Un vent frais sur son visage lui fit ouvrir les yeux. Allongé, il voyait quelques nuages défiler. Celui-là avait la forme d'un énorme champignon. Un gros champignon moldu, comme ceux avec lesquels sa maman fait les crêpes. Et plus loin, un autre nuage flottait. C'était un train. Un train à vapeur, avec plusieurs petits wagons. Aaron se leva abruptement, fermement décidé soudain à imiter le train. Mais une fois debout sur ses pieds, le paysage le surprit. Il n'était pas complètement sûr de connaître cet endroit. Pourtant il lui rappelait bien quelque chose, de bons souvenirs. Soudain son coeur se gonfla d'un espoir incroyable : peut-être était-il déjà Poudlard ? Peut-être est-ce que cette nuit l'avait transporté dans l'enceinte de l'école pour grands, de cette fabuleuse école. Il n'en croyait pas ses yeux, se mettant à sauter un peu partout. Mais très vite sa déception éclata : ce ne pouvait pas être Poudlard. Dans une école, même une école pour grands, il fallait des couloirs, il fallait un bureau de la directrice, il fallait des gens. Or cet endroit était vide et immense. Quand donc rejoindrait-il enfin Poudlard ? Lentement, discrètement, la peur se faufila dans son esprit. Est-ce qu'il ne risquait rien, tout seul comme ça dans un immense endroit ? Il tremblait, il le sentait. Il entendit quelque part en lui la douce voix de sa génitrice. Tu dois penser à autre chose quand tu as peur. Oui, c'était exactement ça. Penser à autre chose. Pas à ce grand espace vide. Penser plutôt à ces deux autres personnes allongées non lui de lui, qu'il venait juste de repérer. Il courra vers elles pour les réveiller, et s'arrêta au dernier instant. Et si les deux venaient rouspéter contre lui ? Ce serait fort embêtant certainement, seulement il voulait jouer à un deux trois soleil. Et on ne peut pas jouer à un deux trois soleils tout seul, c'est évident. Alors quoi ? Ah mais oui bien sûr ! Il devait continuer à jouer au train. On dirait qu'il serait un conducteur de train, et on dirait que des bandits attaqueraient. Alors il serait un cow-boy, et il sauterait hors de la locomotive pour arrêter les bandits. Il terrasserait les bandits. Et tout en se faisant à haute voix ses réflexions, Aaron courrait partout, et dans sa tête il voyait parfaitement les bandits l'assaillant. Mais il gagnait. Il gagnait et il devait remonter dans sa locomotive en marche. Heureusement il avait un cheval très très très puissant. Aaron courrait dans tout le terrain de Quidditch, ce terrain qui signifiait tout pour lui et qui ce matin ne lui évoquait plus rien. Il était là, la tête pleine de constructions enfantines, le coeur ravi de ce nouveau jeu solitaire qu'il inventait en même temps qu'il le découvrait. Si quelqu'un arrivait, et reconnaissait Aaron ? Est-ce que personne ne pouvait donc lui signifier qu'il était un joueur de Quidditch mondialement connu et certainement pas un jeune conducteur de locomotive perdu en plein far-west ? Rien à faire, Aaron était tout à son affaire. Il venait de sauter dans la locomotive en marche, et imitait à la perfection le fameux tchou-tchou du train. Et pas un voleur à l'horizon. Voleurs, voleurs... Ce mot lui évoquait quelque chose de délicieux. C'est ça ! Il voulait jouer au gendarme et aux voleurs. Mais là encore, qu'il fasse le gendarme ou un voleur, il avait un furieux besoin d'acolytes à attraper ou à fuir. Il s'assit dans l'herbe pour mettre son plan à exécution. Il fallait réveiller les autres sans que les autres réalisent qu'il les avait lui-même réveillés. Lentement, à pas furtifs, il s'approcha des deux silhouettes endormies. Et se mit tranquillement à souffler au-dessus du visage du garçon. Qui ne réagit pas. Il entreprit la même opération au-dessus de la fille. Une mèche de cheveux se mit à danser, mais rien ne se passa. Il fit alors mine de trébucher, et s'aplatit de tout son long entre les deux sans toutefois réveiller personne. Aaron se sentait très vaguement ridicule. Il ne savait pas d'où lui venait cette étonnante sensation (qu'y avait-il de ridicule à tomber en jouant, je vous le demande.) mais cela le démangeait. Perturbé, il chancela de nouveau et trébucha sur une jambe. Oups. Il regarda l'autre se réveiller, ses yeux grands ouverts, attendant la suite. Agacement de la personne inconnue ou nouveau compagnon de jeu ? Bonjour ! dit-il en tendant la main comme les grandes personnes le faisaient.

Quelque part dans ses rêves, Benjamin s'imaginait volant sur un balai magique, une cape accrochée autour de son coup pour faire comme les super-héros des moldus et il fendait les cieux à la recherche d'une personne à sauver. Une fille de préférence, c'était tellement plus mieux. Il pourrait la sauver et après, elle tomberait amoureuse de lui pour la vie ! Même qu'ils pourraient jouer au docteur ensemble. Ça serait trop génial. En attendant de trouver sa chérie, il lui fallait utiliser sa super-vision qui lui permettait de zoomer pour voir de plus près. Ça y était ! Il l'avait trouvé ! Elle était là-bas, tout en bas. Elle se faisait attaquer par une vilaine araignée. Vite, il fallait la secourir ! Benjamin fit descendre son balai à une vitesse supersonique et finit par atterrir à ses côtés. Il sauta avec aisance et fit peur à l'araignée grâce à sa baguette magique trop géniale. Vous saviez que ça pouvait faire des trucs magiques ? Grâce à elle, il avait pu arroser son grand frère, faire apparaître un savon dans les escaliers ou prendre pleins de bonbons. C'était géant ! Sauf que maman et papa la confisquaient très souvent. Eux, ils n'étaient pas très drôles. Alors qu'il effrayait la bête toute poilue, il se sentit partir du rêve. Une seconde après, il ouvrait les yeux, une douleur à la jambe. « AÏEUUUUUH ! » Le gamin-adulte se redressa en posant sa main au niveau de la douleur. Il fusilla le blond tout cracra, comme aurait dit sa maman. Il lui avait fait mal ! Si son grand frère avait été là, il l'aurait tapé ! Et si sa mère l'avait été, elle lui aurait fait un bisou magique. Oui, sa maman aussi faisait très truc trop magique ! Même que d'un coup de baguette, elle pouvait donner vie à une cuisine. Sa maman était une magicienne et il en était fier ! En voyant la main tendue, Benjamin oublia toute colère et rancœur. Il eut un grand sourire et serra cette main inconnue. « Salut ! Moi c'Ben et toi ? » Jamais il ne se serait douté que celui qu'il prenait pour un enfant était un joueur de Quidditch célèbre et, qui plus est, était un de ses amis. A ce moment précis, ce n'était qu'un enfant comme les autres avec qui il allait pouvoir s'amuser jusqu'à ce que ses parents reviennent le chercher. Il se leva, posa ses poings sur ses hanches comme le faisait les grands et regarda où ils étaient. Cet endroit lui disait vaguement quelque chose. Un truc en rapport avec le sport, un machin que son père détestait. Haussant les épaules, il renonça à oublier. Manière, il s'en fichait du nom de ce lieu. Cependant, il se tourna vers son nouveau compagnon de jeu. « Tu sais où qu'on est ? » Même si lui non plus ne le savait pas, il s'en fichait. Cette vaste étendue leur permettrait de courir sans qu'aucun adulte ne leur crie dessus ou les punisse. Ils allaient s'éclater comme des petits fous ! Bon, ils ne pourraient pas jouer à cache-cache parce qu'ils ne pouvaient se cacher nul part mais ils pourraient faire pleins d'autre truc !

