Ces derniers jours, Thunder avait vécu un enfer sans nom. Elle avait connu une peur qui lui était inconnu auparavant. Elle a tremblé devant plusieurs obstacles. Et ce n'est pas fini pour autant. Titubant sur les lieux du carnage, elle ne s'aperçut point qu'elle s'enfonçait dans les égouts de Londres. Un endroit qu'elle aurait aimé éviter le plus possibles. Mais ses pensées étaient hantés par plusieurs préoccupations. Elle n'avait pas vu ni Azrael ni sa cousine durant plusieurs jours. Elle avait peur pour sa cousine, elle qui ne connaissait peu la capitale anglaise. Elle devait mourir de trouille à l'heure qui l'est. Si seulement la libraire n'avait qu'une infime idée de où elle pouvait être, elle serait partie de suite à sa recherche.

Quant à Azrael ... elle se demandait même pour quoi elle pensait à lui tout particulièrement. Leur relation n'était que de coucher ensemble. Tout simplement. Et la jeune femme prenait toujours du bon temps avec lui. Azrael était un ami, rien de plus. Un ami qu'elle n'arrête jamais de penser en ce moment. A son sourire. A sa tendresse qu'il avait envers elle. Chose que Thunder n'avait jamais trouvé chez les autres hommes. La jeune blondinette secoua furieusement la tête ; non, ce n'était pas le bon moment de penser à cela. Pas maintenant. En se disant cela, elle réalisa qu'elle était en plein milieu des égouts, les pieds dans une eau sale. Thunder réprima une moue de dégoût.

Décidée à quitter ces lieux, elle se mit à parcourir l'endroit pour trouver une sortie. Luttant désespérément contre les eaux boueuses, un léger murmure lui parvenait de loin. Elle réalisa que ces égouts n'étaient pas aussi déserts qu'elle aurait pensé. Sortant sa baguette, elle se blottit contre la parois la plus proche, prête à attaquer en cas de menace.

Elle avait sorti sa tenue exprès pour les situations susceptibles de dégénérer. Et elle n’avait pas eu tort. Débardeur noir, jean noir et bottes toutes aussi noires. Tout pour se fondre dans la masse, sauf ses cheveux roux, et pour être libre de ses mouvements. Elle sentait que quelque chose ne se passerait pas bien. Elle avait eu le tuyau d’une source presque oubliée. Celle-ci était réapparue et avait laissé un simple message. Elle l’avait communiqué à Vera, sa rédactrice en chef. Résultat, elle était à l’entrée des bouches d’égout. Le tueur en série qui sévissait depuis quelques temps se trouvait ici. Marine faisait confiance. Elle ne s’imaginait pas que cette source puisse être néfaste ou bien un membre de l’Organisation Secrète. Elle s’en fichait, elle était sur le point de tomber sur le tueur en série. Son instinct journalistique était plus fort que l’instinct de survie. C’est pour cela qu’Andrew, son fiancé, n’était au courant de rien. S’il avait su ce qu’elle comptait faire, il l’aurait enfermé chez elle. Elle sentait sa baguette contre sa hanche, cela suffisait à la rassurer. En plus, elle n’avait pas uniquement besoin de magie pour se défendre.

Sous son regard se trouvait la plaque d’égout au symbole des reliques de la Mort. Ce dessin avait un goût amer pour Marine. C’était maintenant celui de l’Organisation Secrète. Ils avaient en leur possession les reliques mais plus pour longtemps. Partout, dans chaque pays, dans chaque école touchés par ce groupuscule, on se rebellait. Son regard passa en revue les horizons. Personne. Elle sortit sa baguette et prononça dans un murmure la formule. « Cloaca Maxima » Et la magie opéra. En quelques secondes, elle était transportée dans un nuage nauséabond digne des égouts. Elle était bien contente de ne pas fréquenter cet endroit. Sur sa droite, elle put percevoir des mouvements. Peut-être était-ce le tueur en série ? Elle n’allait pas attendre Vera si elle avait une chance de l’arrêter. Ce serait fou de laisser passer cette chance. Toujours baguette en main, Marine s’avança doucement dans les eaux boueuses. Hum… elle allait rapporter une bonne odeur chez elle après cette visite. Sa vieille voisine encore rouspéter qu’il y avait des mauvaises odeurs dans l’immeuble. Jamais elle ne se douterait que sa journaliste de voisine revenait d’une visite parmi les déchets et les excréments de tout Londres. Avec un petit sourire amusé, elle plongea à nouveau son pied dans l’eau.

