec une acuité toute particulière du jour de son propre mariage, où elle avait été certaine, à quelques minutes avant la cérémonie, qu’il allait finir par s’évanouir tant il tremblait. Elle sourit, se glissant sous le jet d’eau brûlant glissant des larmes d’encre sur sa peau blanche. Lui avait peur des mariages ; elle, elle n’y accordait plus la moindre importance. Une alliance, une signature, et l’affaire été réglée ; il y avait plus significatif comme preuve d’amour. Ou d’engagement, dans le cas où les sentiments ne seraient exclus de l’histoire, comme c’était trop souvent le cas ces derniers temps, d’après les nouvelles filtrant de Beauxbâtons.

    Sa robe était soigneusement étalée sur son lit, aussi blanche que les draps de nouveau sans tâches ni pli sur son lit parfaitement fait. Les parchemins, réunis en une pile soigneuse, trônaient sur sa table de chevet, transpirant l’organisation méthodique du Sous-secrétaire d’Etat, sans doute un peu poussée par le propre goût de l’ordre caractérisant Matvei. Secouant ses mèches blondes humides, Cassandre passa la tête par la porte de sa chambre afin de capter l’attention de son frère et de le remercier de l’aide qu’il lui offrait avant d’en revenir à sa chambre. De nouveau, son regard tomba sur la robe qu’ils avaient choisie ensemble : aussi blanche que le plumage d’un gracieux cygne glissant sur l’eau. De leurs discussions, Jaguar n’avait obtenu de sa sœur que l’accord de porter du blanc, Cassandre soutenant, butée, qu’elle ne s’encombrerait pas d’une robe de mariée classique pour ce genre d’évènement. Au regard du peu de sujets sur lesquels Cassandre avait tenu à ce que son choix soit accepté et compte tenu de sa tête de mule, qu’elle porte du blanc était une victoire éclatante.

      « Ta patronne est un tyran. »

    La voix de son frère brisa le silence de cathédrale de son appartement alors qu’elle terminait de souligner ses yeux de noir, ses cheveux retenu en cascade par une pince à l’arrière de sa tête dans un négligé travaillé. Se penchant pour attraper ses chaussures blanches, Cassandre lança :

      « Laquelle ? La grand-mère ou le vampire ? »

    Ce n’était que depuis peu qu’elle avait appris, à l’instar de tout Londres, qu’elle travaillait non pas pour un jeune homme doué en affaires pour gérer la Taverne rouge, mais pour le compte d’un vampire de quelques centaines d’année. Athénaïs Lansdale. Mariée au Ministre de la magie par amitié et employée par un vampire, Cassandre avait une vie tout à fait normale, et ce d’autant plus qu’elle accueillait l’un comme l’autre avec une désinvolture déconcertante.

      « Malphéda Graymalkin », répondit-il en arrivant derrière elle, effleurant ses mèches blondes éparses. « Elle a encore fait parvenir une Beuglante au Ministre ce matin au sujet du budget de l’Université, je me demande combien de temps encore il va tenir sans devenir sourd à force. »

    Elle rit, glissant autour de son poignet un bracelet en argent ouvragé pour seul bijou, son cou partiellement couvert par le bustier de sa robe blanche. Elle sentit la caresse des doigts de son frère passer sur son cou, libérant un frisson dévalant son échine. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu pareil contact avec elle, rappelant leur jeunesse alors qu’il l’étreignait contre lui les soirs d’hiver au coin de la cheminée, vestige de leur complicité évanouie le jour où il avait pris peur, le jour où Hydra avait pour la première fois sorti les griffes. Cassandre glissa fébrilement hors de portée, frémissante ; la gêne, pour une de ses rares occasions, enserra sa gorge dans un étau serré.

    Jaguar était un homme conservateur, à cheval sur les règles et les principes de la bienséance telles qu’elles lui ont été apprises dans son enfance, auxquelles, il fallait croire, Cassandre avait été imperméable. S’il était capable d’obtenir quelque chose de sa sœur par la force de sa persuasion et quelques arguments bien choisis dont il avait le secret, la ponctualité avait toujours été un sujet intraitable : Cassandre était toujours, immanquablement en retard, ce que ne manqua pas de lui faire remarquer la première personne qu’elle rencontra en passant le seuil de la Taverne rouge. Athénaïs Lansdale, la crinière rousse flamboyant, le teint pâle et la pointe des crocs léchant sa lèvre inférieure torturée, semblait pensive. Une ombre de sourire glissa sur ses lèvres à leur arrivée.

      « Ils vous attendent. »

    Cassandre ne sut pas immédiatement si elle devait ce pressentiment qui lui pressa les tripes et marqua plus fort qu’un autre l’un de ses battements de cœur se répercutant en écho douloureux dans son crâne à son instinct ou au fait qu’elle faisait face à un vampire. Marquant l’invitation d’un large geste du bras dans une invitation à la suivre, Athénaïs les précéda vers la salle qu’ils avaient réservée pour l’occasion ; décorée avec sobriété, la salle avait été sauvée de l’engorgement intempestif et trop souvent prisé des décorateurs nuptiaux composée de lourds bouquets, de dentelle blanche et autres artifices superficiels et encombrants. Quelques tables dressées pour le nombre restreint de convives, ornées chacune d’un discret centre de table, pas de fleurs odorantes dans tous les coins, juste une petite réception sans prétention à laquelle, manifestement, elle était effectivement la dernière arrivée. Son regard embrassant la salle aux conversations muées en murmures reconnut quelques visages avant d’accrocher le regard clair de Matvei, étrangement rassérénant au coeur de l'attention qu'elle suscitait, d’une rare élégance quoiqu’elle l’imaginait mal à l’aise. L’étrange réminiscence de la complicité qu’elle avait partagée avec son frère, soutenue d’un perceptible embarras peu courant pour elle, avait disparu, redonnant sa place légitime à sa sérénité imperturbable et l’éclat vif de son regard.

    Un éclat vif qui prit une allure acérée lorsqu’elle aperçut, non loin, une autre crinière rousse qui n’appartenait, celle-ci, pas à un vampire. Des années qu’elles ne s’étaient vues et il fallait dire ce qui était : Brunehilde n’avait pas changé… si ce n’était la vivacité particulièrement étrange dans son regard qu’elle avait connu morne d’ordinaire.

      « Ah, oui… Elle est arrivée à la dernière minute pour nous annoncer qu’elle était chargée d’officier pour ton mariage. Je sais que vous n’êtes pas en excellents termes, et je peux le comprendre… »
      « Jaguar, j’ai beaucoup d’affection pour toi, alors garde tes euphémismes pour toi, tu veux ? »
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Message Posté Jeu 22 Déc - 9:45.
    « Моя жизнь - это пустошь. »
    « Ma vie est un dépotoir. »

    Bonjour et bienvenue dans la vie de Matvei Sejdic.
    C'est ce que le blond avait déclaré à sa soeur, deux heures avant son mariage, avant d'aller se doucher. Le commentaire, marmonné dans un russe monotone, avait été d'une franchise déplaisante, et traduisait bien sa pensée actuelle. Il était heureux de se marier, chose étrange, même s'il amputait ainsi toute possibilité de vie amoureuse future. Chose normale, de toute façon, dans son cas plus que désespérant.
    La tête appuyé contre le mur de sa douche, le Russo-bosniaque se demandait quelle connerie il allait encore faire. Connerie qu'il avait initiée, en plus. Quel idiot. Un petit coup contre la céramique pâle, une grimace. Il ne fallait pas non plus qu'il se marie avec une bosse au front... ce serait peu seyant, il en convenait. Déjà que son habit allait être d'une platitude exemplaire... peu importe. À l'aveuglette, il tourna l'eau chaude de la douche à une température glaciale, désireux d'éveiller son corps fatigué et courbaturé.