C'est alors qu'il vit la fille couchée par terre. Haaan ! On aurait trop dit la fille qu'il avait vu dans son rêve ! Si ça se trouvait, elle allait devenir son amoureuse, même qu'elle pouvait s'appeler Marguerite ! Sauf qu'il ne la connaissait même pas. Ou alors c'était une princesse. Elle avait l'air d'une princesse. Là, endormie. Comme l'autre, là, la fille aux cheveux noires qui vivait plein de petits gens... Blanche Neige, non ? Ou alors, y avait aussi l'autre fille, une blonde celle-là qui vivait aussi dans les bois. A croire que les princesses ne vivaient que dans les bois. Franchement, les moldus n'avaient aucune imagination ! Benjamin se rapprocha de son nouvel ami et lui murmura des paroles dans l'oreille. « Qui c'est ? Tu crois que c'est une princesse ? On pourrait la vendre ou la kidnapper pour avoir pleiiiiiiiiins d'argent ! » Oh que oui ! Ils allaient la ''kidnapager'' comme ça, ils auraient pleins de pièces pour s'acheter des jouets et des bonbons ! Même qu'ils seront rois de la terre Anglaise ! Ils seront aussi les plus grands magiciens et qu'ils auront pleins d'elfes de maison pour faire leurs devoirs ! Comme ça, papa et maman ne râleront plus, ils seront contents et les laisseront jouer autant qu'ils le voudront. Oh oui ! Benjamin voulait vraiment la vendre. Une princesse, ça devait coûter cher en plus ! Quoique, si elle était méchante, personne ne voudrait d'elle. Le méchante personne ne sont pas aimées, c'était ce que sa maman disait tout le temps. Il fallait être gentil avec les autres si on voulait être aimé. Mince alors ! Si elle était méchante, ils allaient l'avoir sur le dos. En plus, elles pouvaient être trop casse-pieds quand elles étaient méchantes ! Tant pis, avec sa super baguette, Benjamin la combattrait. Il n'avait pas peur. Il affrontait bien les monstres qu'il croisait dans le ciel, une fille ne pourrait rien contre lui. « J'espère qu'elle est pas trop-trop méchante comme princesse... » annonça-t-il à l'intention de son camarade. Ce dernier partageait forcément son point de vue ! Et puis c'était connu, les filles pouvaient être vraiment casse-pieds quand elles s'y mettaient. Même les bonbons n'y faisaient rien !

Mots : 911

Un souffle lui caressa le visage. Était-ce une respiration ou simplement un courant d'air frais ? Elle ne le savait pas. Allongée à même le sol, elle continuait de dormir paisiblement. Elle avait le temps, maman venait toujours la réveiller quand le soleil se levait. Elle lui déposait un bisou sur la joue et lui caressait les cheveux pendant que ses yeux s'habituaient à la lumière du jour. Si maman n'était pas encore venue, c'est qu'elle avait encore quelques minutes pour poursuivre son rêve. Tout était flou comme ce jour où elle avait mis sur son petit nez les lunettes de grand-papa. Elle entendait des voix au loin: « Princesse ... argent ... méchante ». Ainsi que des bruits qui auraient pu l'effrayer. C'était étrange. Elle ne savait pas si elle rêvait ou si elle était éveillée. Pour le savoir, il aurait fallu qu'elle ouvre les yeux. Elle n'avait pas peur non. Cependant, elle préférait attendre là les yeux fermés que quelqu'un dépose un baiser sur ses joues fraiches. L'obscurité ne l'effrayait pas.

Mais les minutes fuyaient et rien ne se passait. Était-elle seule ? L'avait-on abandonnée ? Non elle était trop jeune, elle n'avait même pas sa baguette de sorcière. Alors que maman lui avait promis que quand elle serait grande elle aussi en aurait une. Ève voulait grandir vite vite. Elle voulait être un adulte. Elle voulait pouvoir jeter des sorts contre les méchants garçons qui l'embêtaient. Les garçons se croient toujours plus forts que les filles, mais c'est n'importe quoi. Les filles sont belles et intelligentes. Les garçons c'est moche et ça fait que des bêtises ! Elle n'aimait pas les garçons, ah ça non ! Même les Princes des contes de fées étaient des macho qui se croyaient plus fort que tout le monde sur leur "fidèle destrier blanc". D'ailleurs c'était quoi un "destrier" ?! Un balais ? Quand elle aurait sa baguette, elle transformerait un cheval en un beau dragon volant. Un dragon rose, et ensemble ils iraient chasser les méchants garçons pour qu'ils deviennent ses serviteurs.

L'herbe commença à la chatouiller un peu trop. Elle sentit de plus le soleil lui réchauffer la peau. Ça aussi c'était étrange. Elle ne pût s'empêcher plus longtemps d'ouvrir les yeux. Un premier, puis le second. Ils mirent quelques temps à s'habituer à la lumière éblouissante. Elle s'immobilisa alors regardant les deux paires d'yeux penchés sur elle qui la fixaient bouche bée. Elle s'aida alors de ses deux petites mains pour s'asseoir dans l'herbe verte. Et à son tour, elle les dévisagea. « Vous z'étes qui vous ? Je ne vous ai jamais vu ! » Papa lui avait dit de ne pas parler aux gens qu'elles ne connaissaient pas. On ne savait jamais, que ça soit des moldus ! Mais Papa n'était pas là pour la disputer, alors elle en profitait. « Pourquoi vous me regardiez comme ça ? ». Elle était curieuse face à ses garçons qui se tenaient devant elle. Elle avait de la chance, ceux-ci n'étaient pas trop moches. Moins que ceux qu'elle avait déjà vu du moins. « C'est parce que je suis une princesse hein ? J'suis sûre ! » Grand-Papa disait tout le temps qu'elle était sa petite princesse, alors si grand-papa le disait c'est que ça devait être vrai !

Elle se releva alors rapidement. Son sommeil était maintenant bien loin, elle était prête à découvrir le monde et ne pouvait plus attendre. « Et vous êtes dans mon château, bienvenue ! » dit-elle en désignant les structures en bois qui les entouraient. Ça par contre, c'était un mensonge et elle le savait. Mais les garçons, ça croit toujours tout ce que les filles disent. Elle ne savait pas où elle était, mais c'était immense pour ses petits yeux émerveillés. C'était bizarre d'ailleurs comme lieu. Il y avait beaucoup d'herbe, et puis il y avait des poteaux avec des anneaux loin loin dans le ciel. Han, mais il y avait un trésor ! C'était sûr ! C'était toujours comme ça dans les histoires que papa lui lisaient ! Il y avait toujours un coffre avec plein de bijoux qui était caché au milieu de nulle part. C'était peut-être ici "nulle part". « Mais j'ai perdu mon trésor, vous pouvez m'aider à le retrouver ? » demanda-t-elle avec un sourire ravageur. Ensemble ils trouveraient forcément quelque chose ! Ils pourraient creuser pendant qu'elle donnerait les ordres. Comme ça, elle ne se salirait pas. De toute façon, le petit blond était déjà tout couvert de boue alors ça ne le dérangerait surement pas. La chasse au trésor était lancée et Ève se mit à galoper droit devant elle. Ses cheveux virevoltait au vent suivant ainsi les mouvements de sa robe. Elle avait hâte de découvrir les secrets que recelait ce terrain vague. « Et bin alors, vous venez ? » dit-elle tout en se retournant face à ses nouveaux coéquipiers de jeu.

