J'me souviens pas trop comment j'suis arrivé dedans le champ, mais j'sais que j'avais super mal à la tête. Tu vois comment ça peut faire si t'as un batteur qui prend ta tête pour un cognard ? Ouep eh beh c'était juste comme ça que ça me faisait mal. D'abord, j'a regardé autour de moi. Il faisait froid genre comme dans un glaçon géant. Mais bon, j'avais un anorak vachement chouette avec un avion dessus. Un vrai avion qui vole, comme ceux des moldus. J'aime bien les avions moldus ! Même que papa il a offert un vrai qui vole avec la magie à Paolo un jour et j'étais trooooooop jaloux ! C'était une maquette il a dit mais j'm'en fous, j'suis jaloux quand même. Il a même pas voulu me le prêter ce sale égoïste. Genre j'allai le casser et tout. C'est pas ma faute si ses jouets ils sont pas solides ! Bof, d'façons, j'préfère jouer aux cow boys et aux indiens avec mes copains qu'avec sa maquette où il est tout seul. Enfin bon, j'avais mon manteau pour me protéger du froid donc ça allait. J'a regardé autour de moi. C'était un grand endroit tout désert avec des tas de maisons autour. Paolo il dis que ça s'appelle "terrain vagues". Mais j'sais pas pourquoi "vagues" parce que y'a jamais la mer. Il croit toujours tout savoir celui là d'façons !

Y'avait des gens qui marchaient dans la rue à côté, pleins de gens. Y'en a, ils me regardaient bizarrement, genre j'avais fait quelque chose. C'est comme ça que maman elle regarde les clochards. Elle est pas très gentille avec les clochards maman. Paolo il dit qu'elle a peur qu'ils lui donnent des maladies en la touchant. J'sais pas trop s'il a raison, mais c'est vrai qu'elle aime pas trop les maladies maman. Elle veut jamais me voir quand j'ai le rhume. Elle envoie le gros elfe à la place. J'l'aime bien parce qu'il a un ventre tout boudiné et ses oreilles elles ressemblent à du gruyère. Enfin, du l’emmental plutôt parce que Paolo dit que le gruyère, bah il a pas de trous dedans. Et pis l'elfe, il veut bien jouer à cache-cache avec moi alors que Paolo il veut pas. Il dit que c'est un jeu pour les petits. Pff, même pas vrai ! Il fait son malin pasque lui il est déjà à Poudlard et pas moi M'en fiche, moi aussi j'y irai un jour. J'aimerais bien aller à Poudlard, ça doit être trop cool. Même que Paolo il dit que les armures elles causent, pis elles chantent. Trop bien !

J'a regardé encore plus fort autour de moi. Y'avait un gens à côté. Il avait l'air très fatigué aussi. Pis il dormait encore. C'était pas un clochard lui. J'le sais parce qu'il portait un vrai costume comme ceux de mon papa quand il va à son travail. Mon papa il travaille au ministère de la magie italien. C'est le chef de la Justice et si t'es pas gentil, il peut te mettre en prison ! Je jure que c'est vrai ! Alors mon papa il met des beaux costumes pour aller au travail pasque c'est vachement sérieux son travail. Maman elle dit que Paolo il aura un costume tout pareil plus tard pasque il est très intelligent et qu'il pourra travailler au ministère comme mon papa. Elle dit pas pour moi, mais je crois qu'elle sait que j'irai pas travailler au ministère parce que je suis pas sérieux. Et c'est très sérieux le ministère. Alors le monsieur, comme il avait un costume comme mon papa, il devait pas être un clochard. Il travaille ptet dans le ministère aussi et les brigands ils l'ont attaqué ! J'm'a suis approché doucement et pis j'ai tiré sa manche. Ouep je sais que maman elle aime pas que je parle aux gens que je connais pas. Mais lui il avait l'air gentil. Pis ptet il voulait bien jouer avec moi à la bagarre. Pasque y'avait de la neige et ptet on pourrait faire une bataille de boule de neiges ! Je tirai encore la manche du monsieur.

_ Eeeeeeehhhh dis m'sieur ! M'sieur ! Tou vé pas jouer à la bataille dé neige avec moi ?

J'regardai le monsieur avec mon regard de boursouf battu pour qu'il dise oui.

