• Il terminait sa troisième clope de la journée, ne pensant finalement à rien, rien du tout, même pas à Thunder ou à sa soeur. Il était aillleurs, non il ne s'était pas drogué, il arrivait juste, pour une fois à se vider la tête, à se vider l'esprit, le corps de sa rage immense. Il était calme, assit sur son lit, proche de la fenêtre pour éviter que l'odeur de cigarette ne se propage dans son appartement. Il pensait à rien, les yeux perdus dans un vide infini, sa souffrance était ailleurs, comme ses pensées, où? Il s'en fichait éperdument. Il ne travaillait pas aujourd'hui, il comptait profiter de sa journée, comme il ne le faisait que très voire trop rarement. Il ne profitait plus de la vie depuis l'accident de January, il vivait pour elle, plus que pour elle, et chaque seconde de sa vie était dédié à aider sa soeur, même son aide pour l'organisation. Non, Azrael n'avait jamais tué, du moins pas directement, il leur livrait toutes sortes de potion, il détestait le ministère qui selon lui était responsable de l'accident de sa soeur. Il vivait pour elle, voilà tout. Azrael n'avait plus de vie, pas de vie réelle. Il passait son temps à livrer ou vendre des potions ou à s'inquiéter pour sa soeur. Les seuls moments qui le faisaient revivre c'était lorsqu'il voyait Thunder, il n'était plus le grand frère torturé ou le livreur de potion, non il était un homme, tout simplement. Alors il songea à aller la voir, même si d'habitude ils ne se voyaient qu'au chemin de traverse, Azrael voulait aller chez elle, se vider la tête encore, que le vide soit complet, se sentir vivre, revivre.
  
  
  Il sortait de chez lui, pour lui la journée allait être exceptionnelle, pour une fois il avait bien dormi, il avait fait une nuit complète, sans cauchemards. Ses pas résonnaient dans les rues de Londres, de la fumée sortait de sa bouche, le froid persistait. Il ne fumait pas, il respectait trop les femmes pour se rammener avec cette odeur de clope ,que lui même ne supporter pas, sur lui. Il marchait avec un léger sourire au coin de la bouche, les femmes se retournaient sur lui, comme d'habitude, cette situation commençait à l'amuser. Il commençait à avoir l'habitude, même au collège les femmes se retournaient sur lui, ses professeurs l'adoraient, ou plutôt adoraient sa gueule d'ange mystérieux, son côté bad boy mélangé avec un BCBG. Il était complexe, un vrai mystère et entretenait cette réputation, il en jouait finalement.Il souriait aux femmes passant, et pensait à Thunder qu'il allait rejoindre. Leur relation était plutôt ambigüe, il ignorait ce qu'ils étaient. Ils n'étaient pas des sex friends, il ressentait de la jalousie, il avait des sentiments et n'arrivait pas à les décrire..
  
  
  Il poussait la porte de l'immeuble, un grand sourire sur les lèvres, il allait enfin la serrer dans ses bras et revivre. Il montait les escaliers pensant rejoindre son petit paradis à lui. Il montait, marche après marche. Il s'arrêta net, la porte de l'appartement de Thunder était entre-ouverte, ce n'était pas normal. Ses pas se faisaient silencieux, il avançait doucement, mais commença à entendre des pleurs. Il poussa cette porte, celle qu'il n'aurait peut-être pas dû pousser. Il la voyait elle, en larme, écroulée au sol, quelque chose devant elle. Ses pas s'accéléraient, il voulait la serrer dans ses bras mais il se stoppa devant l'objet, une peruque, visiblement du sang avait coulé sur celle ci. Il s'empressait de venir la prendre dans ses bras, comme pour la protéger. Il resta quelques secondes sans parler, à réfléchir, à ne rien comprendre mais finalement il devait savoir c'était plus fort que lui. Il se décollait d'elle, essuyait ses larmes, s'asseyait à ses côtés. Qu'est ce qu'il s'est passé Thunder? Il tentait de rester calme, mais il sentait ce qui le rongeait remonter : la rage.