Moi c'est Aaron ! Ben et Aaron, ça sonnait bien. Il allait devenir son meilleur ami, c'était sûr. S'il lui posait pas trop de questions. Parce qu'Aaron détestait les questions, surtout celles auxquelles il ne savait pas répondre. Et il savait pas où ils étaient. Mais il savait mentir. Les yeux écarquillés il récita : oui on est peut-être sur un royaume inconnu. Je connais bien. Mais Aaron ne se faisait pas de soucis : l'autre n'écoutait qu'une oreille. Parce que sinon, il regardait la troisième personne endormie. C'était une fille celle-là, et Aaron n'aimait pas tellement ça. Elles faisaient des caprices et elles donnaient toujours des ordres. Sa voisine était aussi une fille, avec des cheveux jaunes, et il ne l'aimait pas. Celle-ci n'avait pas de cheveux jaunes, peut-être que ça irait. « Qui c'est ? Tu crois que c'est une princesse ? On pourrait la vendre ou la kidnapper pour avoir pleiiiiiiiiins d'argent ! » Aaron ouvrit grands ses yeux. Est-ce qu'ils étaient vraiment sur un royaume inconnu ? Non ça c'était pas possible, Ben avait justement dit ça parce qu'il croyait à son histoire. Sauf que c'était Aaron qui avait inventé l'histoire, et quand la fille allait se réveiller, elle allait dire que c'était pas un royaume. Parce que de toutes les façons les filles gâchent toujours tout. Mais peut-être qu'elle était morte ? Peut-être qu'elle se réveillerait jamais et alors Ben ne saurait pas que l'endroit n'était pas un royaume. Alors tout pouvait fonctionner. « Oui peut-être que c'est une princesse mais alors il faut la kidnapper dans son sommeil parce que y a des princesses qui ont des supers-pouvoirs » Il ne savait plus trop, en fait. Il n'aimait pas tellement les histoires de princes et de princesses qu'on lui racontait et c'était possible qu'il confonde un peu tout. Mais il avait vraiment peur qu'elle se réveille et qu'elle ait des supers pouvoirs. Par exemple si elle pouvait lire dans les pensées, elle saurait qu'il avait menti. Et y a même des filles qui disent la vérité aux parents. Ce serait vraiment le pire ça, qu'elle aille raconter qu'il avait menti. « J'espère qu'elle est pas trop-trop méchante comme princesse... » Aaron avait peur, maintenant. Est-ce qu'elle était méchante ? Est-ce qu'elle avait des pouvoirs maléfiques ? Il ne fallait surtout pas qu'elle se réveille. Il fallait qu'elle soit morte. « Tu es sûre qu'elle dort ? » dit Aaron en se penchant au-dessus d'elle, pour voir si quelque chose bougeait. Malheureusement oui, ça bougeait. Son oeil faisait pfit-pfit-pfit, exactement comme les yeux de sa maman quand elle se réveillait. Il fit un signe discret à son nouveau meilleur ami, pour qu'il s'approche avec lui et chuchota très très bas : « On a quelque chose pour l'attraper ? » Parce que c'était ça, la dernière solution. Il fallait l'attraper, la kidnagapper avant qu'elle puisse dire qu'elle n'était pas une princesse. « Vous z'étes qui vous ? Je ne vous ai jamais vu ! » Aaron ne voulait surtout pas qu'elle parle. Peut-être que si personne ne parlait elle allait se taire. Mais non. Les filles sont bavardes comme des pigeons, disait toujours son papa. Ou peut-être pas exactement comme des pigeons, mais en tout cas beaucoup bavardes. Elle posait déjà une question, il n'aimait pas ça. Mais soudain : « C'est parce que je suis une princesse hein ? J'suis sûre ! » Aaron eut un mouvement de recul et plaqua ses mains sur sa bouche. Ils étaient tombés sur une vraie princesse ! Il avait énormément de chance. En soi, il n'aimait pas trop les princesses, toujours à vouloir embrasser des princes et tout et tout. Mais là, c'était un sacré morceau de chance ! « Et vous êtes dans mon château, bienvenue ! »» Alors c'était un royaume. Aaron était complètement bouche bée et ne disait plus rien du tout. Et puis d'abord, est-ce qu'il fallait faire quelque chose face à une princesse ? C'était une princesse, mais en même temps c'était une fille. Compliqué. Il réfléchissait, et elle parlait toujours.« Mais j'ai perdu mon trésor, vous pouvez m'aider à le retrouver ? »

C'était une jolie princesse, et une fille qui voulait jouer. Les chasses au trésor, c'était un peu nul comme jeu. Mais Aaron n'avait pas très envie de contredire la princesse. « Moi je suis Aaron et puis lui c'est Ben et je savais qu'on était dans un royaume, mais je ne savais pas que c'était le tien.  » Il avait oublié la chasse au trésor, mais c'était apparemment la seule chose qui intéressait la princesse. Alors il se décida : « C'est quoi ton trésor ? Parce que les trésors de fille parfois c'est pas des vrais trésors. Ou alors c'est des pirates qui l'ont pris ?[/color] » Non parce que si c'était des pirates, ça changeait tout hein. Il aimait pas beaucoup jouer avec les filles mais là c'était pas pareil. Déjà elle était jolie, et puis elle avait pas les cheveux jaunes. Et puis c'était la princesse quoi. Dans les histoires, c'était en aidant les princesses qu'on gagnait le jeu. Toujours. Et puisque c'était une princesse, il n'y avait plus besoin de la kidnagapper. Mais Aaron se rappela avec effroi que c'était justement une princesse que Ben voulait attraper et il vint se coller avec lui : « C'est peut-être trop dangereux si elle a des serviteurs. Moi je me bats hein » fanfaronna-t-il « mais pas s'il y a trop de gens qui se battent avec moi hein. »

« Oui peut-être que c'est une princesse mais alors il faut la kidnapper dans son sommeil parce que y a des princesses qui ont des supers-pouvoirs. » Benjamin le regarda bouche-bée. Des super-pouvoirs ! C'était possible ça ? Les princesses avaient vraiment des pouvoirs ? Mais c'était FILLES ! Les filles, elles aimaient les poupées, la cuisine et les animaux. Elles ne pouvaient pas avoir de pouvoirs. Même si elles étaient princesses. Enfin, il n'était pas un grand spécialiste. C'était la première fois qu'il chassait la Princesse. Puisque Aaron semblait s'y connaître, il n'allait pas le contre-dire. Nom d'un balai brisé ! Des pouvoirs... il était choqué. QUI, mais qui avait bien pu avoir cette idée ? Elles étaient déjà capricieuses, les princesses, mas si en plus elles avaient tout pleins de pouvoirs, les garçons, ils allaient mourir de fatigue ! Ils devraient être encore plus prudents pour ne pas la réveiller. Si ça se trouvait, elle risquait de les transformer en cochon et jamais, jamais, Benjamin n'irait à Poudlard. Parce qu'il avait envie d'y aller. Prendre ce super train qui avançait à toute vitesse. Il n'avait jamais beaucoup aimé les écoles mais il y avait le Quidditch là-bas. Et rien que pour ça, il voulait y aller. D'ailleurs, peut-être qu'un monsieur voudrait bien acheter la princesse en échange de son inscription à l'école ? Il y entrerait encore plus jeune que tous les autres ! Oh oui, ça serait génial ! Comme ça, papa le laisserait tranquille. Il pourrait voler tout le temps. Voler la princesse l'intéressait encore plus maintenant. Poudlard l'attendait si il parvenait à la prendre. « Tu es sûre qu'elle dort ? » Un coup d'œil vers la princesse et il haussa les épaules. D'accord, elle ne ronflait pas, mais de toute manière, les princesses ne ronflaient pas. Mais elle avait les yeux fermés, donc elle ne pouvait que dormir, non ? « Beuh... si elle était toute mourru, elle puerait, non ? » Il ne s'y connaissait pas mais alors pas du tout. La seule fois où il avait rencontré la mort, c'était quand il avait vu un chat mort dans une rue. Il y avait pleins de mouches qui volaient au-dessus et il puait trop ! Pire que ses chaussettes sales qu'il cachait sous son lit. Au pire, si Aaron voulait vraiment vérifier, il suffirait d'un bout d'herbe et de chatouiller le pied de la princesse. C'était connu, elles étaient hypra-sensibles du pieds, les filles. « On a quelque chose pour l'attraper ? » Visiblement, il ne voulait pas vérifier et le croyait sur parole. D'ailleurs, ils étaient tellement proches maintenant, que ça servait à rien. Ils sentaient son odeur d'ici et elle n'avait rien d'une odeur de chat mort. Elle était vivante. Même qu'en écoutant bien, elle ronflait très très légèrement. Trop la honte pour une fille-princesse ! Pour répondre à son nouvel ami, Benjamin se tourna dans tous les sens à la recherche d'un truc pour l'attraper. Ils n'avaient aucun filet. Rien. Ils n'avaient que leurs mains et la fausse baguette de Ben. Ils étaient fichus. Ils allaient devoir faire un truc avec de l'herbe. Peut-être fabriquer un filet avec les brins d'herbes ?