    Sa nuit avait été courte et pleine de cauchemars.

    Un frisson.
    Il entendait encore Krushnic murmurer à son oreille. Ce rêve avait été tellement... réel. Vrai. Il n'était pas spécialement superstitieux et n'accordait qu'une importance minime à la signification de ses rêves, mais celui-ci le mystifiait. L'homme ferma l'eau de la douche, se sécha et alla s'habiller, revêtant son habit plus que sobre. Il n'était pas homme de folichonneries et de couleurs vives, mais il avait accepté de mettre quelque chose qui n'était pas noir. De toute façon, après son rêve de cette nuit, il aurait été étonnant qu'il accepte de mettre quelque chose de cette couleur. Son complet était gris clair, sur une chemise à fines rayures, avec une couleur d'un bourgogne rosé assez pâle. Avec ses cheveux blonds et ses yeux presque transparents, il avait l'air... presque en forme. Le noir lui donnait l'air d'un croque-mort, il devait l'avouer, maintenant qu'il ajustait le col de sa chemise dans le miroir.
    Dommage.
    La cravate se glissa autour de son cou rapidement, puis il passa dans la chambre de sa soeur, qui finissait probablement de s'habiller. Peu importe. Il se planta devant le miroir de sa chambre pour replacer ses cheveux, légèrement décoiffés, puis passa sa main sur son menton. Il avait beau être rasé de frais, l'ombre châtaine de sa barbe flottait tout de même sur sa peau, râpeuse au toucher.

    « Je suis en trrrain de fairrre une connerrrie. »

    Et pas seulement parce qu'il avait invité Allis à son mariage, ou encore parce qu'il avait rompu ses fiançailles avec Avdotia pour finalement épouser une de ses amies, au bout de cette route. Oui, il était un bel imbécile, ça, il n'y avait pas à dire.

    Ça, il le pensait encore, à vingt heures, alors qu'il attendait devant l'autel, à la Taverne Rouge, serrant la main d'Avdotia. Elle était son témoin, évidemment. Et elle l'aidait à attendre pendant que Cassandre était en retard, tout en l'empêchant de dévorer Allis du regard, ou de se sauver en courant comme le lâche qu'il savait si bien être. Un lâche. Par réflexe, Matvei vérifia que personne ne cachait Stjepan Sejdic dans la salle, ou encore Lia Sejdic. Ou Krushnic. Ou Blomkvist.
    La salle avait été décorée sobrement par des quelconques professionnels des évènements, engagés par Jaguar LeCygne, qui avait très bien son travail de préparer le mariage. Trop bien. Sans doute était-il encore sous le choc de voir sa soeur se marier à son supérieur. Ça se comprenait tout à fait, ceci dit. La sorcière-marieuse, une rousse au teint pâle, attendait en silence et l'avait à peine salué d'un signe de tête. Tout le monde attendait pour la mariée. Cette attente commençait à angoisser l'homme, qui savait pourtant Cassandre peu ponctuelle. Ça ne l'empêchait pas de réfléchir à s'il avait fait un bon choix d'alliances, soit deux simples joncs d'or. Un mince pour la jeune femme, un plus épais pour lui. Magiques, ensorcelés, gravés à leurs noms et à la date de leurs épousailles, chauds dans la paume de la main quand il les avait choisi. Et il pensait aussi à son choix de cravate, à ses cheveux, à Allis, sa crinière de flammes, à sa barbe qui ne voulait pas se raser correctement, à Pénélope, si loin, à Aubépine, dont il n'avait pas révélé l'existence à Cassandre. Cassandre qui passa finalement la porte.
    Sculpturale. Magnifique. Éblouissante.
    Le Russe entrouvrit légèrement la bouche, avant de la refermer précipitamment. Elle était splendide. En blanc, en plus, Son cauchemar n'était donc que cela. Il sourit à la jeune femme, se tournant vers elle. Elle était à quelques mètres de lui seulement. Le musicien présent ce soir, un violoniste, entama ce qui servirait de marche nuptiale à sa future épouse.

    C'était maintenant.
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Message Posté Lun 9 Jan - 23:54.


« Tu es belle ma fille. »

Debout dans sa chambre, la petite fille aux cheveux roux se coiffait devant son miroir quand son père entra. Elle était vêtus d’une jolie robe beige et rouge en dentelle. Il la regardait avec des yeux plein d’admiration, un beau sourire aux lèvres. L’enfant se tourna vers lui, le regardant de haut en bas avant de lui sourire de toutes ses dents. Il était en costume cravate beige et marron.

« Tu es beau aussi papa ! »

Elle finit de se coiffer, tandis que son père, qui s’était assis sur le lit, la regardait en silence. Posant la brosse sur sa coiffeuse, elle se tourna de nouveau vers son paternel, s’avançant vers lui et s’asseyant à ses côtés.

« Dis, papa, pourquoi des gens se marient ? »
« Parce qu’ils s’aiment et qu’ils ont choisis de s’unir pour le restant de leur vie. »
« Et c’est quoi l’amour ? Comment sait-on qu’on aime quelqu’un ? »
« L’amour.. C’est assez compliqué à expliquer.. Il faut le ressentir pour comprendre, mais quand on aime quelqu’un, on est attaché à lui, on l’apprécie, parce qu’il nous fait rire, parce qu’il est gentil ou encore parce qu’on se sent bien à ses côtés. Tu vois, ma chérie, je t’aime, parce que tu es ma fille, parce que tu me fais penser à maman, parce que tu es belle, parce que tu es intelligente et pleine de vie, drôle et intéressante. »
« Et pourquoi tu te maries pas avec moi alors ? »
« Parce qu’on ne se marie pas avec sa fille ! Je me suis marié il y a plusieurs années à une femme de mon âge qui me faisait rêver et rire comme personne. Un jour, tu rencontras un homme, ou une femme, qui te fera rêver, rire, en qui tu auras confiance et qui te réchauffera le cœur. Et si cet homme ressent la même chose pour toi, il te demandera en mariage, et je serais là pour t’aider à mettre ta robe de mariée. »

La petite Allis regardait son père avec de grands yeux curieux, alors qu’il lui souriait. Elle n’était pas sûre de tout comprendre, mais elle adorait quand son père la regardait comme ça et lui expliquait des choses de grandes personnes. Elle espérait que ce qu’il disait était vrai, et qu’un jour, elle aussi pourrait se marier avec un homme, comme sa tante qui se marierait dans quelques heures.

