| "I think that God in creating Man somewhat overestimated his ability" ◘ JULES&HUNTER ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together. |
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| Posté Dim 29 Avr - 16:36. | |
Dernière édition par Hunter C. McCornic le Mar 1 Mai - 15:20, édité 1 fois |
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| Posté Dim 29 Avr - 16:56. | | |
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| Posté Dim 6 Mai - 12:05. | | Ca crève en toi, mais le dire serait presque blasphémer. On ne parle pas de sa propre mort à un enterrement. On ne parle pas de toutes les cellules qui s’essoufflent en nous, alors que le cadavre d’une personne est étendu dans un cercueil. On ne parle pas de soi, on se contente de parler du défunt. Et dans le fond, ce moment où l’égocentrisme disparaît quelque peu, au profit de l’empathie, n’est que bénéfique pour notre esprit. Seulement, toi, Jules, tu n’as jamais vu les morts comme les autres personnes. Fascination passablement macabre, tu te consoles à retrouver leurs fantômes, leurs esprits, l’ombres spirituelles après leurs trépas. Tu te consoles à retrouver un peu de Sarah en eux. Tu te consoles à les imaginer en face toi, un sourire apaisé sur leur visage. Tu te consoles à te rapprocher d’elle, de cet entre-deux illusoire que tu t’obliges à créer, à inventer. Que tu t’obliges à subir, pour ne jamais avoir à dire « adieu » à celle que tu aimes au point que ton cœur en explose chaque jour. Sarah est ce soutien douloureux qui te permet d’avancer dans la vie. De ne pas perdre pied. De ne pas tomber dans une forme de dépression qui ne te correspond pas. Sarah est ton appui mais, à peine perdu, tu t’effondres. Reculer pour mieux sauter. Toi, tu recules….tellement, que la chute sera passablement douloureuse. Irrévocablement cruelle. Presque mortelle.
Tu déposes sur tes épaules la douce robe noire que tu destines aux enterrements. Marqué sur le journal, un fameux Zachiary, il ne t’a pas fallu plus amples informations pour te décider à y aller. Hâtivement préparée, encore ton visage éméché de tes souvenirs, de tes réveils, ton cœur écrasé par les mains de Sarah chaleureuses et fragiles autour de lui. Ton visage encore éméché de tes réveils poignants, où ta main cherche ta jumelle, ta sœur, ton toi. Ton visage encore éméché, de tes réveils qui détruisent toujours un peu plus la longue cicatrice qui parcourt ton être. Tu te consumes Jules. Tu te consumes et personne n’arrête la terrible ascension qui mènera à ton brasier. Personne sauf peut-être Sarah. Cette même Sarah qui allume les braises.
Tu écoutes les paroles. Tu restes silencieuse. Discrète au fond, la pluie battant contre ton corps trop nu, trop peu couvert, tu attends de découvrir le visage du défunt, qu’il vienne à toi. Qu’il vienne à Sarah. Qu’il vienne à vous. Qu’il imagine ce monde où les gens se soutiennent, se prennent la main, s’aiment. Ce monde qui est refusé à ta tendre Sarah, elle pourtant si enclin à y mener les gens que tu vois aux enterrements. Elle pourtant si douce, leur prenant tendrement la main…en les rassurant sur le futur, sur l’avenir. Leur expliquant que ce n’est que le début d’un incroyable voyage, d’une délicate escapade, d’une reposante vie. Leur expliquant que le bonheur ne s’en va jamais de notre âme. Au contraire, une fois le corps apaisé des maux de la vie, nos voluptueux 21 grammes se gorgent d’un apaisement façonné dans nos souvenirs, dans notre joie, dans notre amour. Dans l’explosion de nos sentiments. C’est alors, que tu la vois. Muette ombre, tranquillement posée près du cercueil, ses beaux cheveux blonds contre ses épaules dénudées. Cette candeur sur le visage, elle attrape la main de cet homme âgé, paisible, reposé. Ils se contemplent, esprits liés par leur mort. Patriarche pour cette fille morte trop jeune, il passe une main dans la chevelure de ta Sarah, comme pour l’amener au paisible murmure des morts. Mais, aussi touchant que soit le geste, elle tourne la tête vers toi, te désignant d’un mouvement. Tu laisses un sourire sur tes lèvres, sentant le regard des deux esprits sur toi. Il te rend l’étirement enfantin de tes lèvres, son visage strié de rides élégantes, témoignant de son passé, de cette vie où son cœur battait à tout rompre. Sarah elle te contemple, une profonde tristesse logée à la commissure de ses lèvres, à la perle de ses yeux. Finalement, ils se retrouvent de nouveau, dans leur univers impénétrable, s’échangeant des mots invisibles à l’ouïe et à la vue. Des mots qui se passent de lettres. Des mots qui se passent du commun des mortels. Et alors, que tu sens que l’homme au bel âge s’éloigne définitivement cet entre-deux où Sarah est astreinte, une main brute se pose sur ton épaule…
« Mademoiselle…je ne sais pas si vous connaissez tous les morts de Londres, mais voilà déjà la quatrième fois que je vous vois…alors ne me faîtes pas… » Tu supprimes tes illusions, ta tendre Sarah, l’homme, et tu t’éloignes en courant, t’enfonçant dans le cimetière. Inutile de dire combien tu te sens honteuse. Combien tu te sens malheureuse aussi. Tu n’as même pu pousser le fantasme jusqu’à sentir les mains de Sarah près des tiennes, votre union à son paroxysme. Rien…juste l’effacement de tes imaginaires adieux. Et la brisure qui s’engouffre en toi est profonde. Tu ne peux retenir l’increvable gouffre que tu sens en toi. Alors que tes pensées s’entrechoquent, faiblesse de ton esprit façonné sur des névroses et la maladie, tu ne remarques pas l’homme en face toi…et votre rencontre fût-elle violente, elle te ramena à cette réalité que tu fuis.