Sans même s’en rendre compte, elle brandit sa baguette. La faible lueur de son lumos révéla l’ombre d’une silhouette. Son pouls s’accéléra. Et si c’était le tueur ? « Qui êtes-vous ? »

La bataille avait fait rage mais au fond de toi, tu le sentais, il y avait le scoop du siècle caché là, quelque part. Ton sixième sens te le hurlait. Tu avais envoyé ton patronus hurler à Werner de te rejoindre dans les égouts de Londres, on murmurait dans les rues que le serial killer qui avait terrifié la ville durant des mois. C’est d’ailleurs toute la Gazette que tu avais recruté ce jour-là.
Tu n’avais pas perdu une seconde pour te rendre sur les lieux de la prétendue cachette du monstre, soudain, un sectumsempra déchira le silence. Juste à temps, tu laissas un protego maxima sur Marine, l’une de tes journalistes, avant de lancer un petrificus totalus en direction de la voix, sans grande conviction quant à ce que ton sort atteigne sa cible. Il était là, et la Gazette également.

« Tout va bien ? » lança-tu aux deux jeunes femmes qui se tenaient désormais à côté de toi.

La silhouette n'avait pas bougé ou alors, si peut-être, mais elle n'avait pas pu s'en rendre compte car derrière elle, tonna un sortilège. Elle ne se faisait aucune allusion. Le sectumsempra n'était pas lancé en direction d'un rat qui se promenait par hasard. Non, elles étaient la cible. Finalement, le serial killer n'était pas la personne face à elle, qui se cachait, mais plutôt celle derrière elle qui l'attaquait. A peine avait-elle entendu le sort qu'un second fut prononcé. Protego Maxima. Elle se retourna pour voir le visage de Vera. Par Merlin. Elle n'avait jamais été aussi heureuse de la voir. « Tout va bien ? » « Je crois, oui. » Cependant, elle n’avait pas le temps de se sentir soulagée. Sa rédactrice en chef avait lancé un petrificus sans grand succès. Marine leva sa baguette en direction de l’homme. Il était crade. Sérieusement. « Soyez réaliste, un contre trois, vous êtes perdus. Baissez votre baguette. »

Une lueur éblouit Thunder ; c'est le moment. Quand elle s'apprêta à attaquer, un sort d'une destination inconnue les attaqua. Enfin, s'apprêta à attaquer l'autre femme que venait d'apercevoir Thunder dans la pénombre. Mais un autre individu fut encore plus rapide qu'elle ; une autre femme. Un sort de pétrification avait suffit pour immobiliser l'ennemi. La libraire sortit de sa cachette et hocha la tête à la demande de la femme aux longs cheveux noirs.

L'ennemi caché ? Fait comme un rat dès à présent. Aux côtés de la rouquine, elles étaient plus fortes. Comme ces trois espionnes de ce dessin animé moldu qu'elle regardait enfant. Un lumos était incaznté par Thunder pour découvrir le visage de l'agresseur. Une pâleur apparut sur son visage ; son cauchemar lui faisait face.

Spoiler:

Comment réagissez-vous, vous, lorsqu'un hippogriffe (même en fumée) débarque chez vous et vous hurle à la gueule de venir le rejoindre dans les égouts de Londres ?
Exactement comme Niels Werner : un long soupir, sa baguette, ses cigarettes et un revolver emprunté au QG de la Mafia. Il fallait vraiment qu'il fasse tout, dans cette putain de ville. Une chance qu'il était là, sérieusement. Au pas de course, mêlant transplanage et course à pied, le mafioso avait emprunté le chemin des égouts, qu'il connaissait par cœur. Après tout, le marché noir avait ses pénates là et il en était un grand habitué. « Cloaca Maxima. » Il n'était pas un sportif, il détestait courir, mais il fallait bien que son entraînement de mafioso serve une fois de temps en temps. Au loin, une lueur éclairait un groupe de personnes. Il ralentit le pas et arriva derrière Vera et Marine. Il y avait aussi une autre jeune fille.