* * *

C’est en se coiffant devant son miroir qu’Allis se remémora ce souvenir. Il devait être 19h. Elle sortait d’un bon bain relaxant et elle était encore en serviette. Elle avait trainé toute la journée, s’était levée plutôt tard après avoir rejoins Pió en pleine nuit, suite à un début de nuit assez mauvais. Et c’était aujourd’hui.
Aujourd’hui qu’Allis avait décidé de se reprendre. Fini cette période de mou. Fini l’humeur plus ou moins triste. Fini. Aujourd’hui qu’elle reprenait son sourire et son rire naturel. Aujourd’hui qu’elle faisait un trait sur des sentiments qui n’ont pas lieu d’être pour le Ministre.
Aujourd’hui qu’il se mariait, d’ailleurs.
Aujourd’hui qu’elle se réveillait. Qu’elle retrouvait ses principes et qu’elle reprenait sa vie en main. La nuit dernière, elle avait atteint un sommet qu'elle ne voulait plus atteindre. Allis n'était pas comme ça. Allis Seward ne déprimait pas. Allis Seward sourit et rit, affrontant la vie avec courage et ouvrant les bras aux nouvelles aventures. Alors elle avait décidé qu'il était temps d'arrêter de broyer du noir.
Matvei se mariait. Allis irait à son mariage, la tête haute et le sourire aux lèvres. Après tout, ce n'était qu'un mariage.

« Sept mai, je t’aurais. »

Après avoir enfilé sa robe, après s’être maquillé et coiffée, après avoir remercié une dernière fois June d’accepter de garder le petit, après s’être regardé encore dans le miroir et après avoir enfilé ses sandales, la jeune Auror transplana jusqu’à l’appartement de son cavalier. Le beau et célèbre italien de la RITM. Elle toqua à sa porte, pour changer de son éruption de la nuit dernière, et il ne tarda pas à ouvrir. Il était en costume, prêt à partir, un fin sourire aux lèvres. Son sourire s’élargit en la voyant, et Allis le vit alors plus beau qu’il ne l’avait jamais été.

« Tu es superbe ! Allez, viens, il ne faut pas tarder, je ne veux pas être en retard ! »

Et sans attendre, elle lui prit la main et transplana jusqu’à l’entrée de la Taverne Rouge, lieu où se déroulait le mariage. Ils ne tardèrent pas à entrer dans la salle spécialement décorée pour l’occasion. Il y avait déjà quelques invités. Allis sourit aux personnes dont elle croisait le regard, sans raison particulière. Tenant toujours la main de son cavalier, elle lui jetait des coups d’œil de temps en temps.

« Tu te serais imaginé toi, quand on était encore à Poudlard à faire les 400 coups, qu’un jour on irait au mariage du Ministre de la Magie ? »

Elle eut un sourire complice pour Pió, riant légèrement. Même si elle connaissait Matvei, il était vrai qu’il n’en restait pas moins le Ministre de la Magie et qu’elle avait été invité à son mariage. Combien de sorciers ont l’honneur de pouvoir assister à ce genre d’évènement ?
Oh, certes, Allis n’était pas tout à fait d’accord avec ce mariage, qui ne correspondait pas du tout aux critères qu’elle accordait à un mariage, mais elle ne pouvait rien y faire. Il avait pris sa décision. La future mariée aussi. Alors la rousse avait pris la sienne aussi.

C’était ainsi. Dans ce monde d’adultes. On prends les décisions, qu’importe les conséquences. On risque de regretter, mais on a pas toujours le choix. Etre adulte, c’est savoir faire des choix, qu’importe le prix. La vie est faite de choix, de conséquences et de hasard plus ou moins lié à ce qu’on pourrait appeler le destin.

Alors qu’ils s’asseyaient tous sur les chaises, Allis pensa à Oliver.
Oliver. Cet homme qu’elle avait aimé, qu’elle avait épousé et dont elle était tombée enceinte. Ce moldu qui était apparus dans sa vie un jour, et qui avait disparus quelques années plus tard. Cet homme qui s’était donné la mort suite à leur accident.
Non. Ne pense pas à ça maintenant Allis.

Un coup d’œil derrière elle, et Matvei fit son entrée, droit, élégant, il avait toujours ce style bien à lui, très sobre et un peu froid, avec ce regard profond. Il traversa l’allée, s’installant à sa place de futur marié. Là-même où Allis l’avait rêvé la nuit dernière. Elle n’avait toujours pas vus Cassandre, mais elle était certaine qu’elle était d’une beauté à faire tomber n’importe qui. Elle ne savait toujours rien d’elle, si ce n’est les quelques mots qu’avait utilisé Matvei pour la décrire. Libre et pleine de lumière. Allis l’imaginait intelligente, professeur ou musicienne. A aimer se plonger dans la lecture de livres tous plus anciens les uns que les autres. Elle l’imaginait douce et froide à la fois. Avec un regard qui dit « je n’ai pas besoin des autres. ». Une femme indépendante. ..Non, cela ne collerait pas avec l’idée du mariage. Soupirant pour elle-même, l’Auror se dit qu’il fallait qu’elle arrête de s’imaginer connaître les gens avant-même de les rencontrer. Mais il était certain qu’elle ne pouvait s’empêcher d’être curieuse à propos de cette femme. Et elle avait envie de faire sa rencontre, d’apprendre à la connaître. Savoir que Matvei a choisis une femme bien la rassurerait.

Ils attendirent un moment l’arrivée de la jeune femme, et Allis en profita pour observer les invités autour d’eux, reportant finalement son attention sur son cavalier. Elle lui déposa un baiser sur la joue, accompagné d’un grand sourire, lui promettant qu’il n’échapperait pas à la danse quand la fête commencerait vraiment.

Et, finalement, la Cassandre arriva. Malgré un pincement au cœur, la jeune rousse se tourna pour voir pour la première fois la future Mrs. Sejdic. Blonde. Forcément. Elle était belle. Particulièrement dans sa longue robe blanche et éclatante. Elle avança dans l’allée, commençant une nouvelle page d’un nouveau chapitre.
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Message Posté Sam 14 Jan - 4:05.
Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était ici. On lui avait dit le matin même qu'elle devrait se rendre pour célébrer un mariage. Elle. Célébrer un mariage. Elle avait d'abord beaucoup rit. C'était très drôle après tout. Ce n'était pas vraiment le genre de cérémonie qu'elle conduisait en général. Puis on lui avait expliqué pourquoi elle devait s'en occuper : elle-même indisponible car engagée auprès du Roi d'Angleterre, impossibilité de confier ça à n'importe quel employé, les meilleurs tous pris. Bref, elle devait s'en occuper, pour le bien de l'entreprise. Sa mère s'était bien gardé de lui dire qui elle devait marier, aussi était elle arrivée comme une fleur pour se retrouver face à un homme qu'elle avait déjà vu quelque part. Où, elle n'en avait aucune idée. Elle n'était pas très physionomiste quand les personnes ne l'intéressaient pas vraiment. Cet homme n'avait donc pas dû faire quelque chose de très intéressant dans sa vie pour qu'il l'ait si peu marqué. Elle se tenait droite comme un piquet devant lui, arborant une somptueuse robe blanche de première main. L'une de ses fantastiques tenues qui avaient dû coûter une fortune. Ce n'était pas le premier choix de sa mère, elle en avait mis une rose de côté, plus exactement, elle lui avait sélectionné une robe rose. Pourtant il semblait bien à la jeune femme que l'on portait du blanc pour ce genre d'occasions. Alors, elle s'était trouvé quelque chose de correct dans sa garde-robe, qu'elle avait enfilé rapidement avant de coiffer ses boucles rousses qui tombaient sur ses épaules. Ce serait parfait pour cette cérémonie. Et maintenant, elle attendait, debout, un petit livre entre les mains, les noms des époux gribouillés sur un papier pour éviter les trous de mémoire.

