« Well I met you at the blood bank, we were looking at the bags. »

Un nouveau commencement. Tout les élèves avaient repris leurs cours, et étaient rentrés dans leurs écoles respectives. Le chemin de traverse n'était plus rempli de multiples jeunes sorciers venus chercher une baguette pour leur première année. Il n'y avait plus que les habitués dans les bars. Les londonniens, et tout les étudiants de l'université, plus dépravés les uns que les autres. J'étais habituée à cette ambiance enflammée, puisque je la vivais moi même à l'époque. À l'époque où tout allait bien. Où j'étais médicomage. Où Bergamotte était avec moi. Je me rappelais d'une patiente, rouée de coups. Elle avait perdu son enfant. C'était l'un des cas les plus graves dont j'ai eu à m'occuper. Elle avait mis de nombreuses journées à se rétablir. Mais elle était forte, indéniablement. Elle m'avait remercié puis elle était partie. Une patiente de plus. Puis on s'est revu, de nombreuses fois. Je ne savais pas qu'elle deviendrait une amie si vite, pour ne pas dire la meilleure. Que l'on serait plus unis que n'importe quelle fratrie. Elle avait vécu trop de choses, et moi si peu. Ca me faisait du mal de savoir qu'elle serait probablement blessée à tout jamais. Que n'importe quelle magie ne pourrait pas la guérir. Alors j'avais essayé, moi. Je la voyais après le boulot. On prenait un verre, et on parlait de tout et de rien. J'aurai pu donner ma vie pour elle. Et je pense qu'elle aurait fait la même chose. Je n'ai jamais pu la revoir depuis mon coma. Elle n'était plus là. Disparue de la surface de la terre. J'espérais tellement ne pas la voir s'ajouter à la liste des personnes que j'avais perdu.

Médicomage. C'était de cette façon que je comptais voir ma vie jusqu'à sa fin. Sauver des vies. C'était ma vocation, celle dont je ne pouvais me défaire. J'aimais l'adrénaline que me procurait chaque nouveau cas. C'était comme un enquête, un mystère que je devais résoudre, et je le faisais avec plaisir. Je n'étais pas du genre à ouvrir un bar. Ça aurait pu arriver. Mais je n'y aurais pas pensé. Ce n'était pas la solution pour moi. Nous vivions dans un appartement, nous n'étions par forcément riches, mais nous n'étions pas pauvres non plus. La normalité, voilà ce dans quoi nous nous trouvions. Sauf que les soins médicaux ont dû coûter de l'argent à Bergamotte au début. Et la voilà dans la panique totale. Un divorce en prime. Une enfant.

J'étais dans la même galère, il ne me restait plus rien de mon ancienne vie. Plus de vêtements, plus de meubles, rien. La seule chose que j'avais pu récupérer était ma baguette. Celle qui m'avait choisi à mes neuf ans. J'avais cette impression que tout serait plus grand après ça. J'étais un sorcier. Mais je n'étais qu'un gamin à l'époque, je ne savais pas de quoi la vie était faite. Mes plus gros soucis reposaient sur les bagarres entre mecs. « qui sera le plus fort ? ». Aujourd'hui, c'était assez différent, pour ne pas dire complètement. Je me demandais comment j'allais gagner l'argent qui me manquait, même si le bar marchait plutôt bien, je devais le rembourser. Et les temps étaient rudes, on ne pouvait pas ignorer l'après guerre. Plus personne n'avait le cœur à la fête. C'était une nouvelle vie qui commençait pour chaque sorcier. C'est sur ça que je fermai la porte du bar, prêt pour aller me coucher. J'arpentais les ruelles de Londres, tête baissée en direction de mon appartement quand soudain, je cognais quelqu'un de plein fouet. « Excusez moi, je ne regardais pas où j'allais, je... » J'observais la personne que je venais de bousculer un instant, avant de la reconnaître. Comment l'oublier. « Alevtina ? »