Et le visage d'un homme crasseux. Dégoûtant. Qui pointait sa baguette sur eux.
Le journaliste sortit ses cigarettes et en alluma une, avant de dire à voix basse, les yeux fixés sur le tueur en série :

« Vous allez vraiment prendre le temps de déconner avec vos baguettes, les filles ? »

Et rapidement, il sortit son revolver, l'arme la plus moldue trouvable au O'Maley et visa l'épaule de l'homme, celle qui tenait sa baguette. Tuer avec une arme à feu était rapide, mais il préférait encore le déstabiliser pour qu'ensuite une des trois beautés le tue. Le torture. Ou autre joyeuseté.
Il tira. Deux fois.
Il savait viser. En espérant que l'autre ne savait pas trop esquiver.

Ça n'était pas sans peine que je couru à travers les ruelles pour rejoindre Vera dans les égouts de Londres. Ça n'était d'ailleurs pas avec une grande joie que j'obtempérai. Je n’allais très certainement pas désobéir à la patronne, et participer à cette tâche me rendrait fière si je pouvais me montrer utile. Mais aller patauger dans ce liquide puant sans même savoir si mes proches étaient en vie n’était pas vraiment ce à quoi j’aimais m’adonner pour m’occuper.

Des cris, puis des bruits de tirs m’amenèrent à l’endroit désiré. Je sortis ma baguette et avançai doucement dans la pénombre, jusqu’à entrevoir Vera, accompagnée de Marine, Niels, et d’une jeune femme que je ne connaissais pas. Niels avait le bras tendu au bout duquel était logée une arme, probablement celle que j’avais entendue. En face de lui, un homme. Et je le supposai vivement, celui que nous cherchions. Je le surpris à vaciller puis se redresser et tenter de rester de marbre, de montrer que tout allait bien de son côté. Alors je m’avançai discrètement derrière mes compères, baguette brandie devant moi.

« Vous acceptez une baguette de plus, ou le flingue est suffisant ? »

Macha (HRP : identité officieuse d'Avdotia Tokarieva, sous polynectar) Elle était dans le QG de la Mafia, et jouait avec une de ses mèches blondes tout en lisant un rapport qu'elle était censée déposer dans le bureau du Parrain dans moins d'une heure. Pieds sur la chaise voisine, assise à la table de la cuisine, elle avait une tasse de café qui refroidissait à portée de sa main. Et puis un hurlement la fit bondir sur ses pieds, suivi de la silhouette de Mockingbird. Le tueur avait été localisé, apparemment. Elle ne tarda pas à transplaner à sa suite après qu'il lui avait annoncé « ÉGOUTS, SERIAL KILLER, BOUGE-TOI ! ». Pas de "Bonjour, comme tu es radieuse aujourd'hui, j'aurais presque envie de te baiser de nouveau". Rien de tout ça. Plutôt un ordre de venir l'aider à sauver le monde. Bah, le rapport attendrait. Qu'avait-elle fait avant d'arriver devant les égouts dégoûtants ? Simple comme bonjour, elle était passée dans la salle d'armes, et au lieu de prendre une baguette plus puissante, elle avait simplement sorti un fusil à pompe d'une armoire. Le marché noir, le trafic d'armes Moldues dans le monde Sorcier, … tout ça c'était sans doute puni… Mais bon. il s'agissait de dégommer un tueur en série, alors pourquoi se priver ?

« Cloaca Maxima. » Toujours sous l'apparence de Macha, la tueuse à gages dépêchée par la Mafia de l'Est à Londres, elle entra dans la partie cachée des Égouts. Elle entendit la douce voix de Werner porter alors qu'elle arrivait par un côté opposé. Et elle manqua de se faire tirer dessus. En position à couvert, elle chargea le fusil à pompe moldu et s'appuya contre la paroi humide et recouverte de champignons mousseux. Elle n'était pas totalement face au tueur, mais elle n'était pas non plus à côté de Werner et du reste des filles. Elle était dans une galerie voisine, en fait. Elle ne put résister à tirer un bon coup dans le tueur en série, histoire de tester l'efficacité de son fusil Moldu. Elle visa, et tira une seule fois, puis rechargea son arme, et dit d'une voix calme et posée : « Deux arrrmes à feu et quelques baguettes ferrront sans doute l'affairrre. » L'accent russe à couper au couteau de Macha était différent de sa voix habituelle, fort heureusement. Elle attendait maintenant, et tenait en joue le tueur en série, qui n'avait plus vraiment de lieu où aller.