En réalité elle n'était pas particulièrement ravie d'être ici. Pour une fois qu'elle avait des projets pour une soirée. Voilà qu'on chamboulait tous ses plans. Elle avait boudé pendant vingt minutes au moins. Puis elle avait pensé à autre chose et elle avait oublié qu'elle devait faire la tête. Elle regarda l'assistance rassemblée, mis à part la vieille directrice de l'Université, elle ne voyait pas vraiment qui étaient les autres. Puis elle la vit entrer, resplendissante, subjugante. Presque irréelle, une apparition divine peut être, un rêve, un songe. Un fantasme ? Elle était si belle qu'elle aurait presque tremblé d'intimidation. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres et s'incrusta sur son visage. Son regard croisa le sien, elle leva la main au niveau de son visage et lui adressa un salut princier plein de grâce. Elle était enchantée de retrouver sa bonne amie vampire qu'elle avait pu croiser chez ses cousins moldus. Elle irait lui parler dès qu'elle serait libre. Histoire d'entendre quelques aventures palpitantes. Il lui semblait bien que les mariages n'étaient jamais très intéressants, elle préférait de loin les enterrements. Les gens qui pleurent, les fleurs qu'on enterre, les corps qu'on incinère, les tenues austères, ça c'était vraiment bien ! Pas cette mascarade édulcorée à coups de papillons en sucre. La dernière fois qu'elle avait dû assister aux épousailles d'une personne importante du monde magique dont elle ne se souvenait absolument pas du nom, elle avait fini par s'endormir dans les freesias. Ces pleurs sentaient superbement bon d'ailleurs, dommage que le montant en bois du fauteuil sur lequel le bouquet était accroché n'ait été plus confortable.

Elle était tellement subjuguée par l'apparition de la rousse qui l'avait transcendée, qu'elle n'avait pas tout de suite remarqué la godiche blonde qui la suivait de près. Son visage aussi lui disait quelque chose. C'était très vague en réalité. Elle avait dû la croiser chez l'apothicaire peut être. Oui ça devait être ça. Elle ressemblait beaucoup à la femme avec une robe d'un rose fuchia à pois vert pomme qu'elle avait croisé là-bas deux jours plus tôt. C'était probablement elle. Elle ne fit pas plus attention à elle, ni à sa tenue, ni à sa réaction en s'approchant d'eux. Elle était déjà repartie dans ses pensées. Elle s'imaginait le vampire arborant divers tenues. Elle aurait aimé boire un thé au clair de lune avec elle, peut-être auraient-elles pu se peigner mutuellement les cheveux ensuite. Cela aurait été follement excitant et divertissant. Elle lui proposerait tout à l'heure. Comment refuser une telle proposition ? Elle fut soudainement ramenée à la réalité par un raclement de gorge. Apparemment on n'attendait plus qu'elle pour commencer. Et elle jouait un rôle plutôt important dans ce mariage.

Oh pardon.

Sa voix s'éleva dans l'assistance silencieuse, un peu gênée, ou amusée, cela dépendait des individus. Elle se racla la gorge une minute, puis ouvrit son petit livre. Sa voix était claire, précise, douce, un peu lugubre peut-être. Après tout elle était faite pour les inhumations, pas les cérémonies plus joyeuses.

Mes amis nous sommes réunis ici ce soir pour unir ces deux êtres dans les liens du mariage...

Elle continuait son discours, sur ce ton un peu monocorde. Elle s'arrêta tandis qu'une musique s'élevait, une chanteuse quelconque, qui ne faisait pas grande impression à la rousse. Pourquoi les organisateurs l'avaient-ils casé ici ? Elle chanterait le deuxième chant rituel, ce serait mieux. Pendant que tout le monde écoutait, entre deux fausses notes relevées, elle relut ce qu'elle devait dire. Ses yeux se posèrent sur le nom de la femme. Cassandre LeCygne. Ses sourcils se froncèrent. Sa mère lui avait joué là un bien vilain tour. Elle savait pourtant bien qu'elles n'étaient pas vraiment amies. Elle posa un regard dur sur la fiancée. Puis ses yeux furent de nouveau attiré par le Vampire se tenant debout au fond de la pièce. Elle oublia donc son mécontentement...



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Message Posté Mar 17 Jan - 0:20.
    L’agitation de dernière minute énervait ses sens, malmenait ses nerfs alors que les essences se heurtaient, se percutaient, se mélangeaient, affolant ses instincts vampiriques dans une danse macabre avide d’une satisfaction morbide. Bien sûr qu’elle ne devrait pas se trouver là, bien sûr qu’elle ne devrait pas perdre son temps à savourer ces délicieuses fragrances tourmentant sa gourmandise sanglante, bien sûr qu’elle aurait dû s’enfermer dans son bureau ou, à tout le moins, se préparer pour la réception. Car voilà une chose à laquelle elle se devait d’assister : le mariage du Ministre de la magie, Matvei Sejdic, et de sa pianiste à la voix envoûtante, Cassandre LeCygne. Un rictus moqueur se dessina sur ses lèvres carnivores au souvenir de la demande en mariage dont elle avait été le seul témoin, une semaine auparavant, une seconde après laquelle elle avait été contrainte de fuir pour ne pas s’écrouler de rire sur le plancher de sa salle de restaurant. Athénaïs avait certes appris à vivre selon l’évolution de la société qu’elle côtoyait, mais pas au point d’en perdre les bonnes manières. Et se moquer des gens devant eux était inconvenant.

    Le Ministre, dans une maladresse confondante qu’elle aurait pu trouver touchante si sa tête avait eu la décence de lui revenir, était passé par des stades émotionnels, entre gêne pudique, désir latent et affection innocente, qui avaient glissé sur ses sens tandis que Cassandre, fidèle à elle-même et à sa nature confiante et libre, s’était amusée, espiègle et enfantine, tout en dégageant la fragrance d’une femme lumineuse et légère. Une soirée, somme toute, peu différente des autres qu’ils avaient passé jusqu’à des heures indues au creux du velours nocturne, habituelle, routinière ; deux amis autour de leurs boissons, pour lui de la vodka, pour elle du vin rouge. Des discussions, souvent différentes, parfois les mêmes, toujours les mêmes avis ou si peu divergents sur les sujets abordés, et puis, de toute évidence, celui du mariage abordé. Athénaïs n’avait pu suivre qu’un échange douteux entre deux amis sur la nécessité pour l’un de supporter les défauts de l’autre – un sourire en coin et un rire étouffé dans un raclement de gorge discret à l’évocation du vampirisme supposé du Ministre, le souvenir d’il y a quatre mois, dans les bureaux du Ministère, à lancer une rumeur infondée juste parce qu’il fallait qu’elle s’occupe si elle ne voulait pas attaquer l’abruti qui lui faisait face pour apaiser sa faim vorace – avant d’assister à l’audace de Cassandre à laquelle il répondit plus que favorablement. Elle aurait pu s’interroger et tenter de comprendre leur raisonnement si les circonstances avaient été autres, mais le cas n’étant pas vérifié… elle s’était contenté de rire dans son bureau.