Un battement de paupières de la part de la Princesse le fit sursauter. La méchante, elle lui avait fait peur ! Il allait avoir la honte devant Aaron. Vexé, Ben se mit en devoir de la bouder. Mais tout de même, il se repencha au-dessus d'elle. Mince alors ! Ils pourraient pas la porter tranquillement. Il avait espéré qu'elle resterait endormie assez longtemps pour qu'ils puissent la piquer. En plus d'être super grande, elle avait l'air d'être super lourde. Si elle se mettait à gigoter comme si on lui avait mis des asticots dans la culotte, ils auraient dû mal à l'emmener jusqu'à Poudlard. Elle avait tout cassé ! Benjamin s'enfonça un peu plus dans sa bouderie. Cette fois-ci, il se redressa et croisa les bras pour faire le grand. « Vous z'étes qui vous ? Je ne vous ai jamais vu ! » Mais elle les disputait presque ! Genre c'était eux qui ronflaient depuis tout à l'heure dans l'herbes. Elle se prenait pour qui, cette princesse ? Elle était vraiment pourrie ! Mais comme un idiot Aaron lui répondait, lui donnant leur prénoms. Aaron et Ben. Il en profita pour se vanter d'avoir tout de suite identifié l'endroit. Pfffu, frimeur ! Cependant, Benjamin n'allait pas se fâcher avec son seul allié dans l'histoire. Ils pouvaient encore l'emmener, la kidnappager et la revendre. Enfin, si Aaron ne faisait pas tout rater. « Mais j'ai perdu mon trésor, vous pouvez m'aider à le retrouver ? » C'était tout vu pour Ben. Elle voulait les emprisonner dans son château pourri pleins d'herbes. Mais ça ne marcherait pas parce qu'eux, ils étaient des garçons et qu'ils étaient plus forts qu'elle. Jamais ils ne se laisseraient faire. Ils étaient beaucoup plus intelligents que l'autre, là. Même si c'était pour trouver un trésor. Jouer au pirate ne l'intéressait pas. Aaron rappliqua tout de suite. A voir son visage, il hésitait. Jouer au pirate semblait l'intéresser, le traitre ! Il préférait servir une princesse qui pue la rose plutôt que de la kidnapager ! Comme sa mère avait l'habitude de le dire quand elle était là, Benjamin faisait sa tête de cochon. Il boudait. Il ne suivrait NUL PART, la vilaine princesse. En plus, elle n'avait même pas de couronne. Ça devait pas être une vraie princesse. « C'est peut-être trop dangereux si elle a des serviteurs. Moi je me bats hein mais pas s'il y a trop de gens qui se battent avec moi hein. » « Pas envie d'la suivre. » bougonna Ben dans un murmure. Et puis, réalisant que ce n'était pas comme ça qu'il convaincrait Aaron. Surtout que lui, il disait être capable d'affronter pleins de gens si c'était nécessaire. Alors pour se faire entendre, il prit un ton plus sérieux, plus adulte, tout en chuchotant. « Elle est pas méga-claire. T'as vu, elle porte même pas de couronne ! En plus, les princesses, elles ont des gens pour chercher des trésors. C'est en piège, elle veut nous attirer dans ses cachots. J'y crois pas trop-trop à son histoire. » Voilà, c'était dit. Cependant, si Aaron voulait poursuivre l'aventure, Ben le suivrait. Il ne laisserait pas tomber son compagnon. Ah ça non ! Et puis, comme si ça allait y changer quelque chose, il lâcha : « Pis je l'aime pas... » Elle lui avait quand même cassé son rêve d'aller à Poudlard avant l'âge requis ! A partir de maintenant, elle était fichait comme mauvaises filles à ne pas approcher et il comptait bien s'y tenir. A moins qu'Aaron veuille la suivre, lui. Alors là, Benjamin pouvait revoir son jugement ou supporter la fille. Mais fallait pas trop espérer non plus ! Faut pas rêver, non mais oh.

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Les garçons n'avaient pas l'air décider à jouer avec elle. Méchants garçons ! Pfff, ils ne servaient vraiment à rien ceux-là ! On aurait dit des filles, mais en pire, parfaitement indécis. Elle les imaginait très bien parler dans son dos à savoir si elle était suffisamment gentille pour être une bonne camarade de jeu. Plus trouillard, tu meurs. C'était comme ces dames que maman détestait. Des voisines moldus qui, toutes les après-midi, passaient leur temps accoudées à leur fenêtre à dire du mal de tout le monde. Mais surtout de la famille Deschanel qui était trop bizarre à leur goût. Elles se cachaient derrière leurs sourires malhonnêtes. Pff, des vrais mégères. Le pire, c'est qu'elles ont toujours crus qu'on en savait rien de leurs petites critiques alors qu'on savait tout. On était pas idiot ! Ces garçons, c'était pareil le même ! Comment comptaient-ils rejoindre Poudlard avec si peu de courage ? Au mieux ils seraient peut-être envoyés à Poufsouffle, trop nul. Ève aimerait bien aller à Poudlard. En réalité, elle ne savait pas encore ce qui était le mieux pour devenir la reine de l'univers: étudier à BeauxBâtons comme maman ou à Poudlard comme papa ? N'empêche qu'elle aimerait bien être une Serpentard. Grand-Papa il dit toujours que c'est eux les meilleurs, les plus forts et les plus intelligents ! Y'en a beaucoup qui disent que ce sont aussi les plus méchants. Mais ce n'était qu'un moindre défaut par rapport à tout le reste, non ? Ouais, quand elle serait grande elle serait une Serpentard avec une robe de sorcier verte et argent. Trop bien !

Alors que les deux autres garnements étaient restés plantés au même endroit à parler chiffons, la petite princesse continua son chemin en sautillant. Ils ne voulaient pas la suivre ? Tant pis pour eux, elle se débrouillerait toute seule ! Et ils pourraient toujours la supplier pour qu'elle leur donne une part de son trésor ! D'ailleurs elle ne savait pas trop par où elle devait commencer à chercher. L'endroit était tellement tellement grand pour ses petites jambes. Si seulement elle avait une baguette en bois comme les grands. Ça ne paraissait pas comme ça, on dirait un vieux bout de bois tout cramé, mais quand on savait s'en servir, ça faisait des merveilles. Avec ça, elle n'aurait pas besoin ni de pelles pour creuser, ni de se déplacer. Avec une vraie baguette de sorcière, il lui suffirait de s'asseoir juste là, dans l'herbe, et de voir le trésor qu'elle convoitait tant se mouvoir jusqu'à elle. Han comment elle voulait trop être grande ! Être petite, c'était trop la galère. Voilà, elle boudait maintenant. Ils avaient tout gagné ces garçons ! Une fille s'était déjà enquiquinant, alors une fille boudeuse, ils ne savaient pas dans quoi ils s'étaient engagés. Peu importe, ils l'avaient bien cherchés. Elle s'arrêta donc en plein milieu du terrain en croisant les bras.

Enfin, au bout d'une demi-minute elle repartie en vadrouille. Elle avait aperçu au loin quelque chose briller. Et comme tout le monde le sait, les femmes sont des créatures vénales et elle ne dérogeait pas à la règle, même au plus jeune âge. Elle s'aventura donc un peu plus au niveau des bâtiments de bois qui les entouraient. Ces colonnes qui s'élevaient vers le ciel lui faisait de l'ombre. Elle se surprit à sursauter une ou deux fois pensant que les deux autres enfants l'avaient finalement rejoins. Elle ne voulait pas le dire, mais elle commençait à avoir un peu peur quand même. Seule. Les muscles des garçons, ça pouvait s'avérer être bien pratique après tout. Elle aurait dû être plus gentille. Pfff. Elle lâcha un timide « Whouhou, Y'a quelqu'un ? » Mais aucune réponse ne se fit entendre. Elle se retourna une fois, puis deux. Rien. Peut-être qu'ils jouaient à cache-cache, et voulaient lui faire peur pour la punir de leur avoir menti. Non, impossible, ils ne se doutaient pas qu'elle avait embelli la vérité ! Elle était parfaite dans le rôle de Princesse. Enfin ... il lui manquait tout de même une couronne. Et puis un roi. Ouais, bon d'accord, peut-être qu'il y avait mieux comme princesse, mais quand même !

Elle posa donc un pas devant l'autre. Timidement. Ses yeux essayaient d'être partout à la fois. Ses oreilles étaient aussi développées que celles d'un gobelin. Elle était prête à rouspéter si quelqu'un lui sautait dessus. Avançant sans faire de bruit, elle s'exclama alors. Un cri de stupéfaction que le monde entier avait dû entendre. Un cri aiguë et insupportable comme le grincement d'une baguette magique sur un mur froid. Un cri de gamine capricieuse, oui. Elle était immobile et bouche-bée devant sa découverte. Elle se tenait devant sept balais. Mais pas n'importe quels balais, des balais magiques. Des balais somptueux avec des écritures dorées qu'elle ne savait déchiffrer. Des balais dignes des plus grandes équipes de Quiditch. Elle se laissa aller à un simple « Whouaaa ! ». Quand elle sera riche, elle aura exactement les mêmes. Ni plus ni moins. Même si elle ne savait pas voler sur un balais, et encore moins jouer au Quiditch. C'était trop la classe.