Spoiler:

Il avait froid. Il avait même vachement froid et il ne savait pas pourquoi. Il ne se rappelait pas de sa soirée de la veille, même, et il ne comprenait pas pourquoi il était habillé comme ça non plus. Peut-être était-ce un toru de Stjepan. Matvei regarda attentivement les manches du costume qu'il portait, sans comprendre pourquoi il avait cela et pas ses vêtements habituels. Et son pyjama ? Il n'avait donc pas dormi avec son pyjama ? Il se leva du sol sur lequel il était assis, devant une boutique étrange d'où les gens sortaient en le regardant avec une drôle de tête, et marcha un peu pour tenter de deviner où il était.
Une fois debout, il dût s'arrêter pour placer sa main contre un mur. Oulà, il avait mal à la tête, là ! Ça devait vraiment être Stjepan : sûrement qu'il l'avait frappé avec un de ses jouets et qu'il en s'en rappelait plus. C'était tout à fait lui, de faire ça. C'était un de leurs jeux préférés, même si leurs parents n'appelaient pas ça un jeu : ils jouaient à Dumbledore et Grindelwald, et celui qui gagnait était Dumbledore, donc le plus fort. Et comme ils ne pouvaient pas se jeter de sorts, ils se frappaient ou se lançaient des jouets. Ça fonctionnait aussi. Matvei s'avança donc dans la drôle de rue, mais finit bien rapidement par s'asseoir devant une autre vitrine pour s'appuyer contre le mur. Il avait beaucoup trop mal à la tête et en plus, il était fatigué. Il avait envie de dormir.

Il ferma donc les yeux et, en deux coups de cuillère à pot, il s'endormit.
C'était encore la faute de Stjepan, s'il pouvait s'endormir facilement. Même pour ça, il fallait qu'il soit le meilleur, donc le plus rapide. Celui qui gagnait au jeu du sommeil était le meilleur et c'était tout, il n'y avait pas d'autre prix que celui-là.
Même le froid, il ne le sentit plus. Il remonta ses genoux contre son torse, dans son sommeil, grommelant un peu. Le sol était dur et froid, mais ça allait, tout de même. Il pensa même rêver, pendant un petit moment, enfin, jusqu'à ce que quelque chose tire sa manche. Gnn. Matvei tira son bras vers lui, mais le quelque chose recommença à jouer avec sa manche. Un petit murmure :

« Стјепан, позволяют мне спать. »
« Stjepan, let me sleep. » / « Stjepan, laisse-moi dormir. »

Mais non, il recommença.
Il ouvrit finalement les yeux en entendant une drôle de voix lui répondre, dans une langue bizarre que son père parlait parfois avec des monsieurs très hauts placés avec des noms machins bizarres. Il y avait un autre garçon devant lui. Un garçon qui ressemblait aussi à un monsieur, avec des vêtements un peu étranges, surtout pour le truc qu'il y avait sur son manteau. C'était quoi, ce truc ? Il en avait jamais vu.
Matvei n'avait quand même rien compris de ce qui venait de lui dire. Il n'avait compris que les mots « bataille » et « neige », probablement les deux plus importants de la phrase. Personne ne parlait cette langue bizarre, à la maison, mais son père lui avait appris quelques mots, au cas où les enfants des autres viendraient lui parler dans les galas de charité réservés aux gens de son métier. Il hocha donc la tête affirmativement et se leva du sol en répondant joyeusement :

« Хорошо, давайте начинаться! ! »
« OK, let's start ! »

Il se pencha et il prit une boule de neige fondante dans sa main, c'était plutôt froid, et la jeta sur l'autre garçon en riant et s'enfuyant dans les rues de l'étrange ville où tout le monde le regardait bizarrement, surtout depuis qu'il avait lancé sa boule de neige sur l'autre. Quoi, ils n'avaient jamais vu ça, eux, des gens qui font une bataille de neige ? Matvei s'arrêta pas bien loin et se pencha à nouveau pour prendre deux ou trois grosses poignées de neige, il ne se rappelait pas non plus avoir de si grandes mains !, et se retourna pour tenter de jeter ses armes sur l'autre garçon qui parlait dans la drôle de langue.