    Elle avait pensé que ce n’était qu’un jeu, certes dangereux, mais tanguant sur l’alcool qu’ils avaient bu, mais à croire la nervosité ambiante qui animait l’équipe organisant l’une des salles privées de son établissement pour la cérémonie, il ne s’agissait pas simplement d’une blague entre eux. Ou, en tout cas, Athénaïs l’espérait ; pourquoi, sinon, vouloir unir son existence à celle d’une personne qui n’occupe pas une place particulière dans son existence ? Enfin, du moins, c’était ainsi qu’elle avait perçu la conception du mariage au jour d’aujourd’hui quand, à son époque, le mariage n’avait de valeur que s’il rapportait argent ou titre, que ce soit dans les classes les plus hautes que parmi le peuple crevant de faim pendant que leur souverain matérialisait la démesure de son ambition dans la construction épuisante, éreintante et assassine d’un château aux allures divines. Le mariage. Athénaïs passa une main distraite dans sa crinière rousse en observant l’autel blanc ; elle était certaine qu’il n’y avait entre eux aucune raison de se passer la bague au doigt, pas d’arrangement ni d’amour si ce n’est une affection chaleureuse pour un ami, juste un ami. Comptaient-ils donner une nouvelle signification à l’institution du mariage ou étaient-ils tout simplement inconscients de ce dans quoi ils s’engageaient ?

    « Tu devrais arrêter d’envisager un complément nutritionnel et aller te préparer. Ils ne vont pas tarder. » Flegmatique et pensive, d’un relatif calme après la semaine qu’elle venait de traverser dans la haine et la colère ardente en proie à sa sauvagerie, Athénaïs croisa le regard sombre de Xerxès, élégant dans son habit de prince sombre pour l’occasion. En silence, elle le dévisagea, de pied en cape, appréciant sa silhouette et le soin qu’il avait accordé à son apparence jusqu’à ses cheveux qu’il avait disciplinée. « Quelle élégance, tu as dû développer de sacrés efforts. » Il leva les yeux au ciel, un soupir au bord des lèvres. « Merci de ta considération, Athéna, mais en attendant, on marie le Ministre, alors s’il te plaît… » « Sejdic est un humain avant d’être un Ministre alors son mariage reste banal. » Une réponse tranchante pour un silence buté alors que Xerxès détournait le regard, les lèvres pincées. Athénaïs savait pertinemment qu’il détestait qu’elle lui réponde avec hauteur et dédain, voire du mépris au fond de la gorge, surtout lorsqu’il s’agissait d’un élément de sa société, comme le Ministre de la magie qui allait promettre de nombreux vœux sans doute factices à une épouse dont on doutait de la légitimité. Oui, Athénaïs avait tendance à le dénigrer, et oui, Athénaïs se moquait souvent de lui. Ce n’était pas pour autant qu’elle ne l’aimait pas ; à dire vrai, il l’indifférenciait, juste qu’elle n’était pas d’humeur, ces derniers temps, à oublier sa nature vampirique pour ménager l’orgueil de l’humanité et, accessoirement, que sa tête ne lui revenait pas.

    Des gestes ancrés dans une habitude centenaire, la créature enfila une robe d'onyx, fluide, élégante et élaborée, laissant sa crinière flamboyante retomber en boucles souples sur ses épaules. Elle ne cherchait pas à être d’une prestance particulière, et même dans la mesure où elle doutait à la fois de l’utilité et de la légitimité de ce mariage, il était dans ses bonnes manières de revêtir une tenue pour la circonstance, sans doute de trop dans sa garde-robe mais non sans rappeler dans quelles toilettes elle avait grandi, vécu avant de subir les effets d’une éternité sur la continuité de son existence rendant désuets ses principes fondamentaux. Les refondre avait en premier était difficile avant de prendre le pli et d’abandonner sans le moindre remord ce qu’elle avait appris – en conservant d’autres qui lui étaient chers. Du bout de l’ongle, elle traça l’effilé de la goutte de cristal posée au creux de sa gorge, son ras-de-cou inséparable soulignant la courbe de son cou, lança un dernier coup d’œil à ses ongles d’un noir d’encre, avant de se rendre dans la salle de réception ou, dans l’ombre d’un coin de la pièce, observa l’arrivée des premiers invités, parmi lesquels Vera Adamovitch, rédactrice-en-chef de la Gazette du sorcier. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire, un peu songeur, qui aurait pu être élégant si ses crocs étincelants ne le rendaient pas effrayant, et dans son regard, l’étincelle du souvenir de leur première, et dernière, rencontre. Le vampire était passé du massacre anarchique à l’assassinat méthodique, patient dans son expectative délicieuse.

    Xerxès à l’entrée du restaurant afin de vérifier les invitations, Athénaïs observait le défilé de ces dames en robes de soirée et de ces hommes engoncés dans leurs costumes entre hors de prix ou de seconde main ; des couples, des amis ou de jeunes esseulés, elle suivait la trace de leurs essences à travers la pièce, identifiant la grande ligne de leurs sentiments, leurs relations, l’ombre de leurs sourires et le velours de leurs murmures. Et un mouvement de recul. Elle aurait pu courir empoigner le col de Xerxès pour lui demander la raison de sa venue alors qu’elle ne l’avait pas vue dans la liste des invités, mais elle répondit à sa question muette alors qu’elle s’installait sagement derrière l’autel, déconnectée de la réalité, un livre entre les mains ; elle était la seule dont l’essence était plate, sans aucune nuance ni subtilité, juste parfaitement ordinaire. La transition par rapport à la première fois où elle avait rencontré Brunehilde était flagrante : littéralement, ce jour-là, elle était vivante.

    Un frémissement en filigrane longeant l’atmosphère détourna son attention, un œil vers l’entrée où la carrure sculptée du Ministre se dessina dans l’encadrement de la porte, fébrile, nerveux, le doute au fond de l’œil. L’idée qu’il n’était pas vraiment à sa place. Athénaïs, derrière l’autel, arqua un sourcil ; peut-être était-il trop tard pour commencer à revenir sur sa décision, la voir sous un autre angle, se dire que c’était peut-être ridicule et certainement pas la meilleure de ses promesses à tenir ? C’était plus que ça. Bien plus, mais trop profond, trop infime, trop nuancé pour que les sens aiguisés d’Athénaïs puisse pleinement les comprendre, les sentir, les ressentir. Et puis, un regard. Un regard trop intense, un tressaillement imperceptible dans l’expression de son visage, un éclair fugace dans le regard ; un pic acide dans son essence. Et elle, une sollicitude trop touchante pour être innocente, une épice aigre-douce dans son parfum entêtant, subjuguant, léger et acidulé, simple. Simplement séduisant. Un rictus dubitatif sur ses lèvres carmines.

    Sa démarche était fluide, légère, presque dansante, imprégnée de son agilité surnaturelle et de sa vitesse incroyable. Silencieuse, elle glissa derrière Matvei, s’enveloppant de son essence corsée et puissante. « Vous seriez-vous trompé de mariée ? » Voix caressante, ourlée de velours, la malice moqueuse sous la langue ; ses doigts frôlèrent l’épaule du Ministre avant de s’envoler tandis qu’elle prenait la direction de la sortie ; l’horloge affichait cinq minutes de retard pour la future madame Sejdic.