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« Elle est pas méga-claire. T'as vu, elle porte même pas de couronne ! En plus, les princesses, elles ont des gens pour chercher des trésors. C'est en piège, elle veut nous attirer dans ses cachots. J'y crois pas trop-trop à son histoire. » C'était pas faux ça. Les princesses toutes seules, c'est pas vraiment des princesses. Et les princesses ont des cachots. Oui mais non ça se pouvait pas ça ! Si les princesses ont des gens pour les aider, et qu'elle n'en avait pas, et qu'alors elle n'était pas une vraie princesse, elle ne pouvait pas avoir des cachots. Ca pouvait pas être une princesse juste à moitié. C'était soit la vérité soit elle mentait. Mais c'était vrai que son histoire elle tenait pas droit. Une princesse ça se réveille pas dans son château sans que personne ne soit là pour lui apporter un chocolat chaud dans son lit, et puis une princesse ça dort dans des draps de soie. Mais peut-être pas les petites princesses ? Quoique que celle-ci ne fut pas particulièrement petite non plus. C'était trop compliqué cette histoire. Ben devait avoir raison. Mais que fallait-il faire alors ? Ca valait plus la peine de la kidnapper, et on risquait quand même de perdre un compagnon de jeu. Or impossible de jouer au voleur avec seulement deux personnes par exemple. De toutes façons les filles ne jouaient pas au voleur alors ça ne changeait rien. Ah là là bon sang flûte, cette fille là elle apportait trop de problèmes, Ben avait bien raison. Et d'ailleurs, la princesse -peut-être pas une princesse- était maintenant plantée en plein milieu du terrain vague, comme une simple boudeuse. C'était toujours comme ça, les filles. Aaron se retourna vers Ben. Tu sais quoi ? On va attendre du coin de l'oeil qu'elle ait trouvé son trésor et après on trouvera un plan si le trésor c'est un bon trésor ou pas d'accord ? Espérant que Ben accepterait cette demi-solution, Aaron se mit à observer les mains sur les yeux la princesse -peut-être toujours pas une princesse- qui s'éloignait en sautillant. Fallait surtout pas la perdre de vue, peut-être qu'elle rusait pour leur échapper en vrai. Aaron avisa un petit bâton sur le sol. Eh ! J'ai trouvé une fausse baguette, on pourrait jouer aux sorciers en attendant ! Tu vas aussi aller à Poudlard hein ? Et pointant son bâton vers son nouvel ami, il s'exclama Akko trésor ! et rit. Ce serait tellement bien de faire de la magie. Comme... comme qui au juste ? Une intense douleur traversa la tête d'Aaron. Ses parents ne faisaient pas de magie, il le savait. Mais on lui avait déjà raconté l'histoire de Poudlard. Qui donc ? Sa tête devenait de plus en plus brûlante, et heureusement que Ben voulait bien jouer avec lui, sinon il se serait encore retrouvé en proie à plein de questions. Et Aaron n'aimait pas ça. Quand il sera grand, il sera très fort et répondra à toutes les questions qu'on lui posera. Mais là il voulait d'abord un peu jouer.

Tu la vois encore ? Aaron regardait avec anxiété autour de lui ne repérant plus la fille. Pile quand elle cria. Car c'était elle qui criait, obligé. Et il avait pas très envie de courir jouer le chevalier mais quand même, peut-être qu'il fallait faire quelque chose. Il regardait Ben. Il n'allait pas se mettre à bouder ou quoi que ce soit hein ? Il fallait s'occuper de la princesse -peut-être pas du tout une princesse- pour pas qu'elle disparaisse. Si ça trouvait, après tout serait leur faute, c'était comme ça parfois, même quand on avait rien demandé. Alors sans rien demander à son nouvel ami mais en espérant qu'il ne resterait pas debout, il se mit à courir vers le cri. Et rejoignit la fille, pas du tout agressée. Aaron boudait. Elle criait, et il ne se passait rien ? Oui, il boudait, mais c'était avant d'apercevoir le trésor qu'elle avait découvert. C'était ça son trésor ? Alors c'était une princesse, obligé. Y avait plein de jaune brillant sur les balais, ils devaient coûter énormément de sous. Sauf qu'elle avait l'air de les voir pour la première fois. La mine suspicieuse il demanda C'est pas ton trésor hein ? C'est le trésor de quelqu'un d'autre ? [/color]Et comme hypnotisé il s'approcha près des balais. Il y en avait sept, ça se voyait. Ou bien est-ce qu'il le savait ? Sept balais. Cela lui évoquait confusément quelque chose. Comme quand il s'était demandé qui lui avait parlé de Poudlard. Aaron regardait toujours les balais, et le jaune brillant sur le marron. Il ne savait pas lire ça, mais il était complètement sûr que c'était les noms des balais. Parce que quand il sera grand, il saura tous les noms des balais, c'était sûr. Et puis il en remarqua un très brillant. Un Éclair de Feu ! Comment il savait ça lui ?

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« Tu sais quoi ? On va attendre du coin de l'oeil qu'elle ait trouvé son trésor et après on trouvera un plan si le trésor c'est un bon trésor ou pas d'accord ? » Ca, Benjamin pouvait le faire. Il pouvait tout faire temps que l'autre, elle s'éloignait. Avec ses airs de princesse endormie dans l'herbes (déjà, comment on fait pour dormir dans l'herbes ? Y avait pleins de bêbêtes qui vous piquaient ou qui vous montaient dessus) et puis sa manière de les regarder comme si ils étaient aussi bêtes que deux bonbons. Non mais vraiment ! Elle ne pouvait pas être une princesse. Il en était sûr et certain. Maintenant, il pouvait trouver un certain soutien avec Aaron. Celui-ci semblait d'accord. Elle, ce n'était pas une princesse. Ils la laissèrent s'éloigner, pensant qu'ils la verraient même si elle partait dans le ciel. Manière, une fille, c'était visible de n'importe où, elle brillait tout le temps et son odeur était traçable. Il n'y avait aucune inquiétude à avoir. Surtout que son camarade de jeu venait de trouver une baguette. Woaaah ! La chance ! Pauvre monsieur qui avait perdu sa baguette mais tant mieux pour eux, ils allaient pouvoir lancer de super sorts ! Jouer à être des grandes personnes et imiter Harry Potter quand il chassait le méchant pas beau à tête pas belle. Trop cool ! Quand Benjamin voulut prendre la baguette pour jouer à son tour, il entendit l'interrogation d'Aaron. Mince ! Elle les avait eu ! Elle s'était enfuie. Et en plus, ils ne la voyaient plus. Si ça se trouvait, elle était un monstre transformé en princesse pour les kidnapper ! Ou alors un monstre avait envahi le corps de la princesse, pour ça qu'elle était là ! Haaaan comment ils avaient échappé au pire. Mais avec leur baguette super magique, Aaron et Benjamin allaient la combattre. Comme les chevaliers des moldus qui affrontaient les dragons des sorciers. Et puis il y eut un cri. Par les chaussettes trouées de Merlin ! La princesse se transformait en monstre ! Vite, il fallait se dépêcher pour la sauver. Autrement, elle allait mourir et ses parents allaient pleurer. Il emboita le pas de son camarade sorcier. Tous deux courraient vers un coin du terrain. Et là, grand-papa pouvait se retourner dans sa tombe. Un trésor. Un trésor comme on en faisait plus. De beaux balais. Les mêmes que les professionnels. Trop bien ! Benjamin se jeta sur un d'eux et le serra dans ses bras. Il était vrai en plus. Comment c'était cool. Mais... attendez. La princesse ne s'était pas transformée en monstre. Donc il avait raison, ce n'était pas une princesse. Et même qu'elle avait peur de balais. Il savait que les petites filles étaient des trouillardes mais elle à ce point, il n'en savait rien ! Tant pis, il s'en fichait de ces mauviettes. « Un Éclair de Feu !  » Benjamin se tourna vers lui, les yeux gros comme des soucoupes. Ce nom lui disait quelque chose. Comme si c'était lui qui l'avait inventé. Le nom était une évidence pour ce balai. « Comment tu sais ça, toi ? » Ce balai n'avait rien à voir avec ceux que son papa voulait bien acheter. Il était beaucoup plus grand mais ne semblait pas l'être. Il avait sûrement grandi pendant la nuit. Sa maman disait souvent qu'il grandissait pendant ses rêves. Automatiquement, il l'enfourcha et s'élança dans les airs.

