Elle est incroyable, j’ai jamais pris autant de plaisir au lit qu’avec elle… Raah dommage que ce ne soit que pour une nuit… Elle est tellement, hmmm… Peut-être qu’elle acceptera qu’on remette ça, là maintenant ? Je vais tenter de la surprendre…

C’était peut-être une impression. Mais il me semblait réellement qu’il s’était mis à me parler. Enfin, non. Il s’était mis à penser à voix haute de ses intentions, comme si j’étais encore en train de dormir. Comme s’il se trouvait à plusieurs mètres de moi. Mais non, son visage était à quelques centimètres du mien, et… Boah, il avait très mauvaise haleine en plus. Et il parlait. C’était pour évident, je faisais semblant de dormir depuis l’instant où lui avait ouvert ses yeux. Mais je ne pouvais supporter la situation. Je sentais une de ses mains se balader sur mon corps… Ça ne pouvait continuer ainsi. Je me levai de mon lit sans lui laisser le temps de dire ouf. Je me contentai de lui balancer à la figure son pantalon et sa chemise. Il fallait qu’il comprenne qu’ici, c’était moi qui commandait. On ne restait pas chez moi pour passer la nuit tranquillement puis prendre le petit déjeuner comme un petit couple. Non. Généralement, les hommes devraient s’arranger pour partir avant même que je n’ouvre un de mes yeux. Je lui fit un signe de tête pour lui faire comprendre qu’il avait plutôt intérêt à se barrer de mon appartement rapidement.

Ce qui suivit dans la journée, me fit comprendre ce que cet homme m’avait dit le matin même. Mais pour ce faire, je dû me rendre à la Taverne Rouge. Ce n’est pas parce que l’on était en guerre que je pouvais me permettre de ne plus aller travailler. Au contraire, c’était la seule chose qui me raccrochait à ce monde. J’aimais mon travail plus que tout, même si les clients étaient des abrutis finis la plupart du temps. Mais ce jour là c’était assez particulier. Je crois que j’aurais préféré rester dormir chez moi, plutôt que d’avoir à supporter cette migraine. C’est… atroce. J’ai mis du temps à comprendre mais maintenant je sais tout ce qu’il s’est passé.

Après avoir pris une bonne douche afin de me laver de tout ce qui avait bien pu se passer cette nuit là, je partis au travail. Au passage, je trouvai un billet sur le pas de ma porte. Quel enfoiré ! Encore un homme qui ne supporte pas de se faire virer au petit matin et qui ne trouve rien de mieux à faire que de me faire passer pour une prostituée. Je brûlai ce billet, même si c’était la crise, je ne voulais pas garder de l’argent que je n’aurais pas dû avoir. Je croisai mon voisin. Mais ce qui était étrange, c’est qu’à aucun moment, il ne m’avait vraiment parlé. C’est vrai, il s’était contenté de me sourire sans prendre la peine d’ouvrir la bouche. Pourtant… Encore une fois elle a amené un homme chez elle… Je veux bien admettre que ce soit la crise, mais cette femme me dégoûte… Comment ? Je me retournai et pointais ma baguette sur cet homme.

« Vous pouvez répéter ce que vous venez de dire ?! »

L’homme me regarda avec de grands yeux, comme s’il n’avait pas voulu que j’entende ce qu’il avait dit. Enfin, c’était normal. Il monta les escaliers plus rapidement et manqua presque de s’étaler par terre. C’était… Vraiment étrange comme situation.

J’étais enfin arrivée à la Taverne rouge. Dans la rue, à plusieurs reprises j’entendis des voix. Les gens avaient pourtant l’air calmes. Plus personne n’avait la joie de vivre d’antan. Plus personne ne discutait avec ses collègues en se rendant au travail. Pourtant, j’entendais plein de paroles. J’avais entendu des personnes dire que l’Organisation allait encore frapper. Mais j’étais incapable de savoir d’où ça provenait. J’entendais aussi des personnes se plaindre que leur bierraubeurre n’était pas fraîche. Ou même encore d’autres personnes qui souhaitaient faire un casse à Gringotts. Les pauvres, c’était peine perdue. Mais toutes ces choses, je semblais être la seule à les entendre… Enfin, voilà mon premier client de la journée qui arrivait. Il me regarda. Puis vint s’assoir au comptoir. Ça fait plaisir en ces temps de voir des femmes aussi belle… Je ne sais pas pourquoi mais je laissai échapper un merci accompagné d’un sourire. Je préférais amplement que l’on me dise que j’étais belle plutôt qu’on souhaitait me baiser. L’homme me regarda, interloqué. Pourquoi me dit-elle merci ? Je n’ai encore rien dit…

« Vous ne venez pas de me complimenter ? demandais-je »

L’homme me regarda vraiment comme si je lui faisais peur, comme si j’étais folle. Il commanda un Whisky Pur Feu. Elle est étrange cette femme. Je… Je n’ai encore rien dit… C’est comme si elle lisait dans mes pensées ! Et là, je compris ce qu’il se passait autour de moi. Enfin, je compris que j’arrivais à lire dans les pensées d’autrui. Je compris que tout ce que j’avais entendu depuis le début de la journée c’étaient les pensées des gens. C’est pour cela que la femme au fond du café n’arrêtait pas de dire que l’homme avec qui je parlais était vraiment séduisant. C’est pour ça aussi que les deux hommes qui venaient de sortir venaient se plaindre quant au prix du restaurant. C’est pour que l’homme en face de moi n’arrêtait pas de dire que j’étais étrange. Par je ne sais quel miracle, j’étais comme une télépathe. Et je compris que ce don, même si bon nombre de fois j’avais rêvé de l’avoir, ce n’était pas une mince affaire. J’avais mal à la tête car toutes les personnes se trouvant à moins de cinq mètres de ma personne se retrouvaient à partager leurs pensées. J’en avais mal au crâne… Et surtout, certaines choses, je n’avais vraiment pas voulu les entendre.

J’ignore encore aujourd’hui comment ce jour là j’avais réussi à être télépathe, mais aujourd’hui je suis bien contente de constater que je suis toujours normale. J’ignore à présent ce que mon entourage pense de moi mais j’arrive à m’en faire une petite idée. Je fais plus attention à ce que je fais, et je fais un peu plus attention aux attitudes des gens. Mais pitié, Merlin, plus jamais ne me refaites ce coup là.