    « Ils sont tous arrivés ? » « Oui, nous n’attendons plus que Cassandre et son frère. » « Va dans la salle, je m’occupe de l’attendre. » Xerxès lui lança une œillade intriguée mais eu la bonne idée de ne poser aucune question, plus encore de n’opposer aucune résistance. La salle de restaurant n’était remplie que de moins de la moitié de sa capacité, deux serveurs et un barman officiaient sur un fond de violon mélancolique. Et dire que l’on célébrait un mariage dans la pièce d’à côté, les tableaux étaient radicalement différents… quoique. A se rappeler de ces sensations qui avaient glissés sur ses sens vampiriques, le marié ne s’étouffait pas avec un bonheur irradiant, malgré…

    Un claquement de talon, une blanche apparition au bras d’un homme d’une faible lumière à côté de sa jeune sœur d’un éclat naturel éblouissant. Et dire qu’elle ne le cherchait pas, qu’elle n’en profitait pas… ou peu. Une ombre de soupir, un coup de langue sur sa lèvre qu’elle avait inconsciemment torturée de la pointe de son croc pour en attraper la goutte de sang d’encre. « Ils vous attendent. » Et ce trouble, dans son essence ? Cette gêne sublimant son parfum velouté, tout en notes graciles et voluptueuses ? Voilà une nouveauté venant de l’oiseau de proie indépendant qu’était sa chanteuse. Entre le marié qui s’était visiblement trompé de femme et celle qu’il avait choisie qui s’évaporait dans un malaise subtil… le mariage changeait les gens, ce n’était décidément pas une expression. D’un geste, Athénaïs les invita à la suivre, et tandis qu’elle sentit un revirement à cent-quatre-vingt degrés de l’essence de Brunehilde, s’éveillant soudainement à la vie, qui aurait pu lui glacer le sang s’il ne l’était pas depuis plus de trois cents ans, lui adressant un signe frénétique de la main qui lui arracha une grimace, elle alla prendre place au fond de la salle, observant la mariée s’avancer vers son futur époux. Et la sorcière-marieuse, complètement à côté de la plaque, commença enfin la cérémonie.

    Des centaines d’années pour assister à pareil spectacle, ça n’a pas de prix.
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Message Posté Mar 17 Jan - 3:29.
Les mariages, quelle réjouissance. Elle était particulièrement ravie, elle adorait cela. Elle avait revêtu une somptueuse robe moutarde pour l'occasion, qu'elle avait accompagné d'une étole de fourrure brune, l'effet était superbe. Ses talons de cuire d'autruche claquait sur le carrelage du restaurant quand elle entra, mêlée à la foule. Elle suivit le flot jusqu'à la salle apprêtée pour l'occasion. C'était tout simplement ravissant. Elle reconnaissait bien là le travail des Stuart-Crownwels, leur savoir-faire était inégalable. Elle n'eut d'ailleurs aucun mal à reconnaitre la plus jeune de leur fille, et seule survivante de la lignée, debout derrière l'autel, à attendre l'arrivée des autres invités, et accessoirement celle des mariés. C'était toujours mieux avec eux. Enfin en principe du moins. Elle regarda tout le monde s'installer. Elle repéra le vampire qui tenait la taverne, dernièrement son statut avait été dévoilé. Elle s'en moquait totalement, que cette créature soit un vampire, une sorcière ou un cochon dinde lui importait peu. La seule chose qui comptait vraiment était qu'on mangeait plus que bien dans son restaurant. Elle avait d'ailleurs fait la leçon à l'un des professeurs de l'Université qui ne voulait plus venir dans l'établissement la semaine passée. Depuis quand refusait-on de bien manger sous prétexte qu'une rouquine légèrement vampirique était propriétaire des murs ? C'était au moins un gage de durabilité : le restaurant n'allait pas changer de propriétaire de si tôt !

Elle regarda le ministre arriver et soupira. Quelle allure ridicule, un éléphant aurait eu plus de classe avec un costume que ce pauvre homme. Le choix de sa petite protégée était définitivement incompréhensible. Pourquoi lui ? Surtout dans cette période. Elle doutait même qu'ils aient des sentiments l'un pour l'autre. Il ne semblait pas y avoir de petite étincelle entre eux. Matvei regardait toujours Cassandre avec son regard bovin légendaire, il n'était jamais animé d'une soudaine lueur de passion. Non, jamais, il faisait sans cesse dans le merlan frit. Elle se retourna vers la jeune femme chargée d'officier. Elle détailla Brunehilde, la fameuse descendante des organisateurs, ancienne élève de l'Université où elle s'était illustrée. Elle était une jeune femme brillante. Elle entendit enfin les portes s'ouvrir à l'entrée de la mariée. Ce n'était pas trop tôt. La blonde s'était faite désirer. Pendant quelques instants elle avait cru qu'elle ne viendrait jamais. Ou plutôt elle avait espéré qu'elle ne vienne jamais, dans un soudain élan de lucidité. Mais non. Elle était bien là, resplendissante. Tous les regards étaient tournés sur elle, c'était évident. Elle était particulièrement fière d'être son témoin.

La jeune fiancée arriva à son niveau. Elle lui décrocha un immense sourire empli de douceur et d'affection. Elle était très attachée à Cassandre, elle se reconnaissait un peu en elle. Cette façon qu'elle avait de se battre pour ses convictions. Puis elle se tourna vers l'autel et d'attendre qu'enfin la marieuse se réveille. Il fallut un raclement de gorge pour que la rousse se réveille. Elle se retint de rire. La jeune femme était toujours autant dans la lune. Elle écouta les premiers mots prononcé avec l'entrain d'une messe funéraire, puis les chants débutèrent. Le fiancé semblait un peu perdu, comme toujours, ce qui exaspérait tout particulièrement Malphéda. Elle ne pouvait se contenir plus longuement. Elle regarda la blonde dans les yeux, captant son attention. Enfin les mots s'échappèrent d'entre ses lèvres, d'en un léger murmure, afin que son interlocutrice soit la seule à les entendre.

Ma chère Cassandre, je suis très étonnée de votre choix. Vraiment, je ne m'y attendais vraiment pas. Puis c'est tout de même très soudain. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de vous en parler plus tôt c'est tellement dommage. Etes-vous certaine de ne jamais regretter ?

Elle s'arrêta quelques instants. Seul le silence lui répondit pendant ces quelques minutes. Le professeur de musique était une femme convaincue, il était certain qu'elle n'avait pas pris cette décision à la légère. Du moins l'espérait-elle. La situation aurait tôt fait de devenir cruelle dans le cas contraire. Elle attendait encore un peu, la castafiore continuait de massacrer sa chanson. Cette torture auditive ne faisait que l'inviter à poursuivre sa conversation privée. Elle aurait vraiment aimé avoir des éclaircissement.

C'est que je m'étonne, voyez vous. Vous êtes une femme très raisonnable tout de même. Cette décision hâtive m'a vraiment surprise.