C'était quand même pas croyable que putain de bordel de merde Werner soit encore à la poursuite d'un de ses contrats et qu'en plus, il y ait d'autres gens qui semblaient vouloir la même tête qu'elle. On pouvait pas lui foutre la paix deux minutes ? C'était quand même pas compliquer de respecter le boulot des autres, les chasseurs de primes d'un côté, les autres de l'autre et ça faisait pas chier le monde. D'autant plus quand parmi les autres, il y avait Werner dans les parages, chose qui avait le don d'agacer -faible mot- Zéphyr, elle qui avait les nerfs particulièrement à fleurs de peau ces temps-ci. D'autant plus que le contrat était sur la tête d'un de ses anciens hommes, un fidèle à X, un bâtard à tuer de sang-froid.

L'avantage, c'était que ces gens avaient fait le plus gros du travail en débusquant sa proie, au moins n'avait-elle pas à trop traîner dans les eaux boueuses et manquer de salir ses cheveux attachés dans un chignon bien serré. Elle était dans le dos du type, devant elle d'autres gens, dont Werner. « Tu manques vrrraiment de classe, Werrrner », railla-t-elle alors qu'une autre mafieuse venait de tirer à son tour. Et pourtant, Zéphyr n'avait pas sa baguette en main. Le bruit de la lame chuinta et c'est un long poignard à la lame bien tranchante qu'elle tenait en main. « La gloirrre pourrr vous, le fric pourrr moi. Deal ? »

Il ne pouvait tout de même décemment pas parler de son deuxième job. Ou premier. Ou troisième. Ou peu importe, il ne pouvait décemment pas en parler devant Vera, mais il ne pouvait pas non plus laisser tout le fric possible à faire sur cette mort. Le mafioso ne regarda pas sa patronne, réfléchissant à sa réponse en tirant sur sa cigarette. Elle avait une lame, lui un revolver, Macha un fusil à pompes, et les quatre autres jeunes femmes des baguettes. Le tueur était bel et bien fait, ce n'était même pas à discuter. Mais là, il y avait un conflit tout aussi important sur la table. Werner avança de quelques pas, pointant le revolver vers le front du tueur en série, restant tout de même à une distance sécuritaire. Sa main gauche tenait sa baguette, ambidextre de circonstance. Prêt à tout.

La cigarette au coin des lèvres, il répliqua à la tueuse à gages, d'une voix traînante, un sourire accompagnant son commentaire :

« J'aurais voté le contraire, chérie. Histoire de finir de blanchir ton petit dossier au Ministère, vois-tu. »

Un regard à Macha, pour lui signifier d'agir. Soit elle descendait maintenant ce connard, soit il allait le faire lui-même. À la limite une des quatre beautés. Mais pas Shâd.

Macha (HRP : identité officieuse d'Avdotia Tokarieva, sous polynectar) Shâd, ici ? Eh bien, c'était sympathique tout ça. Étant sur le côté, Macha voyait parfaitement Zéphyr Shâd, dans le dos du serial killer. Elle avait étouffé un juron en la voyant apparaître alors même qu'elle tirait. Elle n'était pas sûre que ça serait bien passé qu'elle tue Shâd sans le vouloir. « La gloirrre pourrr vous, le fric pourrr moi. Deal ? » Macha se mit à rire, définitivement amusée par cette situation complètement anarchique. D'un côté, les honnêtes gens, essentiellement des femmes, armées de leur seule baguette (tiens, il y avait Vera et Marine … Non, il fallait qu'elle se concentre). De l'autre, trois figures de l'illégalité et du monde souterrain : Shâd (son ancienne patronne de l'Organisation Secrète… Macha espérait à l'instant que Zéphyr ne reconnaîtrait pas en elle une ancienne masquée, sinon, ça allait être difficile à négocier), Mockingbird (sous son vrai visage), et elle-même. « J'aurais voté le contraire, chérie. Histoire de finir de blanchir ton petit dossier au Ministère, vois-tu. » Le regard de Niels croisa celui de Macha qui hocha la tête brièvement, avant de reprendre :

« J'suis de l'avis de Werrrnerrr. Écarrrte-toi, veux-tu ? » Elle chargea de nouveau son fusil, s'appuya au mur pour rester stable… Et tira. Deux coups. Manque de pot, il y eut un problème colossal. La première balle, tirée en biais, frappa la jambe de l'individu. Mais l'autre… L'autre ne fit que le frôler sans le toucher, ricocha contre un mur et vint toucher l'épaule de Werner. Il avait bougé. Il avait bougé, putain. Elle allait le buter. Elle tenait toujours en joue le tueur en série, mais s'enquit quand même de l'état de Werner. « Ça fait mal, je suppose ? » Certes, elle le faisait d'une façon… particulièrement délicate, on va dire.