« YOUHOUUUUU » Il écarta les mains du balai pour les ouvrir dans les airs. C'était pour ça qu'il aimait les balais. Parce qu'ils permettaient de faire comme les oiseaux, de voler, de découvrir la planète toute entière. Et même qu'il savait qu'il serait connu sur son balai. Pourquoi, il n'en savait rien mais il savait qu'il serait connu. Tout comme Aaron, d'ailleurs. Il le sentait. Bientôt, il redescendit pour rejoindre ses amis. Sauf que maintenant, ils n'étaient plus trois enfants sur ce grand terrain vert. Il y avait un autre enfant qui venait. Une fille. Encore une autre ! Pfffu, pourquoi il n'y avait que des filles ? Si ça se trouvait, le trésor était à elle. Mince alors. Il allait se faire disputer. Benjamin s'empressa alors de ramener le balai et de le ranger. Le temps que cela se fasse, la fille était arrivée à leur hauteur. « Qu'est-ce que c'est ? » Son doigt pointait les balais du doigt. La bouche du petit Hadisson s'ouvrit en grand. Elle ne savait pas ce que c'était ? Mais... d'où sortait-elle ? C'était un balai magique ! Tout le monde savait ça. Stupéfait, il se tourna vers les deux petits sorciers qui l'accompagnaient. Il chercha dans le regard de chacun un peu de soutien. « Elle rigole, hein ? » Sa mère l'aurait sûrement disputé de se comporter ainsi devant un inconnu mais elle n'était pas là, après tout. Pour une fois, il ne serait pas obligé de se priver de son petit balai magique pendant une semaine ni de sa fausse baguette magique. Personne ne le dénoncerait. Quoique, de la part de la princesse des Herbes, on ne pouvait pas savoir. Tant pis, si elle disait tout à sa maman, Benjamin la menacerait de lui couper les cheveux. Elles étaient très très sensibles des cheveux, disait son grand frère. Il en profiterait. Qui pouvait bien être cette fille qui ne connaissait pas les balais ?

Mots : 902

« C'est pas ton trésor hein ? C'est le trésor de quelqu'un d'autre ? » La petite princesse fit mine de ne pas entendre la question restant la bouche béat devant les balais qui se tenaient devant elle. Mince, ils avaient tout découvert. Elle n'était pas plus une princesse qu'ils étaient des joueurs de Quiditch professionnels. Zut alors ! Maintenant ils allaient l'enquiquiner avec ça pestant le fait qu'elle soit une menteuse. Mais ce n'était pas un drame non plus. C'était pas pire que d'être une moldue, non mais ho ! Elle était sûre qu'ils se remettraient bien vite de ce petit mensonge sans importance. Les garçons ça avait autant de mémoire qu'un lutin de Cornouailles. C'est-à-dire: presque rien. À vrai dire, c'est à se demander comment ça se faisait qu'avec tout le vent qui soufflait, ils leur restaient encore un neurone dans leur petite tête. Ouch, ça c'était méchant. Elle serait mieux de garder sa langue bien profondément dans sa bouche si elle ne voulait pas s'attirer, encore une fois, les foudres des garçons. D'ailleurs elle ne savait même pas leur prénom. Goldric ? Esteban ? Fanfan la Tulipe ? Harry ? Comme le fameux Potter, buuurk ! Grand-papa il n'aimait pas Harry Potter. Oh non, le binoclard était vraiment trop nul.

Alors qu'elle pétait de trouille à l'idée de se retrouver propulser dans les airs, les garnements n'hésitèrent pas une seule seconde à se saisir du trésor qu'elle avait trouvé. Au début, elle avait pensé à râler, mais elle se ressaisi. De toute façon, là où ils étaient à effleurer les nuages, ils ne l'entendraient même pas. Elle se contenta alors de les regarder sans se douter qu'elle avait l'air d'une gamine devant un feu d'artifices. Les yeux pétillants devant ce spectacle. Ils savaient quand même drôlement bien se débrouiller sur un balais. En fait, ils étaient même carrément géniaux à califourchon dans les airs. Elle les enviait presque. Presque. C'est vrai, elle, elle n'osait même pas poser une main sur l'éclair du tonnerre - ou un truc du genre - c'est ce qu'avait dit le blondinet, il avait l'air de drôlement bien s'y connaitre en balais magiques. Elle avait trop trop peur. Jamais elle ne l'aurait avoué devant les deux autres, elle avait une réputation à tenir. Mais être sous l'emprise d'un balai c'était quand même une drôle d'invention.

Elle n'eut même pas le temps de s'ennuyer à les contempler que quelqu'un lui tapota l'épaule. La petite princesse surprise, se retourna vivement face à l'inconnu. C'était qui celle-là ? « Bonjour ! » dit-elle d'un entrain presque louche. C'était une fille, ohhh trop bien ! Elle allait se faire une nouvelle amie. Peut-être même que ça sera sa meilleure amie. Elles se partageraient tous leurs secrets. Et à quatre ils allaient pouvoir jouer à plein de trucs, si tenter soit que les balayeurs ( c'est comme ça qu'on appelle les sorciers sur des balais non ? ) soit d'accord pour s'amuser avec elle. Après tout, elle l'avait trouvé ce trésor, ils lui devaient bien ça ! Elle n'eut même le temps de leur faire un signe pour leur dire de descendre qu'ils avaient déjà rappliqué sur la terre ferme. Quelle rapidité ! C'est bon, maintenant elle était amoureuse ! Des deux ! Qui aime bien châtie bien, non ? Donc elle avait le droit d'être un peu méchante. Mais juste un peu. Sa nouvelle copine aussi était subjuguée par les balais trop cool. Elle n'arrêtait pas de les admirer. Mais à y regarder de plus prêt elle n'avait pas l'air très emballer. Peut-être qu'elle aussi elle ne savait pas jouer au Quiditch. Tout de suite, la mini-Ève se sentit moins honteuse. Devant les yeux brillants des trois gamins, la petite blonde osa une question qui mit tout le monde mal à l'aise. Le p'tit brun prit même cela pour une blague. Mais elle n'avait pas l'air de rigoler. « Bin c'est des balais magiques !! Ça se voit bien non ?! » s'énerva presque la brunette. Elle était un peu bizarre cette nouvelle amie. Peut-être que c'était un garçon déguisé en fille après tout, ça expliquerait pourquoi elle était si bête ! À moins que ... l'HORREUR !

« C'est une moldue ! ARGGG !!!! » cria-t-elle effarée devant cette révélation ! Elle plaça les mains devant sa bouche comme pour signifier son horreur, mais aussi pour éviter de prononcer le moindre mot. C'était comme jouer au roi du silence, sauf que là, elle ne pouvait pas perdre. Papa, maman, grand-papa tout le monde serait furieux s'ils apprenaient qu'elle avait parlé avec une moldue. Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait pas ! « C'est quoi une moldue ? » dit calmement la traitresse. Diable, c'était donc ça ! Il n'y avait que les moldus qui ne savaient pas ce que c'était des moldus ! Elle aurait au moins pu être une sang-de-bourbe, mais même pas ! C'était la pire journée de sa vie ! Ses rêves de princesse s'étaient envolés, son trésor avait été pillé par des méchants garçons et le pire du pire: elle avait parlé à une moldue ! Sa vie était fichue maintenant ! Elle était au bord des larmes. Qu'est-ce qu'elle fichait là celle-là ?! C'est vrai comment une moldue pourrait arriver sur un terrain de Quiditch ? Un terrain de Quiditch ... bien évidemment ! Comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt ! Les cercles dans le ciel, les sept balais, tout était logique ils étaient au stade de Quiditch de Londres ! On apercevait même le Bridge Tower au loin, tout riquiqui. Mais ... comment le savait-elle alors qu'elle n'y avait jamais mit les pieds ? Étrange ...