Oui, elle ne s'y était pas vraiment attendu. Au contraire, elle pensait que Cassandre était le genre de femme qui idéalisait l'amour, qui cherchait l'homme, le vrai, le bon, celui qui faisait chavirer votre coeur et vos sens. Mais non, ce n'était manifestement pas le cas. Surtout quand on voyait la tête de cet empoté qui attendait, l'oeil hagard, que la cérémonie se poursuive.

Enfin tout de même vous auriez pu choisir quelqu'un avec un faciès plus agréable. Cet homme a autant de charisme qu'une escalope de hibou sodomite !

Non vraiment, elle ne comprenait pas ce qu'elle lui trouvait. elle ne comprenait pas pourquoi elle se mariait avec lui. Elle avait accepté d'être son témoin par amitié, alors que cette union la mettait hors d'elle. C'était du gâchis, elle avait un potentiel énorme, mais elle se retrouvait avec un boulet à trainer.
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Message Posté Dim 22 Jan - 13:09.
Mariage. Ce mot avait comme un goût amer. Mariage. Ce mot avait une connotation heureuse. Est-ce que l'on pouvait vraiment dire que l'on était heureux, en ce-moment ? Est-ce que l'on pouvait prétendre être heureux en amour au milieu de la mort et de la terreur ? Benjamin ne croyait pas. Il ne se l'imaginait même pas. Le regard sombre qu'il s'échangeait en disant long sur ce qu'il pensait. Non, l'amour était impossible en ces temps. Il l'avait connu à ses dépens. Sa pauvre Alice. Il l'avait perdue. Elle s'était éloignée de lui, elle s'était perdue dans sa folie. Ils avaient fini par se quitter. Une situation qui leur pendait au bout du nez depuis longtemps. Depuis le début de leur couple, en réalité. Il n’avait jamais vraiment pu supporter le caractère explosif de la brune. Pas assez calme pour lui, pas assez tendre et amoureuse. Pourtant, ils étaient restés ensemble de nombreuses années. Enfin, si l’on ne comptait pas les semaines de ruptures qui entrecoupaient leur relation amoureuse. Mais aujourd’hui, les pensées sombres, les mauvais souvenirs et la nostalgie n’avaient pas leur place. Aujourd’hui était une journée de célébration. Quelque part entre deux évènements tragiques, entre deux nuages noirs, il y avait ce mariage. Un mariage d’espoir. Les deux futurs mariés voulaient s’accrocher à l’amour véritable. Ils voulaient profiter de ces évènements pour se rapprocher et pour mourir avec ce statut d’époux. Il avait fallu la mort de nombreuses personnes, des bâtiments détruits par des attentats et des attaques pour qu’ils fassent le pas. Aujourd’hui, ils se passeraient la bague au doigt. Ils prononceraient leurs vœux. Benjamin n’avait pas le droit de garder son regard sombre. Il devait se réjouir. Il aurait dû. C’était tout de même un ami à lui qui se mariait. Pas n’importe lequel. Il s’agissait de Matvei, le Ministre. Il se devait d’être là. Ils avaient plongé en même temps. Ils étaient entrés dans une merde noire avec ce Tournoi. Après s’être soutenus pendant des heures et des semaines, Benjamin se devait d’être présent, souriant et heureux. Plein d’espoirs pour ce couple. Il avait vraiment envie de l’être. Absolument.

Il se détourna du miroir pour se placer devant le costard accroché à la porte de la salle de bains. Il ne se souvenait plus la dernière fois qu’il en avait mis un. Peut-être bien lors de l’enterrement où il avait retrouvé Vera. C’était il y a quelques mois. Pour Benjamin, c’était il y a des années. Remettre des habits élégants allait lui faire bizarre. Comme se glisser dans la peau d’un autre. L’espace d’une journée, il aurait l’impression que les derniers mois n’étaient qu’un mauvais rêve. Le retour sur terre ne serait que plus difficile. Avant de mettre cette tenue, il allait devoir couper cette barbe de plusieurs semaines et ces cheveux laissés à l’abandon. Totalement en perdition, Benjamin n’avait plus aucune envie d’avoir une « tête potable ». A quoi, si c’était pour mourir dans quelques jours. Cependant, l’espoir était au cœur de cette journée, alors il n’y avait pas de place pour cette barbe et ces cheveux. Une fois coiffé et habillé, il ne restait plus qu’à aller chercher Vera. Depuis qu’il l’avait retrouvé enterrée sous des débris de l’hôpital, il ne l’a quittait plus. Il avait cru la perdre, il avait vu la mort planer au-dessus d’elle. Plus que jamais, il avait réalisé qu’elle lui était importante. Il ne pouvait pas se contenter de cette relation au bord du gouffre. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés, ils n’avaient pas retrouvé l’amitié d’autrefois. Aujourd’hui, c’était le cas ou alors, il en avait l’impression. En quelques secondes, il se retrouva devant la parte de son amie d’enfance. L’angoisse lui torturait l’estomac. Toujours traumatisé par le visage blême de Vera, il n’arrivait pas à l’oublier. Quand il la voyait, avant d’ouvrir la porte ou de toquer, il ressentait cette peur. Etait-elle toujours en vie ? Dans quel état la trouverait-il ? A chaque fois, il cachait ses sentiments. Il ne voulait pas inquiéter la jeune femme. Il souhaitait tout simplement la protéger. Il se forgea un sourire avant de frapper contre la porte.

♦ ♦ ♦ ♦

Une dizaine de minutes plus tard, ils y étaient. Ils étaient dans la salle où aurait lieu le mariage. Au loin, Benjamin vit apparaitre Matvei, plus élégant que jamais dans son costume de futur marié. Il n’était pas la sérénité incarnée mais il avait l’air de gérer. Dans les rangées de sièges, plusieurs visages connus. Allis, la rousseur flamboyante. Il était heureux de voir qu’avec les derniers évènements, elle n’avait pas perdu sa bonne humeur. A côté d’elle, Pió. Ça n’avait jamais été le grand amour entre eux. Entre critiques et provocations, disons qu’ils n’avaient pas eu la chance de réellement se connaitre. Et puis il y avait d’autres rousses. A croire que le thème du mariage était la rousseur. « Tu veux aller voir Pió avant le début de la cérémonie ? » Avant même qu’il ne finisse sa phrase, les premières notes de musique de la marche nuptiale résonnèrent. Ils eurent tout juste le temps de s’assoir. Déjà, la future mariée apparaissait, magnifique dans sa robe blanche.
Vera E. Adamovitch
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Message Posté Mer 25 Jan - 18:34.
Son regard glissa lentement le long du miroir, observant attentivement chacune de ses courbes. Vera poussa un long soupir, avant de se détourner de l'objet de ses tourmentes. Malgré les nombreuses potions, il lui restait encore quelques cicatrices datant de l'attentat et de la tentative de meurtre dont elle avait été la cible. Ces derniers mois n'avaient pas été faciles pour elle, et pour le monde magique. L'Organisation était devenue si puissante que s'en était presque un miracle si la Gazette était encore un journal indépendant au jour d'aujourd'hui. Néanmoins, Vera n'avait personne de chère à protéger, ils n'avaient pas de prise sur elle, tout ceux qu'elle aimait lui avait déjà été enlevés par la mafia des années de cela. Elle était un mur lisse et impeccable, rempart solide entre Matvei et ses ennemis.