Les choses s'étaient enchaînées avec l'arrivée de Werner, de Salyna, une jeune femme blonde que Werner semblait connaître mais qui ne disait strictement rien à Vera, puis Zéphyr.
Elle savait que Zéphyr n'était pas nette et trempait dans des affaires douteuses, néanmoins elle avait été son amie durant de nombreuses années. Seulement, elle n'appréciait pas le comportement de cette même amie ce jour-là. Tandis qu'elle était sur le point de répondre, la blonde lança deux balles à l'homme toujours par terre, seulement la seconde balle frappa Werner à l'épaule. Vera était agacée.

« Vous n'en avait pas assez de jouer à prrésent ? Zéphyr, je suis sincèrrement désolée mais je ne te laisserrais pas le plaisir de tuer cet homme, ni d'empocher un quelconque pactole. », Vera se retourna ensuite vers la blonde « je ne sais pas qui vous êtes, mais si vous offrrez encore une fois à Werner l'occasion de ne rien foutrre au boulot, nous risquons d'avoir de sérieux prroblèmes vous et moi. » Pour terminer sa tirade, la rédactrice en chef de la Gazette du sorcier se retourna vers leur cible toujours tenu en joue par la blonde. Son regard se durcit tandis qu'elle l'observait, ce monstre. Mais d'une voix sèche, coupante comme la lame d'une guillotine elle lança le sort qui permettrait du moins à Werner de reprendre ses moyens « Petrificus Totalus. » L'homme était désormais totalement immobilisé, ils pourraient en faire ce qu'ils voulaient. « Il vaut mieux agirr au lieu de se disputer, les besognes sont faites beaucoup plus rapidement. Je vous laisse le plaisir de le tuer, tous, sauf toi Zéphyr, nous ne sommes pas ici pour de la gloire ou de l'argent.»

Werner laissa échapper un cri, mêlé de douleur et de surprise. Instinctivement, il porta sa main gauche à son épaule. Merde. Il avait été tiré. Il n'entendit même pas le commentaire de Vera disant à Macha qu'elle lui donnait une occasion de plus de ne pas bosser, sans doute parce qu'elle ne savait pas qu'actuellement il était en train de bosser mh, occupé à tâter la blessure. La balle avait dû se fissurer en frappant le mur avant lui, puisque sous ses doigts, il sentait plusieurs morceaux de la balle sous sa chair. Merde. Ça n'allait pas être plaisant à retirer, cette saloperie. Le mafioso essuya ses doigts pleins de sang sur son jeans et changea son arme à feu de main, rangeant sa baguette. Bon. S'il en avait besoin, il utiliserait son bras, mais pour le moment, valait mieux oublier ça.

Une réponse courte pour Macha, qui venait de s'enquérir de son état :

« La prochaine fois, prends seulement ta baguette, si t'es pas foutue de viser. »

Un autre pas vers le tueur en série, ses prunelles dans celles de Zéphyr. Il n'avait pas de contrat sur la tête du serial killer, la Mafia restaient hors de toutes ces conneries, mais elle avait parlé de fric. Même si elle le tuait, techniquement, ils ne perdaient rien. Mais il voulait qu'ils gagnent plus, tout simplement. Cette fois, son arme était levée sur la tueuse à gages.

« Va jouer ailleurs, Shâd. Y'a rien pour toi ici. Les filles, tuez-moi ce bâtard. »