« YOUHOUUUUU » Sans attendre de réponses à sa question, et c'était aussi bien comme ça, Benjamin s'était élancé dans les airs sur son balai. Jaloux comme un pou, Aaron aggripa un autre balai et monta en flèche rejoindre son ami. Pfiiiiiiou. Le vent dans ses cheveux, il avait la nette impression qu'il avait déjà vécu ça. Sûrement dans tous ses rêves oui. Il savait qu'il avait déjà rêvé de la même situation, avec le même Ben d'ailleurs. Trop bizarre. Mais il n'eut pas le temps d'essayer des figures ou quoi que ce soit parce que Ben redescendait en piquet et il le suivit. Il eut juste le temps de suivre la conversation qui démarrait avec une drôle de fille aux cheveux jaunes. Une fille qui savait pas ce que c'était qu'un balai magique. En fait, ses parents non plus ne savaient pas bien ce que c'était, alors c'était pas si grave. Pourquoi l'autre fausse princesse se mettait-elle à hurler. Ah oui. Surtout, surtout ne pas parler de magie au moldu. C'était malin ça, bien leur veine comme disait son papa. « C'est quoi une moldue ? » Aaron, ça le fit rigoler cette phrase. Les pauvres moldus qui ignoraient tant de choses. Il n'avait jamais bien compris pourquoi il fallait leur cacher la vérité, mais c'était une règle d'or à respecter. Maintenant, il ne reste plus qu'à jouer ni oui ni non mais en version ni sorcier ni rien. Faire comme si on était des moldus. Mais oui, c'est ça qu'il fallait qu'il fasse ! Ils pouvaient jouer aux moldus. Sauf qu'évidemment, c'était moins drôle que de voler dans les airs mais bon. Pas grave. Le truc, c'est que la fausse princesse avait gaffé. Il ne fallait pas dire aux moldus qu'ils étaient des moldus, jamais. Alors, tout sourire, il se tourna vers la blonde et expliqua : « C'est comme ça qu'on appelle les enfants à qui personne n'a raconté l'histoire des balais magiques » et sachant pas trop s'il devait continuer à se lancer dans des explications-mensonges ou s'il fallait se taire, il se tourna vers les deux autres. La fausse princesse, sacrebleu elle avait pas un nom cette princesse ? Bref, la fausse princesse semblait avoir oubliée la moldue quelques instants, et regardait les nuages derrière le terrain vague. Aaron regarda le trésor. Sept balais, appartenant à sept personnes. C'était obligé que ça fonctionne comme ça. Ils n'étaient que trois, l'autre elle comptait pas, donc c'était pas leur trésor. Ou alors un seul balai par personne. Il voulait encore jouer aux balais magiques et grimper sur le sien. Il s'approcha discrètement du trésor et entreprit de se choisir le sien. Et du regard, il en avisa un sur lequel était écrit quelque chose commençant par A et A. Exactement comme son prénom, qu'il commençait à savoir écrire. C'était le sien maintenant. Mais il ne fallait pas que la Moldue le sache, c'était risqué. Alors il s'approcha juste discrètement de son balai, pour que personne n'y touche, faisant mine de regarder ailleurs. Puis comme la brune semblait vraiment figée de stupeur face à la Moldue il dit « Mais c'est pas grave, on peut faire plein d'autres trucs avec les moldus. Seulement pas ici, parce que ici c'est exprès pour nous, c'est notre terrain. » Aaron avait beau beaucoup aimer les moldus, il fallait qu'elle s'en aille. Ce terrain était que pour les gens magiques. Comme eux. Qui iraient à Poudlard un jour. Et d'ailleurs, comme l'autre elle avait deviné que c'était une moldue ? Peut-être que c'était pas une princesse mais peut-être qu'elle était intelligente quand même. Il la regarda plein de doutes. Moui, pas sûr qu'elle soit si intelligente, c'était une fille après tout mais bon. « C'est complètement débile si je ne peux pas jouer » Pardon ? Non mais dans quel monde est-ce que quelqu'un critique les balais magiques ? Genre le Quidditch c'était débile quand on était spectateur ? Ca se saurait tiens. Le mot quidditch fit apparaître plein d'images dans la tête d'Aaron. Des gradins plein de spectateurs. Une voix qui criait des points. Le vif d'or qui se cachait. Il dit à Ben et tant pis si les autres l'entendaient. « Moi je crois que j'ai déjà rêvé de cet endroit, exactement comme ... [» Comme quand on a volé sur les balais tout à l'heure ? La moldue est un peu loin, mais tout de même il ne fallait surtout pas qu'elle entende ça. Aaron savait parfaitement ce qu'un moldu connaissait et ne connaissait pas. Et voler c'était pas moldu du tout. « comme tout à l'heure nous deux. [/color][» Bon, c'était bien beau de se laisser aller à imaginer qu'ils revoleraient encore, mais c'était pas pour tout de suite. Il fallait faire quelque chose de la moldue complètement perdue.

L'avantage d'être dans les airs, c'était que les filles, elles n'étaient que de petits points qui ne pouvaient plus l'embêter. Vous avez déjà vu un point vous crier dessus, vous insulter ou vous parler méchamment ? Benjamin, jamais. Il était content de pouvoir être loin de la princesse-pas princesse. Cependant, il l'était tout autant d'être dans les airs. Ça lui donnait pleins d'envies. Genre devenir capitaine de l'équipe de Flaquemarres plus tard et après quand il serait vieux, genre vingt ans, il ira au Ministère comme son papa. En fait, il savait que ça allait se passer. Oui, il le savait. C'était trop bizarre. Comme si il était super doué en divination d'un coup d'un seul alors qu'il n'en avait jamais fait. Flippant, quand même. Benjamin n'eut pas le temps de s'appesantir sur ce sujet car l'idiote de fille disait que des bêtises à l'autre petite fille. Bon, il ne s'agissait pas de bêtises mais plutôt de la vérité. Mais a-t-on idée de dire à une moldue que c'est une moldue ? Elle était trop bête ! Mais bon, c'était une fille. Ça expliquait tout et ça l'excusait pas mal. Les filles, ça ne pensait qu'aux trucs qui brillent et à leurs cheveux, le reste ne servait à rien. Et les garçons aussi passaient à la trappe. Quand il entendit la princesse crié tout haut que l'autre fille était une princesse, Benjamin ne put s'empêcher de lui lancer son regard numéro quarante-dix ''regard qui tue tout''. Sauf qu'un regard n'allait rien changer. Le mal était fait. Évidemment. « C'est quoi une moldue ? » Logique. Fallait s'y attendre qu'elle pose la question. Pfffu. Les filles ne géraient pas du tout. Heureusement qu'il n'avait qu'un frère. Au moins, il pouvait s'amuser avec lui. Benjamin poussa un soupir et se résigna à lui répondre. Aaron fut plus rapide que lui et plus doué, d'ailleurs. « C'est comme ça qu'on appelle les enfants à qui personne n'a raconté l'histoire des balais magiques. » Ouais, enfin, il fallait espérer qu'elle n'allait pas demander c'était quoi l'histoire parce que son mensonge ne tiendrait pas longtemps. A moins qu'il soit super doué en mensonge. « Mais c'est pas grave, on peut faire plein d'autres trucs avec les moldus. Seulement pas ici, parce que ici c'est exprès pour nous, c'est notre terrain. » Mais, il était fou ! Ils n'allaient pas jouer avec les moldus. Ils s'amuseraient beaucoup moins. En pus, c'était une fille. Elle allait casser toutes leurs idées. Non vraiment, ils ne pouvaient pas jouer avec elle. Ils n'avaient qu'à laisser les filles entre elles. Elles feraient ce qu'elles auraient à faire et puis c'est tout, non mais oh. « C'est complètement débile si je ne peux pas jouer » « Manière, les filles, elles peuvent pas jouer au balais parce qu'on verrait leur culotte, alors. » bougonna Benjamin. Il ne voulait vraiment pas jouer avec elles. Elles étaient chiantes. En deux secondes, les deux filles avaient réussi à tout rater. Comment pouvait-on jouer avec deux filles comme ça ? Il allait bouder jusqu'à ce que Aaron réalise sa bêtise. Et puis voilà.