Matvei Sejdic, ministre de la magie, ami, père, frère. La figure masculine de sa vie, il connaissait sa vie, ses faiblesses, ses peurs. Il était en quelque sorte son pilier, alors quand il était attaqué, la russe devenait folle. Elle s'était engagée dans l'Ordre Alpha sans hésiter, prête à risquer sa vie pour celui qui lui apportait du réconfort dans la sienne.
Aujourd'hui devait être un jour heureux, Matvei se mariait. Vera connaissait vaguement la future épouse pour l'avoir entendu jouer à la Taverne Rouge certains soirs de déboires. Elle espérait que la fameuse Cassandre était digne de confiance, car si il arrivait par hasard, ou non, qu'un malheur quelconque s'abatte sur le ministre, l'ancienne mokop n'hésiterait pas à ressortir toute sa panoplie de maléfices en tout genre pour le venger.
Elle était l'une des rares privilégiés invités à ce mariage, elle voulait être rayonnante, souriante, montrer à Matvei combien son bonheur faisait le sien.
Attrapant la robe d'un vert très pâle posé sur son lit, la rédactrice en chef mima un sourire heureux. La mimique tira presque immédiatement en une grimace, ses muscles peu habitué à sourire ces derniers temps.


Vera été un peu stressée, elle espérait qu'un attentat n'aurait pas lieu aujourd'hui, que l'Organisation respecterait cette journée qui devrait être sous le signe de la paix et du bonheur. Heureusement, elle ne serait pas toute seule. Comme presque comme tout les événements auxquels elle avait participé depuis l'attentat de St Mangouste, Benjamin serait avec elle.
Elle avait décidé de lui laisser une autre chance, de faire des efforts, de le laisser à nouveau entrer dans sa vie. Après tout, lui aussi avait vécu pas mal de choses traumatisantes ces dernières années, et elle avait besoin de soutient. Il était là pour elle, peut-être même plus de Da Braccio, qui était pourtant son meilleur ami mais qui était bien trop occupé avec sa rousse.
Vera n'appréciait pas beaucoup Allis Seward, néanmoins, elle devait lui reconnaître une chose : elle se battait pour la sécurité de Matvei.
La sonnerie tira la rédactrice en chef de ses pensées, attrapant sa baguette qu'elle glissa dans sa ceinture par mesure de sécurité, elle ouvrit la porte à Benjamin, un vague sourire flottant sur ses lèvres. La trajet dura à peine quelques secondes, transplaner était probablement l'un des meilleurs avantages à être sorcier. La salle était déjà rempli du petit nombre d'invités, Matvei se tenait déjà debout, le visage grave comme s'il célébrait un enterrement plutôt que son propre mariage. Cela fit sourire Vera, au moins un qui assumait de ne pas sourire.

    « Tu veux aller voir Pió avant le début de la cérémonie ? »
    « Il est avec Seward, donc je n'y tiens pas spécialement. Viens, ça va commencer. »


La russe se retourna vers son ami, et le tira vers des sièges libres juste avant que la mariée de fasse son apparition. Tant mieux, excellent timing, elle ne voulait avoir à faire la discussion à Da Braccio accompagnée d'Allis. Il devait être à elle, et à elle seule lors de leur discussion, pas question de partager son attention avec celle, dont Vera ne doutait plus à présent, qu'elle lui avait ravi son cœur. Cassandre était magnifique, elle avait cette grâce sur le visage qui pouvait rendre jalouse n'importe quelle femme, l'ombre d'un sourire apparu sur le visage de Matvei, mettant du baume au cœur de Vera. Cette journée se devait d'être parfaite et elle y veillerait personnellement.

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Message Posté Ven 10 Fév - 0:57.


Le moins que l'on puisse dire, c'était que January ne se sentait pas à son aise. Engoncée dans une robe qui lui allait parfaitement avant son régime basé sur les bienfaits des chocolats de pâques, elle peinait à respirer. Elle assistait au mariage très privé du ministre avec qui elle ne s'entendait pas si bien que ça. Invitée par Cassandre, et n'ayant, de mémoire inexistante, jamais assisté à aucun mariage, elle avait, bien entendu, accepté, sans réellement mesurer les conséquences de son geste. Non seulement elle ignorait toute forme de protocole, mais en plus, elle avait peur de se retrouver seule dans une masse d'invités inconnus. C'était peut-être avec plus d'appréhension que les mariés qu'elle s'était rendue à la taverne. Et sa surprise fut non moins grande lorsqu'elle découvrit le lieu. Seules quelques tables avaient été agencées. Assez pour accueillir une douzaine de personne. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle faisait partie des invités d'une cérémonie « intime ». Elle était considérée comme une proche.

    « Merlin, mais qu'est-ce que je fous là !»


Elle regarda, pétrifiée, autour d'elle, ne sachant où aller. Est-ce qu'elle pouvait s'installer où elle le voulait ? Ou bien devait-elle chercher son nom. Elle soupira. Ses doigts pianotaient sur sa cuisse. Elle était nerveuse. Depuis la disparition de William, elle n'était pas beaucoup sortie. Pas du tout, en réalité. La petite salle de la taverne s'était remplie. Elle croisa des visages connus. Allis. Pió. Elle les salua d'un signe de tête. Elle n'avait pas envie de parler. Elle voulait juste s'asseoir et écouter. Elle se fraya un chemin entre les tables et s'installa à côté de Véra et Benjamin.


    « Rassurez-vous, moi non plus je ne sais pas pourquoi je suis là ! »



Un sourire, pour les saluer comme il se doit, puis lelle vaqua à son occupation favorite : regarder autour d'elle. La décoration de la salle était simple, mais adéquate. On voulait faire ça simplement, purement. Ah ! Les mariages ! On dit toujours que c'est beau, mais pour ceux qui sont seuls, ça reste quand même un des événements les plus déprimants après la saint valentin. Elle se redressa. Elle était là pour passer un bon moment. Elle affichait un sourire trop forcé pour être honnête. Non, elle était trop nerveuse. Pourquoi était-elle nerveuse ? Tout allait bien se passer. Les derniers événements avaient peut-être renforcé sa paranoïa naturelle. Elle ouvrit sa pochette. Elle voulait à présent vérifier qu'elle avait bien amené le cadeau de mariage destiné aux époux. Rien de grandiose. Elle avait surtout choisi un cadeau pour Cassandre. Un livre de cuisine. La dernière fois, elle avait bien cru que leur recette allait tuer Matvei.

En parlant du loup, tous les invités se retournèrent d'un coup. Il faisait sa grande entrée. Droit. Fier.

    « Je crois qu'il est stressé. »


Elle ne put s'empêcher de murmurer. C'était toujours comme ça quand elle était elle même nerveuse. Elle parlait, elle parlait jusqu'à ne plus pouvoir s'arrêter.

    «   Oui, regardez comme il est tendu. On pourrait presque étendre du linge dessus. »


Tais-toi January. Tais-toi. La musique résonnait à présent. January se retourna. Cassandre faisait sa grande entrée. Elle était magnifique ! Sa longue robe blanche lui allait si bien. Elle souriait. Elle rayonnait. January se retourna vers Matvei qui souriait à son tour.

    «  Ils sont trop mignons. »


Son sourire à elle aussi grandissait, à mesure que la cérémonie commençait.
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