« Aujourd'hui, je me sens bien. Je me sens parfaitement bien » s'était-elle répétée devant son miroir. A cette heure-ci de la matinée, la jolie blonde était encore à Ste-Mangouste. Son séjour dans cet endroit s'était achevé et il était temps qu'elle rentre chez elle. Sa blessure était complètement guérie ùmais les médecins n’avaient rien pu faire pour faire disparaître sa cicatrice. Un souvenir de cette affreuse soirée où elle avait failli y laisser sa propre vie. Agata, sa jeune cousine était sur le seuil de sa chambre l'attendant. « Si tu veux, je peux rester avec toi aujourd'hui. » Thunder refusa son offre ; de toute manière, elle avait bien compris que si sa cousine lui avait fait cette proposition, c'était pour sécher les cours. Non, elle devait aller en cours, et Thunder y tenait. Le travail était important. Douce ironie quand on sait que Thunder avait une allergie terrible au travail scolaire. Après avoir signée tous les formulaires nécessaires et avoir déposé Agata à l'université, la jeune femme marcha à présent vers son studio. Elle ne cessait de se ressasser tout ce qui lui était arrivée ; son agression, l'individu masquée, et sa fuite ensanglantée. Le pire, c'était qu'elle avait menti à tout son entourage ; un voleur avait voulu l'attaquer mais elle avait réussi à s'en défendre. C'était ce qu'en effet tout le monde croyait. Mais si elle avait menti, c'était pour se protéger et protéger tous les gens qu'elle aimait. Elle ne voulait pas que son angoisse s'affecte. Mais la seule manière de panser sa blessure était d'oublier tous ces évènements. C'est le mieux qu'elle puisse faire. Et puis, qui dit qu'elle va avoir droit à une autre agression ?

Arrivée à l'entrée de son immeuble, elle songea à Azrael. Son ami et son partenaire sexuel avec qui elle assouvit ses envies sexuelles. Après toutes ces émotions, elle aurait bien besoin d'avoir quelqu'un pour l'occuper. Non, elle ne considérait pas Azrael comme un bouche-trou et encore moins comme un chien. Avec lui, elle se sentait bien. Elle se sentait merveilleusement bien avec lui. Elle ne saurait se l'expliquer mais ses sentiments sont complètement différents quand elle est avec lui ; elle n'avait jamais ressenti ainsi auparavant. Elle se bornait à croire que c'était insensé. Elle s'était promise de ne rien ressentir. Quoiqu'il en soit, elle l’appellerait pour qu'il vienne lui tenir compagnie. Escaladant un à un les escaliers de son immeuble, elle arriva rapidement à son appartement et ce qu'elle aillait voir n'aillait pas lui faire plaisir. S'apprêtant à entrer la clé de son chez elle, elle pâlit ; devant elle, son perruque qu'elle portait ce soir-là poignardée et pleine de sang. Et cette macabre découverte était accompagnée d'un message ; Tu t'en es bien tirée. Pour cette fois ... Un frisson parcourut la jeune femme. Regardant dans les alentours pour s'assurer que personne ne l'avait vue, elle arracha la perruque et le poignard et entra furtivement. Elle jeta à terre sa perruque ensanglantée, se dirigea vers la cuisine, cacha dans le placard des produits de nettoyage le poignard et le message. Mais en revenant, elle se planta devant l'amas de cheveux. Un nouveau frisson la prit de cours ; et sans qu'elle y contrôle, elle se mit à sangloter. Ses larmes la secouèrent tellement qu'elle se laissa tomber à genoux. Comment savait-il où elle habitait ? Se souvenait-il seulement d'elle ? Savait-il qu'elle avait Agata avec elle ? Toutes ces questions la perturbaient ; elle était à présent en totale insécurité. Et sa cousine était également en danger. Le pire dans tout ça ; elle ne connaît pas le visage de son agresseur ! Cela peut être n'importe qui. Mais elle l'ignorait. Elle était tellement plongée dans son angoisse qu'elle avait à peine senti les bras protecteurs et la voix chaude et rassurante qu'elle ne pouvait à peine entendre. Quand elle s'éveilla de sa rêverie, le premier visage qu'elle croisa était celui d'Azrael. Elle arrivait à peine à détailler l'expression de l'homme mais l'expression était un mélange entre la colère et l'angoisse. Sans réel raison, un léger rire s'échappa. Essuyant furtivement ses larmes, tout ce qu'elle arrivait à dire entre ses hoquets était ceci ; « Rien ... Juste des gamins qui ont voulu se croire malin à faisant une plaisanterie ... De très mauvais soit dit-en passant ... » Si Thunder croyait que c'était suffisant pour le calmer, elle se mettait le doigt dans l’œil .Et jusqu'au coude.