Le monsieur parlait dans une langue toute bizarre. Je clignais les yeux. J'connaissais pas cette langue, et je savais pas ce que ça voulait dire. Mais bon, c'est pas grave de pas se comprendre hein ? Tant qu'on peut jouer. Et il avait l'air de bien vouloir jouer avec moi. Il se leva très vite. Sa voix était joyeuse, et il souriait. C'était djà ça. Il prit de la neige dans ses mains. Il avait comprit ce que je lui disais alors... parce que moi, je pigeais quedale. Il me lança la boule de neige dessus et partit en riant. Je riais aussi, et pis je prenna une grande poignée de neige pour la rouler entre mes mains. Waow, maousse costaud la boule de neige. J'avais jamais arrivé à en faire une aussi grosse avant ! Trop fier, je me mis à poursuivre l'autre. Il était déjà à l'autre bout de la rue. Dis donc, il en avait des grandes jambes. J'a jamais été très grand. Maman elle dit que j'aurais dut manger de la soupe aux légumes au lieu de la refiler à l'elfe. Nianiania même pas vrai ! Je courais en riant et lui lançais la boule de neige. Yeaaah je l'avais touché nananèreuuuh ! Je fis quelques pas de danse pour montrer que j'étais content. Pis je m’arrêtais et je regardais les gens autours de nous. Ils nous regardaient bizarrement, le gens. Y'en avait même qui se chuchotaient des trucs à l'oreille. Ah non ! Ils allaient pas faire comme quand les autres dans la cour de récré ils se disent des secrets sur nous ? J'aime pas ça ! Quand ils font ça les autres, je leur dit d'arreter les messes basses. Je jetais un regard noir à tous les gens.

_ Ma ! Gaste la nata !
("ôte toi le bouchon" : expression piémontaise utilisée quand quelqu'un se prend trop au sérieux)

A croire qu'ils avaient jamais vu une bataille de boules de neige. Pourtant, y'en a beaucoup de la neige ici ! Ils devraient en faire quand même plus souvent des batailles ! Je leur tirait la langue. Ils firent des têtes encore plus surprise et moi, ça me faisait bien rire. Mais pendant ce temps, l'autre s'était activé. Et paaaf, une grosse boule de neige atterrit dessus ma tête. Argggg ! C'était froid, et ça me coulait dans le cou et sur le dos. Je bougeais un peu pour faire partir le froid, et je le regardais en ronchonnant. Ça partait pas sa neige. Je m'agitais pour faire partir toute la neige, et je fis un pas en arrière.

Craaaaac

Ohoh ! Je me penchais pour regarder ce que c'était. Une baguette magique. Elle était toute cassée. J'avais marché dessus, et elle s'était cassé en deux morceaux. Aie aie aie. Je tournais la tête autour de moi pour regarder à qui elle était. Mais personne n'avait l'air de l'avoir perdue. Alors je me grattais la tête. Elle était tombée de ma poche ? Alors c'était celle de qui pour être dans ma poche ? J'avais pas encore de baguette. Paolo dit que je suis trop petit et que j'en aurais une quand j'ira à Poudlard. Elle ressemblait pas à celle de papa, ni à celle de maman. Alors... Oh non ! C'était surement celle à Paolo. Je me souvenais pas trop comment elle était, il venait juste de l'acheter. Pourtant, je me souvenais pas lui avoir prise. Pourquoi qu'elle était dans ma poche ? J'ai pris les deux morceaux dans ma main en chouinant. Je regardais l'autre d'un air désespéré.

_ I'ai cassé la baguette dé mon frère ! Il va mé touer !

Je me suis relevé et j'ai essayé de mettre les deux morceaux bout à bout pour qu'ils aient l'air encore collés ensemble.

_ Tu crois que ça se colle une baguette ?

J'étais trop mal. Quand mon père allait savoir que j'avais piqué la baguette à Paolo, pis que je l'avais cassée, il allait être furieux. Pis Paolo serait vachement déçu de voir sa baguette toute neuve cassée.