Macha (HRP : identité officieuse d'Avdotia Tokarieva, sous polynectar) Rire moqueur à la réponse furieuse de Werner blessé. Allons bon, il parlait de viser ? Mais il avait vu comment il tirait comme un manche ? Elle se hasarda à jeter un coup d'œil à Vera, qui l'incendiait de façon totalement dingue. Allo, Adamovitch, qui a un fusil à pompe dans les mains et pourrait t'en coller une entre les deux yeux ? « je ne sais pas qui vous êtes, mais si vous offrrez encore une fois à Werner l'occasion de ne rien foutrre au boulot, nous risquons d'avoir de sérieux prroblèmes vous et moi. » Oh, Vera. Vraiment, des fois, si t'existais pas, faudrait t'inventer. Macha eut l'air de s'en foutre comme d'une guigne et revint au tueur en série qu'elle tenait toujours en joue. Toi, mon mignon, non seulement tu vas crever, mais tu vas avoir mal. Voilà qu'il était désormais immobilisé par un sort lancé par la Rédactrice-en-Chef de la Gazette. Une chance, vraiment, qu'Avdotia ne soit pas là sous sa véritable apparence, elle aurait pu avoir des ennuis. « T'as entendu la dame, Shâd ? Touche pas à ce merrrdeux ou tu le rrregrrreterrras. » Sourire en coin sur ce visage de poupon blond. Des fois, elle se foutait de la gueule du monde. En espérant sincèrement que Shâd ne la reconnaîtrait pas, sinon elle n'était pas sûre de passer la nuit. « Va jouer ailleurs, Shâd. Y'a rien pour toi ici. Les filles, tuez-moi ce bâtard. »

Werner, Werner, Werner. Un jour, il faudra qu'on t'apprenne à te tenir en public. C'est ce qu'elle pensa franchement fort, mais n'osa pas dire à haute voix. Un nouveau coup d'œil dans la direction de son partenaire de coups foireux. Si une personne étrangère observait la scène, elle aurait pu penser à "Niels Werner et son harem". Bonne blague, hein ? Elle se concentra de nouveau.

« Range-toi, Werrrnerrr. J'ai pas envie de t'amocher encorrre plus. J'aurrrais des ennuis avec ta copine brrrune. » Macha actionna de nouveau la pompe de l'arme, un sourire joyeux sur ses lèvres. Elle avait prévenu. Tant pis pour la mort noble par la magie, cet enfoiré allait se prendre une balle bien logée. En plus il était à terre… Tsk tsk tsk. Bah. Pas grave. Il l'aurait mérité. Le son brutal déchira l'air frais. La première balle se logea entre les deux yeux du tueur en série qu'ils avaient retrouvé dans ces charmants égouts. Le corps ne bougeait plus, le sang coulait généreusement du front du monstre. Un claquement retentit de nouveau et la seconde balle frappa en plein cœur. S'entraîner dans la cave du O'Maley's Hostel avait du bon, vraiment. Et descendre un connard pareil faisait du bien. Le corps tressauta sous le regard glacé de Macha. Elle ne perdit plus tellement de temps. Si Shâd la reconnaissait, elle allait passer un sale quart, surtout que la présence de Werner n'arrangerait sans doute rien. « Je crrrois que notrrre ami est morrrt. Mais vérrrifiez quand même. » Et elle se retira en silence, quittant la scène et s'enfonçant dans les ténèbres des égouts, laissant derrière elle six douilles et une odeur de café froid. Rester plus longtemps dans les parages n'aurait pas été prudent. Elle regagna au plus vite le O'Maley's Hostel, consciente que les rencontres qu'elle avait faites pourraient être problématiques pour l'avenir… Au moins, elle avait le sentiment d'avoir fait quelque chose de bien de sa journée.
Pour une fois.

Spoiler:

Tirer sur un tueur en série était une chose mais tirer sur les autres, même accidentellement, ça en était une autre. Surtout, merde, on ne tirait pas dans des égouts. L'espace était petit. On pouvait rapidement recevoir une balle, comme Niels. Merlin ! Qu’est-ce qu’ils avaient dans la tête ? Et depuis quand est-ce que l’on se promenait avec une arme à feu moldue ? La traque de l’assassin tournait au vinaigre. Le gars avait à peine bronché. Après toutes les balles qu’il venait de recevoir, c’était incroyable. Même Niels avait poussé un cri. Elle se retourna pour constater l’état de son collègue. Une blessure pare-balle à l’épaule qui suintait le sang. Génial. Un nouveau coup de feu la fit se retourner brutalement. Le gars crasseux avait balle fichée entre les deux yeux. « Arrê… » Un deuxième coup. Ce devenait complètement gore. Ils n’étaient pas obligé de le cribler de balle comme une cible en bois ! Ils auraient pu l’arrêter et… Elle n’en savait rien. En tout cas, elle garderait à jamais le regard de l’assassin avec un trou au milieu. Elle avait besoin de respirer. « Je vais prendre l’air. »