« Moi je crois que j'ai déjà rêvé de cet endroit, exactement comme... comme tout à l'heure nous deux. » Benjamin en resta bouche bée. Ce gars, il le connaissait même pas ! Comment est-ce qu'il pouvait rêver de lui ? Et puis, si c'était une jolie fille qui rêvait de lui, ça passait encore mais un garçon, c'était beurk ! Il grimaça et lâcha : « J'embrasse pas les garçons, moi. » Que l'on put le croire le vexa. Il se détourna et croisa ses bras. Non mais oh ! Il était pas comme ça, lui. Les autres pouvaient bien l'être mais lui, hors de question ! Son papa allait le disputer après. Peut-être même que son grand frère l'embêterait avec ça. Alors non, il n'embrasserait pas Aaron. Il avait beau être blond, il ressemblait pas du tout à une gentille princesse. Il préférait encore embrasser la petite moldue. Elle, elle était toute craquante. On la mangerait, qu'elle dirait maman. Ben était certain que sa mère l'aimerait. Mince ! Voilà qu'il se laissait avoir par le charme de sirène de la fille. Elle était méchante, encore plus qu'il ne le passait. Genre une sorcière méchante mais sans pouvoir. Ça existait ? Il n'en savait trop rien. Promis, dès qu'il rentrerait, il irait voir sa maman pour lui demander. Pas son frère parce qu'il allait raconter que des bêtises et il ferait des cauchemars le soir. Vous imaginez ? Un monstre-princesse et une méchante sorcière-moldue, ça cragnait mais tellement cool ! Benjamin se tourna vers la moldue. « Tu t'appelles comment ? » Parce que bon, si ils devaient passer un peu de temps ensemble, ils avaient intérêt à connaître son prénom. Il était certain qu'elle portait un prénom super effrayant. Genre.. Mélusine ou Capucine ! Ça, ça faisait peur. Mais en fait non. « Emily et vous ? » « Nous c'est Aaron. » Il montra son ami amoureux des garçons d'un geste de la main puis, il désigna la princesse « Et elle, c'est... Machine ! Moi, j'm'appelle Ben. » Le prénom de la princesse lui restait inconnu et il ne lui demanderait pas. Machine, ça sonnait super bien comme prénom et ça lui allait à ravir ! Maintenant que les présentations étaient faites, peut-être pourraient-ils faire quelque chose. Mais quoi ? Ça y était ! Il avait trouvé un jeu trop cool et marrant. « Et si on faisait des défis ? » Comme ça, les garçons pourront se venger des filles. Ils s'éclateraient ! Moins les deux filles parce que c'était connu que les hommes étaient plus imaginatifs et plus forts que les femmes. Il s'approcha des balais et en prit un dans chaque main. « Chacun prends un balai et si on perd le pari, ben l'autre prend le balai, okay ? Filles contre garçons. » Il fallait bien qu'ils aient une motivation pour faire ce jeu, autrement, ils s'ennuieraient rapidement. Il avait déjà quelques idées pour les filles. Leur faire mettre des grenouilles dans leur pull ou manger des trucs pas bon. En plus, il venait de trouver une super baguette dans sa poche, il allait pouvoir faire apparaître des trucs géants ! D'ailleurs, il se rappelait l'avoir eu avant d'entrée à l'école mais... il n'était pas encore allé à l'école. Bizarre mais tant pis, que le jeu commence !

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Les garçons fusilla du regard la pseudo-princesse quand elle prononça le mot "moldue". Au début, elle pensa que c'est parce qu'ils étaient autant choqués qu'elle. Mais en fait non. Ils avaient plutôt l'air de lui en vouloir en fait avec leurs regards qui lançaient des étincelles. C'est alors qu'elle se rappela la règle d'or que tous les petits sorciers savaient - mais qu'elle avait oubliée - ne jamais oh grand jamais parler de magie en présence d'un moldu. Elle n'avait pas vraiment parlé de magie. Mais elle avait prononcé un mot magique. Enfin ... c'était pas vraiment un mot magique puisque ça ne produisait pas de la magie de le dire. Bref, c'était un peu compliqué tout ça, pas étonnant qu'elle ait gaffé. Et puis de toute façon, la meilleure solution a toujours été de ne pas parler aux moldus, c'était plus simple et moins risqué. Donc elle laissa la sale tâche aux garçons pendant qu'elle resta muette comme un hibou. Elle admira le blondinet essayer tant bien que mal d'expliquer ce que c'était une moldue. Il proposa même de jouer avec elle, sacrilège ! Jamais elle ne fera ça, non mais oh ! Faut pas pousser pépé dans les scrouts à pétard hein ! Et sur ce point, le petit brun semblait bien d'accord puisqu'il la rejoignit l'air boudeur. « Toi non plus t'aimes pas les moldus hein ? » chuchota-t-elle de telle sorte que les deux autres n'entendent pas. Ils avaient l'air tout heureux tous les deux d'ailleurs. Peut-être qu'ils étaient en train de tomber amoureux. Oh le pauvre petit ! C'était triste. Sur que c'est parce qu'ils sont blonds tous les deux. Forcément ça crée des liens. La mini-Ève tenta alors un regard sur sa droite, HAAAN, mais ... le petit boudeur est brun ... comme elle ! Saperlipopette ! C'était peut-être lui son prince charmant à elle. En plus, il savait monter sur un balai. Peut-être qu'un jour il lui décrocherait la lune. Enfin, les étoiles seraient tristes toutes seules. En tout cas, elle commençait à vraiment bien l'aimer. Mais jamais elle ne l'avouerait à quelqu'un, trop la honte. Ce sentiment aussi lui rappela quelque chose. Comme les grands qui n'aimaient pas dévoiler trop leurs sentiments parce qu'après ils ont peur que des méchantes personnes en profitent. Quand elle sera grande, elle connaitrait ce sentiment insoutenable. Elle en était sûre. Peut-être bien même que ça serait avec ce même garçon justement. C'était sûr. Être grand c'est bien mais c'est vachement compliqué.

« Et elle, c'est... Machine ! Moi, j'm'appelle Ben. » Oh c'est joli ça comme prénom: Ben. Ben et Ève, ça ne sonnait pas si mal finalement. « HEIN ?! Mais je m'appelle pas Machine moi ! » s'indigna-t-elle ! Comment osait-il inventer un mensonge pareil ? Après, il pouvait toujours râler qu'elle avait un peu (beaucoup) dit n'importe quoi à propos de son trésor enfoui, mais il était pas mieux le coquin ! Les garçons alors ! « Mon prénom à moi c'est Ève » dit-elle à contre-coeur. Bah oui, elle était pas vraiment sûre de vouloir dire comment elle s'appelait à la moldue. Parce que si cette dernière disait à quelqu'un que c'était elle qui lui avait dit que c'était une moldue alors elle aurait des très gros problème avec le Ministre de la Magie lui-même ! Elle le connaissait bien en fait - si ces souvenirs étaient bons - et il était un peu casse-bonbon à propos des lois magiques. Elle passerait un mauvais quart d'heure en sa compagnie, la barbe ! C'est alors que Ben eut une idée GÈ-NI-ALE ! Des défis ! Elle adorait ça ! Elle, elle serait cap de tout faire, même de faire un bisou sur la joue gluante de la moldue s'il le fallait. Le tout, c'était de ne pas perdre ! Perdre c'était le grand malheur de la vie. Dans sa vie, elle gagnait toujours ce qu'elle désirait, peu importe les obstacles qui se dressaient sur son chemin. Ils pouvaient y aller les deux rigolos, elle n'allait pas se laisser faire comme ça. À moins que ... arggg le fourbe ! Filles contre garçons, c'était malin ça ! Mais une sorcière contre deux sorciers, c'était injuste !! Et en plus, fallait qu'elle supporte la moldue avec elle. Non, hors de question ! Elle eut alors une idée de génie. « Vous êtes même pas cap de faire pleurer Emily ! » dit-elle en les regardant droit dans les yeux. Enfin, elle n'avait pas quatre yeux donc c'était pas évident, mais elle essaya du plus qu'elle pouvait ! C'était pas gentil pour sa co-équipière, mais elle avait qu'à pas être une moldue elle ! Le problème c'est si les deux garçons s'avouèrent vaincu alors là, elle aurait gagné deux balais, mais à quoi ça lui servirait ? Sa fausse-meilleure-amie-même-pas-sorcière la foudroya du regard. Ève lui répondit avec un simple hochement de tête de princesse rebelle.