Tu tombes sur le sol, tes mollets raclant le sable boueux, les particules frottant contre ta peau douloureusement. Ce moment où tes yeux se sont fermés violemment, te bloquant l’accès vers la réalité, l’endomorphine luttant contre cette future souffrance. Ce moment où tu te souviens que tu es tombée plus d’une fois, mais surtout que tu aurais voulu ne jamais te réveiller ce jour-là. Tu aurais voulu tomber dans le même sommeil mais rien n’y a fait. Tu es restée bien vivante, laissant Sarah parmi les morts.
« Vous allez bien ? C'est pas un temps pour courir ... » Tu ouvres les yeux, t’arrachant du sol. Tu contemples tes mains, pleines de boues. Tes genoux sont un peu écorchés, tes mollets bien plus. Ta robe est fichue, ton visage est rempli d’eau. Tu n’as plus le visage d’une femme ou d’une enfant. Tu as le visage désespéré, le bonheur échappé de tes traits. Ignorant la personne en face de toi, tu attrapes les pans de ta robe entre tes doigts longilignes et l’oraison funèbre de cette journée, se termine facilement en réalisant combien tu as réussi à émécher tout ce qui t’entoure. Les adieux illusoires, la course folle, ta dignité et même ta robe.
« Elle ne sera pas contente, à ça non. C’est ça…je bargoune, je bargoune (cela veut dire, "je parle" dans le langage de Jules xD), puis je me retrouve pas dans la bonne situation. Et là, je cours, je cours et je tombe pas sur le bon truc. Ma robe est fichue, mais elle sera surement pas joyeuse. Comment je vais me payer la robe ? Je suis un peu perdue. Je suis un peu bête. Je crois que je suis définitivement tout comme les autres. Pas normalement fichue. » Langage digne de ta maladie, de ton autisme, tu supprimes l’homme en face de toi, te plongeant dans ton monde, brisant les barrières du correct, détruisant les conventions. Tu continues de fixer ta robe, un peu gênée par cette situation déplorable.
« Vous ... Vous allez tomber malade, vous courez où comme ça ? ... Pardon, c'est ... Laissez-tomber. » Tu sors enfin de ta torpeur, dès l’instant où il prononce ces paroles et qu’il te ramène sous un arbre, désireux de te protéger de la pluie. Et la réalité te frappe, violente et cruelle. Ses mains calleuses sur toi…tu te rappelles de lui. Un léger frisson qui parcourt ton échine. Tu te souviens parfaitement la brutalité de ses paroles, de ce désir sous-jacent qui bloque ton être. Tu hais ces hommes qui essayent d’accrocher tes hanches, cette sexualité puissante dans leurs muscles. Tu les hais. Pourtant lui, ne faisait pas encore parti de cette classe. Simplement, la rudesse qu’il dégage, te ramène à celle des autres. Mais, en contraste avec cette image sans doute surfaite de lui, tu vois ses larmes. Cette faiblesse, cette douleur. Et tu en oublies tes réticences.
« Vous allez bien ? » Tu le contemples, tes yeux verts brûlants de cette tendresse qui s’inscrit sur tes traits. Tu le contemples, oubliant presque ta plaie qui suinte en toi, le souvenir de Sarah trop vif et puissant.
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Réponse rapidepour répondre plus vite que le vent, t'as vu !
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