Spoiler:

Hé bah l'autre garçon ne semblait pas non plus comprendrait ce qu'il lui disait en russe, hein. Son père lui avait dit que ce n'était pas tout le monde qui parlait russe et que c'était bien dommage, tout de même. Peut-être parce que son père il ne parlait que de trucs ennuyants, avec les autres Médicomages qu'il rentrait, et ils avaient besoin de mots vachement compliqués pour être capables de se comprendre. Lui, il n'avait même pas eu à totalement capter ce qui lui avait été dit : et toc le Médicomage, na. La sensation de la boule de neige contre lui, lancée avec une bonne force tout de même, le fit rire encore plus. AH IL AVAIT ÉTÉ TOUCHÉÉÉÉÉ. Et il avait de la neige dans le couuu. Froid froid froid.
Tout en tentant de retirer la neige dans le collet de sa chemise, depuis quand avait-il une chemise en fait ?, Matvei avait jeté ses projectiles sur l'autre garçon. Et une cible atteinte, une ! Fier comme un paon d'avoir réussi à l'attendre, il avait quand même certaines capacités pour viser correctement, il lança bien fort, sans arrêter de rire :

« Еще один пункт для Sejdic ! »
« One more point for Sejdic ! » / « Un point de plus pour Sejdic ! »

Et puis, l'autre aussi était en train de se remuer pour tenter de retirer toutes la neige de ses vêtements. Faut dire que la neige fondante, ben ça fondait, donc même s'il réussissait à faire partir toute la nuit, il resterait mouillé.
Et soudainement, un craquement sonore. Et vachement inquiétant, de par le fait.
Les yeux clairs de Matvei tombèrent sur le sol et, aussitôt, son expression faciale changea pour quelque chose de beaucoup plus inquiet. Angoissé, même. D'accord, ce n'était pas lui qui avait marché sur la baguette, mais il restait qu'ils étaient ensemble, non ? Aïe, ça allait chauffer pour elle, si la personne à qui appartenait cette baguette revenait. Le Russe se rapprocha de son nouvel ami -oui, rien de moins- alors qu'il se penchait pour prendre les deux morceaux de baguette dans ses mains. Le garçonnet parlait et il ne comprenait toujours strictement rien, sauf qu'il réussit à comprendre le mot « frère ». Oh ho... s'il comprenait bien, enfin, s'il tirait de bonnes conclusions... Matvei paniqua intérieurement : c'était à son frère ? Son frère avait cassé une baguette ? Il avait cassé la baguette de son frère ? Son frère était la baguette ? Difficile de faire tous les liens nécessaires dans un léger moment de panique. Parce que si le frère de son ami était comme le sien, et que là, il avait cassé sa baguette, bien, il allait mourir.
Ses yeux étaient fixés sur la baguette, toujours cassée en deux malgré les efforts, et le blond tordait ses mains devant lui. Ils allaient faire quoi, maintenant ? Il y avait plein de gens autour d'eux, peut-être qu'ils savaient comment réparer ça ?

« Я не хочу, чтобы вы умерли, прямо сейчас нет. Возможно быть мог бы... »
« I don't want you to die, not right now. Maybe be could... » / « Je ne veux pas que tu meures, pas maintenant. Peut-être qu'on pourrait... »

Il s'était arrêté subitement.
Parler en russe n'aidait pas : l'autre n'allait être que plus mélangé dans tout ce qu'il racontait vitesse grand V. Matvei se gratta la nuque, puis fouilla dans ses poches. Peut-être qu'il trouverait du scotch, de la ficelle ou un... un bâton de bois. Un bâton de bois ? Curieux, il sortit ledit bâton de bois de sa poche. Une baguette ! Une vraie. Une belle baguette. Il l'observa avec admiration pendant quelques instants, avant d'avoir une idée.

« И если мы клей это с периодом? »
« And if we glue it with a spell ? » / « Et si on la collait avec un sort ? »

Il n'avait pas encore eu une quelconque révélation de ses pouvoirs, mais ça pourrait fonctionner.
Pour illustrer son idée, Matvei posa le bout de la baguette mystère -est-ce que c,était celle de son père ?- sur les morceaux de celle cassée. C'était un peu comme s'il jouait au mime : il fallait tout montrer, mais ne rien dire. Son regard était déjà un peu plus enthousiaste, comme si c'était l'idée du siècle. Avec ça, ha !, ils allaient le mettre à Mokop à Dürmstrang, c'était sûr. Quoiqu'il avait quand même d'aller à Poudlard, vu qu'ils commençaient plus tôt et que donc il pouvait être un grand à onze ans.


