Mona se promenait, elle sortait tout juste du ministère de la magie et cherchait quelque chose à acheter. Elle avait en tête d’acheter un animal domestique… mais ni ses revenus ni son temps ne le lui permettait. Alors pour s’éviter des tortures inutiles, elle allait directement à la brocante sans passer par pecus udis, cela lui ferai trop de mal de devoir partir sans ce qu’elle voulait : un Phoenix, aussi magique que le feu, aussi fort que l’acier et symbolisant le cycle de la vie. Pour elle ce serait l’animal fabuleux, non. Il ne serait pas son animal mais son compagnon. Elle pensa à cela pendant qu’elle se baladait dans la brocante, puis elle tomba sur cette boutique. On aurait dit que le toit allait s’effondrer sur elle. Elle s’en approcha tout de même, elle l’intriguait avec sa poussière sur les vitres, son calme apparent et le mystère qu’elle dégageait. Elle s’engagea même à l’intérieur.


Dehors, il faisait jour mais la lumière déclinait, à l’intérieur, les lampes n’avaient pas été allumées et la poussière accumulée dans l’air empêchait la lumière d’entrer en plus de causer une horrible odeur de vieux dans la pièce. Mona s’arrêta sur le pas de la porte se demandant si elle allait faire demi-tour mais quelqu’un fit un bruit dans la boutique. Elle rentra, guidée par le son : devinez ce que c’était. Le gérant de la boutique, affalé sur une chaise en bois derrière le comptoir, la tête sur l’épaule gauche et un filet de base coulant sur sa chemise. Il ne semblait pas s’être réveillé. On aurait pu voler n’importe quoi ici. La jeune auror fit le tour des babioles en vente : des bijoux merveilleux qui semblaient avoir traversé le temps pour directement atteindre cette sombre année 2055, des couverts aux armureries élogieuses mais que Mona ne saurait déchiffrer. Puis elle arriva à côté d’une vieille étagère. Les fine planches de bois séparant deux étages étaient dangereusement courbées, mais les auteurs présents sur cet étagère attirèrent son attention : Baudelaire, Voltaire, Montesquieu et même Racine ! Ces auteurs étaient excellents, elle les avait tous découverts à Beauxbâtons où elle avait effectué un voyage scolaire.

Elle laissa son regard se balader sur les reliures des livres en s’arrêtant pour en admirer un par moment. Arrivée au plus haut étage, elle allait se retourner pour réveiller le gérant quand un livre l’interpela. Il était drôlement familier. Elle le sortit délicatement et souffla sur les pages pour les dépoussiérer : un manuel d’histoire de la magie, pour les premières années. Elle ouvrit le livre et surprise, son nom était inscrit sur la deuxième de couverture ! Comment était-ce possible ? Quoiqu’elle ne se souvienne pas l’avoir garder, elle l’avait peut-être prêté à quelqu’un… Mais qui ? Elle ne se souvenait plus, mais un flot de souvenir immergeât l’esprit de Mona. Sa première année était bien spéciale… Les premières années qu’elle a passées loin de sa sœur, Monica. Elle lui manquait tellement. Le temps passait tellement vite elle n’avait pas assez profité du temps qu’elles avaient passé ensemble, elles n’auraient jamais dû se disputer, jamais elle n’auraient dû s’éloigner. Doucement, les de chaudes larmes coulèrent sur les joues de la jeune auror. Cela faisait un bon moment qu’elle n’avait pas pleurer, elle avait juré qu’elle ne pleurerait plus pour rien, et qu’à partir de la mort de sa sœur, ses larmes n’étaient destinées qu’à Monica seule. Elle aurait tellement voulu tout recommencer, se redonner une chance. Elle aurait aimé la revoir. Une dernière fois.

Elle se souvenait de chaque instant qu’elle avait passé avec sa sœur à Poudlard. L’une à Serdaigle, l’autre à Serpentard. Elles étaient tellement différentes… Mais pourquoi devait-on les séparer ? Ne leur avait-on jamais dit qu’on ne devait pas séparer des jumeaux ? Mona porta le Choipeaux magique après Monica. Elle pria de toutes ses forces pour entrer dans la même maison que sa sœur. Elle avait prié mais peut-être pas assez fort ? En tout cas, ses efforts n’avaient pas suffis. Elle serait habillée de bleu alors que sa sœur porterait du vert. Les seules fois où elles dormaient ensembles étaient les fois où elles ont partagé un dortoir lors d’un voyage à Durmstrang. De toutes ses années, elles n’avaient presque plus rien partagé. Le temps les avait séparées, la mort les avait séparées. Elle leur en voulait.

Le reste du temps, chacune était dans sa salle commune. Alors que Monica était toujours seule, Mona était toujours entourée de sa bande d’amis. Elle trainait toujours soit avec Kendra, soit avec d’autres personnes de la même année qu’elle, mais bizarrement, sa jumelle ne venait que rarement la trouver. Pendant qu’elle les vivait, ces années étaient sans hésiter excellentes, elle ne les voyait pas passer et pensait qu’elles dureraient toujours. Mais ce n’était pas le cas et aujourd’hui, elle se tenait dans une des boutiques de la brocante de Londres et Monica était plus éloignée d’elle que jamais.