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J'étais triste. Je savais que Paolo serait malheureux pour sa baguette, et je voulais pas qu'il soit malheureux. Bon ok, c'est un sale rameneur des fois Paolo pis il se prend pour le chef pasque lui c'est un grand qui va aller à Poudlard et pas moi. Quand il dit ça, il m'énerve trop. J'ai envie de le taper. Mais comme il est plus fort, bah je le tape pas. C'est pas juste. J'peux être un grand quand je veux na ! Pis moi aussi je vais aller à Poudlard plus tard et il verra que les gens ils m'aiment plus qu'à lui vu que moi je suis drôle alors que lui il reste avec ses vieux bouquins tout pleins de poussière. Et on verra bien qui c'est le plus fort ! Mais bon, je l'aime, quand même. C'est mon frère quoi. Pis quand je me fais gronder, il m'aide et il me défend. Pis il me console quand je me fais mal. Alors, je veux pas qu'il soit triste pasque j'ai cassé sa baguette. Je regardais encore les morceaux de la baguette. On faisait quoi maintenant ? L'autre se mit à parler très vite dans sa langue. Je pigeais toujours pas. Mais il avait l'air désolé pour moi. Ptet qu'il pouvait m'aider ? J'avais décidé de pas chercher à comprendre ce qu'il disait parce que sinon, bah j'allai avoir mal à la tête. L'autre sortit sa baguette de sa poche. Et il la pointa sur celle de Paolo en mimant un sort. Bah alors, il avait qu'à le dire son sort. C'était un grand après tout non ? Mais il semblait pas prêt à le jeter son sort. Bon quoi ? Il attendait que ça soit moi, un petit, qui le lance à sa place ? Je tapais un peu du pied sur le sol. Maman elle dit que je fais la princesse des fois avec mes caprices. (spéciale dédécasse à Niels ) Vrai que je suis pas très patient mais je suis pas une princesse. C'est les filles qui sont des princesses. Moi je suis un chasseur de dragons, pas une princesse qui passe sa journée à se regarder dans le miroir. Non mais oh !

_ Bah alors... Tou lé lance lé sort ?

Je le regardais avec espoir. Peut être qu'il se rappelait pas le sort ? Ça m'arrive des fois de pas me souvenir des choses mais maman dit que c'est pasque je fais pas trop attention aux choses. C'est sur que je suis pas trop attentif mais c'est pas une raison. J'peux très bien me rappeler si je veux. Mais je veux pas tout le temps. Y'a des trucs, c'est trop pas important, comme les devoirs de maths. C'est sur que je retiens pas les devoirs de maths. J'préfère jouer dehors alors je rêvasse en regardant par la fenêtre. Ouep bah j'aurais le temps de savoir les maths plus tard... ou pas. Ça sert à rien d'façons ! Enfin, tout ça pour dire que je comprenais s'il se souvenait pas du sort. Y'en a ptet qui sont pas trop important. Je réfléchissais. S'il se souvenait pas, je pouvais ptet l'aider à s'en souvenir. Je cherchais dans ma tête si j'avais entendu un sort comme ça. Papa en utilisait souvent pasque lui aussi il fait pas toujours attention. Enfin, lui c'est pasqu'il fait beaucoup de choses dans son travail alors il peut pas penser à tout en même temps. Alors il casse souvent des trucs et il les répare avec un sort. Mais il a jamais cassé de baguettes. Ça marchera sur une baguette ? Tant pis, on verra bien. Je proposais un sort.

_ Euh j'crois qué y'a oun sort... c'est "reparo". Mais i'sais pas si ça marche sour les baguettes.

J'espérais que ça l'aide un peu s'il avait oublié le sort. Comme ça il réparerait la baguette pasque comme c'est un grand, il a plus de pouvoirs. Pis il avait un costume alors il devait être un grand vachement fort pasque c'est les plus forts qui portent un costume et qui vont au Ministère. Comme mon papa. Pis quand il aura réparé la baguette, j'ira la remettre sur la table de nuit à Paolo comme ça il se rendrait pas compte que j'la lui a prise. Enfin j'espère qu'il se rendra pas compte. La baguette, elle avait un liquide qui me coulait sur les doigts. Mais c'est quoi que y'a dedans cette baguette ? Ptet que y'a du sang de licorne ! Maman elle dit qu'il faut pas prendre le sang de la licorne et qu'on prend que leurs poils pour les baguettes. J'espérais que c'était pas une baguette maléfique avec du sang de licorne qu'il avait Paolo. En même temps j'voyais pas le monsieur du magasin de baguettes en faire des maléfiques. Il était sympa, avec un accent trop drôle. Il a dit qu'il avait une fille plus petite que moi. Maman elle dit qu'il est de la Norvégie...